28 mars 2024
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Constat de « vacance du pouvoir » par le conseil constitutionnel : et la leur !

REGARD

Constat de « vacance du pouvoir » par le conseil constitutionnel : et la leur !

Les pitreries des républiques bananières ne m’ont jamais fait rire car il y a derrière, du sang et des larmes des peuples soumis à une barbarie qui détruit l’humanité jusqu’aux profondeurs des abysses.

Le Conseil constitutionnel qui vient de déclarer la « vacance du pouvoir » ne me fait effectivement pas rire car je pense aux dizaines de journalistes et blogueurs qui ont été inquiétés ainsi qu’à un peuple mis à genoux et spolié jusqu’à la dernière guenille.

Cette déclaration est le type de document qu’il faudra joindre au dossier d’accusation si, comme je le souhaite, il y aura un Nuremberg algérien.

Pour moi, juriste et démocrate, un procès pénal de cette dimension n’est ni la vengeance ni la chasse aux sorcières, c’est tout simplement un exercice pédagogique pour exorciser un passé. Un peuple ne peut mettre sous le tapis ce passé, au risque de faire ressortir ses odeurs pestilentielles, tôt ou tard. Car un peuple qui ne fait pas face à son passé ne peut affronter l’avenir.

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Ce n’est pas seulement une faute lourde qu’a commis le Conseil constitutionnel mais un crime contre l’humanité. Il a été le bras juridique, la caution morale d’un régime militaire dont le droit est la dernière des préoccupations, c’est un euphémisme.

Si l’action pénale s’éteint avec la mort de l’intéressé, l’ancien Président du conseil, il reste bien un vivant, nommé par le despote et qui n’a nullement réagi lorsqu’il était manifeste que cette vacance du pouvoir sautait aux yeux du monde entier et du plus petit des gamins qui regardait la télévision.

Tous les membres du conseil, membre de cette organisation de carnaval, anciens et en fonction aujourd’hui, sont coupables de ce crime. Le Président, par sa responsabilité particulière,  l’est davantage.

« Le pouvoir est vacant » nous dit le Conseil constitutionnel, au-delà du crime, il y a l’insulte faite au peuple. Et l’insulte est toujours une circonstance aggravante. On ne saurait leur pardonner, ce serait contraire à la démocratie car cette dernière n’est pas le « laisse-faire » mais la doctrine qui sous-tend une justice, ferme et juste. Sans justice, il n’y a pas de démocratie.

Non, les clowneries des membres du Conseil constitutionnel ne me font pas rire, vraiment pas !

Auteur
Sid Lakhdar Boumediene, enseignant de droit

 




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