Dimanche 2 septembre 2018
Consignes discrètes en France pour un encadrement des voyageurs venant d’Algérie…
Cet article de presse est tiré du site du quotidien français « Le Parisien ». Il se réfère à une initiative préventive de santé publique somme toute, minimale et fortement justifiée par un retour en Algérie (seulement?) d’une épidémie certes moyenâgeuse mais toujours létale.
L’arrière plan restrictif de la mesure, bien sûr inévitable, tant ce genre d’alerte par voie de presse pêche par omissions, même d’apparence mineure, laisse sans doute aux passager(e)s concerné(e)s mais davantage à l’opinion publique algérienne déjà grandement marquée en termes d’échecs et de désillusions de toutes sortes, un goût amer de discrimination tendancieuse.
Des dizaines de milliers de personnes sont de ce fait concernées et à prévenir on ne sait trop comment alors que le danger sanitaire reste réel et concret sans que l’on ne puisse en évaluer avec exactitude l’ampleur et la réalité? Émigres et bi-nationaux de retour massif fin août-début septembre de vacances d’été dans leur pays d’origine.
L’article s’appuie notamment sur la reconnaissance (tout de même un peu tardive comme l’ont souligné la plupart des praticiens et épidémiologistes algériens) des autorités sanitaires d’Alger qui, elles, parlent plutôt de foyers de choléra et non d’une épidémie endémique de choléra.
Nuance de taille, même si elle est loin de rassurer, et pour cause, les populations des wilayate du centre du pays, celles d’Alger, de Blida et de Tipaza tout particulièrement, qui se se sentent livrées sans trop de défenses immunitaires au risque d’un « effondrement » sanitaire, évidemment risque vite exploité par tous les déçus (à l’évidence majoritaires) d’une gouvernance politique en faillite manifeste et qui s’entête à perdurer en revendiquant (comble d’inconscience patriotique) un énième mandat collectivement et institutionnellement suicidaire.
De plus, les médias hexagonaux n’ignorent point le retour résurgent dûment signalés par des sources scientifiques médicales en France, et ailleurs en Europe ainsi qu’aux Etats-Unis d’Amérique (usa) même, de diverses formes de maladies mortelles et épidémie oubliées. Dont le choléra, la rougeole, la tuberculose entre autres fléaux. Alertes tues par de très titres de presse français. Pour ne pas favoriser de phénomènes de paniques sociétales préjudiciables parmi les françaises et les français?
Plausible en s’exonérant de faire dans la méticulosité. Mais alors pourquoi de tels préalables ne prévalent-ils pas lorsqu’il est question d’Algérie et d’algériens? Si trop d’information tue l’information, que dire alors de l’information savamment incomplète?
K. H.
Vigilance en France face au retour du choléra en Algérie
Le ministère de la Santé incite à la prudence les compagnies aériennes afin de limiter les risques de propagation de la maladie.
Gare au choléra. L’épidémie qui se développe en ce moment en Algérie entraîne une hausse des mesures de précaution en France.
Quelle est la situation sur place ?
Les autorités algériennes ont admis depuis le 23 août qu’une épidémie de choléra avait lieu sur leur territoire, ce qui n’était pas arrivé depuis 1986. Le bilan communiqué fait état de deux décès, de 60 cas confirmés sur les 172 personnes hospitalisées. La contamination viendrait d’une source d’eau dans la région de Tipaza, sans que l’on sache précisément ce qui s’est passé.
Les patients sont à l’isolement et soignés, pour éviter la contamination, dans deux hôpitaux à Alger et à Boufarik. Selon les autorités algériennes, la situation est toutefois « circonscrite » et s’améliore, mais cela reste à confirmer. Une certaine méfiance de la population existe face à cette maladie terrible et la suspicion s’installe face à la consommation d’eau, ou de légumes lavés à l’eau, susceptibles de véhiculer la maladie.
Prudence pour les voyageurs venant d’Algérie
Sans vouloir froisser son voisin, la France a pris de discrètes mesures. Le ministère des Affaires étrangères a publié sur son site un « conseil aux voyageurs » qui se rendent en Algérie. « Plusieurs cas de choléra ont été diagnostiqués dans le nord et le centre du pays. Dans tous les cas, il est impératif de porter une vigilance particulière aux règles d’hygiène et de sécurité afin de se préserver des contaminations digestives ou de contact », précise le Quai d’Orsay.
Les compagnies aériennes doivent désinfecter les avions
De façon plus sensible, le ministère de la Santé hausse son niveau d’alerte. La Direction générale de la santé (DGS) précise que « l’OMS ne conseille ni le dépistage systématique ni la mise en quarantaine pour les voyageurs en provenance des régions touchées par le choléra ». Mais pour autant, des consignes précises sont données aux compagnies aériennes : « La DGS a informé la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), qui a diffusé une information auprès des compagnies aériennes et des aéroports ayant des liaisons directes avec l’Algérie. » Il leur est précisé que si un patient transporté était pris « de vomissements ou de selles » — mode de contagion de la bactérie — « il était de leur responsabilité de désinfecter l’avion ».
L’Institut Pasteur prêt à identifier des cas
Toute la chaîne de santé publique, et notamment l’Institut Pasteur, est prête à réagir en cas d’arrivée d’un malade sur le sol national. « Dans ce cas, le laboratoire nous envoie le prélèvement pour diagnostic. Si le choléra est avéré, l’agence nationale de santé publique est avertie », explique Marie-Laure Quilici, directrice du Centre national de référence du choléra à l’Institut Pasteur. « Le respect des conditions d’hygiène de base, complété par des précautions d’isolement, permet d’éviter la contagion. Et il y a la recherche des personnes qui ont été coexposées à la source probable de contamination », ajoute-t-elle.
Le traitement est urgentissime. « Comme le patient peut perdre plusieurs litres en 24 heures, il est impératif de le réhydrater, sinon il risque de décéder. On lui donne aussi des antibiotiques », ajoute le docteur François-Xavier Weill, chef de l’unité des bactéries pathogènes entériques à l’Institut Pasteur. « Le choléra est un bacille mobile. Il libère une toxine qui perturbe le tube digestif, et toutes les cellules libèrent leur eau. Mais avec une bonne prise en charge, on en guérit vite. » Un patient qui arrive, les yeux totalement creux et quasiment mourant, peut vite retrouver la forme après une réhydratation.
LE CHOLÉRA, L’AUTRE PESTE
Ah choléra ! L’expression dit bien son nom, qui associe une très mauvaise nouvelle à l’énoncé de cette pathologie gravissime, se traduisant par des selles très fréquentes, des vomissements, un amaigrissement rapide et un fort abattement. Si maintenant on arrive à soigner cette maladie mortelle transmise par une bactérie, cela n’a pas toujours été le cas et, comme la peste, au cours des siècles précédents, ce bacille a fait des ravages.
Dans l’imaginaire collectif, le choléra est incarné par les personnages du film « le Hussard sur le toit », d’après le roman de Jean Giono, où l’on voit ses ravages sur les patients mourants en Provence en 1832, même si le film prend quelques légèretés avec les vrais symptômes de la maladie. « En 1832, l’épidémie de choléra a fait plus de 20 000 morts à Marseille et à Paris, dont Casimir Périer, président du Conseil. C’est un vrai traumatisme pour la population. La foule a lynché des personnes qu’elle suspectait de porter le choléra », explique le Dr François-Xavier Weill. La bactérie vient alors du Bengale et a été ramenée par des voyageurs, en bateau.
Au fil des années, le choléra est éradiqué en Europe, même si un ou deux cas « importés » sont traités dans les hôpitaux. « Pourtant, dans certains pays, le choléra est toujours très actif. Un million de personnes ont été touchées à Haïti après le tremblement de terre et, en ce moment, une épidémie de grande ampleur a lieu au Yémen», ajoute le Dr Weill. Cette pathologie étant transmise par des eaux souillées, elle confère une très mauvaise image aux pays où elle se répand, comme la preuve d’un grave sous-développement.