Samedi 26 décembre 2020
Convalescence du général Toufik et recomposition de clans
Le général-major à la retraite Mohamed Mediene, alias Toufik, ancien puissant patron du DRS, n’est pas en prison. Il est en convalescence dans une clinique militaire, nous apprend son avocat, Me Farouk Ksentini.
A la veille du réveillon du 31 décembre, Alger bruisse de rumeurs. Et le retour de Khaled Nezzar au pays laisse entendre que les lignes téléphoniques commencent à chauffer entre les huiles du système.
En la matière les déclarations de Me Farouk Ksentini à Al Sharq Al Awsat viennent encore renforcer les discussions et autres supputations dans la capitale.
Dans une déclaration à Al Sharq Al Awsat, Me Ksentini, affirme que Mohamed Mediene est actuellement convalescence. «Le général Toufik est dans une clinique militaire externe depuis trois mois, où il a été opéré, et il passe une période de convalescence».
Le général Toufik avait fait une chute accidentelle à la prison de Blida dix jours après son incarcération, intervenue le 5 mai 2019. Cette chute lui avait causé une grave blessure au niveau de l’épaule. Il avait été opéré en urgence en prison. Mais l’intervention chirurgicale n’avait pas été un franc succès, rapporte El Watan.
Dans la foulée, l’avocat plaide l’innocence de son client et soutient dans le même entretien au journal saoudien que les deux chefs d’accusation sur lesquels s’est appuyée la justice pour condamner le général-major Toufik «n’ont comme appui aucune preuve matérielle tangible et correspondant aux faits».
Me Ksentini voit dans le nouveau procès ordonné par la Cour suprême et prévu en janvier prochaine une occasion d’acquitter son client. Mais pas seulement.
Le pourvoi en cassation introduit par Mohamed Mediene, Bachir Tartag, Saïd Bouteflika et Louisa Hanoune (SG du PT) est en lien avec l’affaire d’«atteinte à l’autorité militaire et complot contre l’Etat».
L’ancien ministre de la Défense Khaled Nezzar est aussi mis en cause dans cette affaire et est condamné par contumace ainsi que son fils Lotfi en fuite en Espagne ainsi que Farid Benhamdine. Quoi de neuf ?
Khaled Nezzar, comme l’avaient rapporté plusieurs médias, est en Algérie depuis le 11 décembre. Il a vidé le mandat d’arrêt international lancé contre lui le 6 août 2019. Dans cette affaire de « complot contre l’Etat » qui se voulait surtout comme un règlement de compte mené par le défunt Gaïd Salah contre les mis en cause, seule Louisa Hanoune a vu sa peine réduite à un an de prison. Et retrouver ainsi la liberté après avoir purgé sa peine d’un an d’emprisonnement.
Plusieurs journalistes au fait du sérail s’attendent à un acquittement de tous les mis en cause. Comme le journaliste Arezki Aït Larbi qui évoque, dans une contribution, à la Libre Belgique, la libération des détenus d’opinion.
Quid de Tebboune ?
L’homme est donné hors circuit. L’absence du chef de l’Etat depuis le 28 octobre présage des changements et une recomposition dans le sérail, souligne un ancien député habitué à laisser ses oreilles à Alger.
Malade et loin du pays, Abdelmadjid Tebboune se retrouve isolé des conciliabules menés actuellement. Les coups de téléphone de présidents répercutés avec tapage par les médias publics et la communication boiteuse assurée par ses fidèles pour donner l’impression d’un président qui suit les affaires n’y pourront rien. L’acquittement du général-major Toufik pourrait augurer un nouveau jeu de chaises musicales dans lequel le clan cher au défunt Ahmed Gaïd Salah se retrouvera à la porte.