Mercredi 25 mars 2020
Contre l’indignité judiciaire, l’éthique citoyenne
Le journaliste Khaled Drareni, l’un des plus éthiques de sa génération, vient d’être mis sous mandat de dépôt par la chambre d’accusation de la cour d’Alger.
Arrêté le 7 mars alors qu’il couvrait la marche hebdomadaire à Alger, et après une garde à vue de 3 jours, il a été inculpé “d’incitation à attroupement non armé et d’atteinte à l’unité nationale” et placé sous contrôle judiciaire.
Au nom du secret professionnel et du devoir de protection de ses sources, le journaliste a refusé de donner aux enquêteurs le code de son téléphone.
Malgré les pressions et les intimidations, Khaled Drareni a continué à faire dignement son travail.
Après le scandaleux procès, mardi, de Karim Tabbou, dont la famille et les avocats sont sans nouvelles, la justice s’enfonce dans l’indignité et confirme ce rôle peu glorieux d’instrument du pouvoir pour neutraliser les voix discordantes, et briser les citoyens qui refusent la soumission.