Le Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) a rendu un avis daté du 4 avril 2025 reconnaissant la détention du journaliste algérien Ihsane El Kadi comme arbitraire. C’est ce qu’a rapporté Reporters sans frontières (RSF), qui appelle les autorités algériennes à permettre la reprise des activités de Radio M et d’Interface Médias.
Selon l’ONG de défense des droits de l’homme, cet avis, adopté le 31 mars 2025 mais rendu public récemment après notification à Alger, conclut sans équivoque que l’incarcération d’Ihsane El Kadi viole de nombreuses dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’homme et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Sont notamment mentionnés les articles 2, 3, 7, 9, 10 et 19 de la Déclaration, ainsi que les articles 2, 9, 14, 19 et 26 du Pacte.
Le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire estime que la privation de liberté du journaliste, du 24 décembre 2022 au 1er novembre 2024, était dépourvue de fondement légal et contrevenait aux normes internationales. Sa détention est jugée arbitraire au titre de quatre catégories : absence de base légale, atteinte à la liberté d’expression, violation du droit à un procès équitable, et motifs discriminatoires liés à son activité journalistique.
Le Groupe insiste également sur « la nécessité de lui fournir réparation pour le préjudice subi » et appelle à « une enquête indépendante et approfondie » sur les conditions de sa détention.
Pour rappel, Ihsane El Kadi avait été condamné en appel le 18 juin 2023 à sept ans de prison, dont cinq ferme, pour « réception de fonds étrangers à des fins de propagande politique », ainsi que pour « atteinte à la sécurité de l’État et à l’ordre public ».
Amnesty International salue cette décision de l’ONU comme une étape cruciale :« La reconnaissance du caractère arbitraire de cette détention met en lumière une injustice flagrante. Nous exhortons les autorités algériennes à prendre des mesures immédiates pour corriger cette situation », a déclaré un porte-parole de l’organisation.
Au-delà de la reconnaissance de cette détention comme arbitraire, le Conseil des droits de l’homme recommande à l’Algérie de réviser sa législation afin de la rendre conforme au droit international, et de mener une enquête pour que les responsables rendent compte de leurs actes. Car en vrai, toutes les arrestations des milliers de personnes depuis le printemps 2019 sont arbitraires et ne répondent à aucune accusation sérieuses.
Malgré sa libération en octobre 2024, la situation d’Ihsane El Kadi reste préoccupante. Radio M demeure fermée depuis la dissolution judiciaire d’Interface Médias en juin 2024. Les actifs de l’entreprise sont toujours confisqués, et son passeport n’a pas été restitué, l’empêchant de quitter le territoire.
Dans une tribune publiée sur Maghreb Emergent, le journaliste a salué une « grande victoire morale » et une « première réparation symbolique ». Il a dédié cette décision « aux centaines de détenus victimes de l’arbitraire en Algérie », en particulier ceux persécutés pour leurs opinions pacifiques dans le cadre du Hirak du 22 février.
Ihsane El Kadi a exprimé sa profonde reconnaissance envers la solidarité internationale qui l’a soutenu, notamment des journalistes, militants, intellectuels et citoyens algériens. Il a également souligné le rôle essentiel de RSF dans la transmission de son dossier aux instances onusiennes, saluant leur travail rigoureux et constant.
Il rappelle enfin que son arrestation s’inscrit dans une « campagne de harcèlement continu » visant à faire taire Radio M, fondée en 2013. Avant cette détention, il avait déjà été condamné à six mois de prison pour un article, arrêté à deux reprises en 2020 et 2021, et poursuivi en 2022, notamment sous des accusations graves allant jusqu’au « terrorisme ».
Ce nouvel avis du Conseil des droits de l’homme constitue un signal fort adressé aux autorités algériennes. Il souligne l’urgence pour Alger de respecter ses engagements internationaux et de mettre fin à la répression des voix critiques et des acteurs de la société civile. Mais tempérons, les autorités ne font montre d’aucun signe de volonté de changement de logiciel. Le maintien de plus de 240 prisonniers d’opinion ainsi que tout l’arsenal législatif déployé depuis l’intronisation de Tebboune au pouvoir en sont les meilleures preuves.
Rabah Aït Abache
Le Hadak le « SIganl Fort » hadek, coute trop cher… et ca ne sera certainnement Trump qui va y financer les khortis qui y trainnent carriere… Ils peuvent faire de l’elevage de poules, ca reduira le prix des oeufs et evitera une recession globale.