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David Louwerse : « Toute musique est belle dès lors qu’elle trouve le chemin de notre âme »

David Louwerse fait partie de ces génies de la musique classique dont l’humilité est aussi grande que leur talent atteignant les cimes de la volupté où l’émotion est portée à son point le plus élevé laissant le mélomane et le profane dans l’émerveillement.

Sa maitrise du violoncelle laisse l’oreille et le cœur admiratifs. David Louwerse se passionne pour la création musicale en général dans toute sa diversité n’hésitant pas à relever des défis, le tout dans une volonté de pousser le jeu et l’interprétation musicale vers l’excellence pour en saisir toute la beauté, dans les sonorités, dans une exaltation de l’esprit mettant les sens en éveil.

David Louwerse est titulaire d’un Premier Prix à l’Unanimité en classe de violoncelle et d’un Premier Prix à l’Unanimité en classe de Musique de chambre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, ainsi que de la Lucy G. Moses Award de l’Université de Yale.

Il est actuellement le violoncelliste de, l’Ensemble Variances

sous la direction artistique du compositeur Thierry Pécou , il se produit comme soliste ou musicien de chambre en France : à l’Opéra de Lyon, à la Maison de Radio France, à l’Arsenal de Metz, au Lille Piano Festival, aux Détours de Babel de Grenoble, aux Journées Musicales de Dieulefit, au Festival Flam’ de Blaye, au Théâtre des Arts de Rouen, à l’Auditorium Rostropovitch de Paris, à Ault en Musiques !, au Festival Offenbach d’Étretat, aux Nocturnes de la cathédrale de Rouen, au Festival d’Ambronay, à la cathédrale de Riez, à La Force.

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Il se produit aussi au Canada et aux États-Unis, au Bourgie Hall de Montréal, au Music on Main de Vancouver-Ottawa, au Chamber Festival/Bargemusic de New-York, au Ferst Center for the Arts d’Atlanta, au Town Seattle Hall de Los Angeles, à Washington, en Asie (Taipei, Kaoshung, Yilan) ainsi que dans différentes villes européennes : à l’Unerhôrte Music de Berlin, au Festival Arabesque de Hambourg, au Festival d’Heidelberg, au Château de Sans-Souci de Potsdam (Berlin), au Gregynog Music Festival, au St John’s Smith Square de Londres, à St George’s Church de Bristol, au Brighton Festival, au Lisinki Hall de Zagreb, au Festival Ossiach de Villach (Autriche) et à Utrecht et Maastricht…

David Louwerse est également le directeur artistique du festival, Ault en Musiques !, qu’il a créé, qui se déroule le premier week-end du mois de juillet au sud de la Baie de Somme, et anime les Musiciens de l’Instant, association de musiciens excellant dans l’art de la musique de chambre.

Il enseigne le violoncelle aux conservatoires de la ville de Paris et la musique de chambre au Pôle Sup 93 ainsi qu’à l’École Normale de Musique de Paris.

Il reste l’un des plus grands violoncellistes, dont le savoir musical ne cesse de s’enrichir aux contacts de musiciens de différents horizons, à l’écoute de la nature, avec la pratique et l’expérience des années, magnifiant sa sonorité, dans un souci de perfectionnement mais aussi de partage du cœur et de l’esprit.

Le Matin d’Algérie : Vous êtes un violoncelliste de renom, qui est David Louwerse ?

David Louwerse : Je ne me pose pas trop la question de savoir si je suis un violoncelliste de renom, je suis simplement un garçon qui aime jouer du violoncelle pour lui et pour les autres, partager des émotions avec le public, enseigner le plaisir d’en jouer aux plus jeunes et rencontrer des gens différents au travers de la musique.

Le Matin d’Algérie : La musique a besoin de compositeurs mais aussi de musiciens interprètes, quelle est la part de l’interprétation dans une œuvre musicale ?

David Louwerse : Je dirai que c’est un peu comme au théâtre, il y a tellement de manières de dire et de faire vivre un texte. Une chose est sûre, les œuvres que nous jouons nous parlent de nous, de nos émotions, de tout ce que nous partageons. Notre mission est de pouvoir les jouer en toute sincérité au moment du concert afin d’être proche du public.

Le Matin d’Algérie : Quand on vous écoute, nous sommes emportés par le jeu poussant l’émotion à son paroxysme, peut-on dire que vous avez trouvé votre sonorité propre ?

David Louwerse : Nous avons tous besoin de trouver notre voix, et c’est particulièrement vrai pour les instrumentistes à cordes car nous devons créer entièrement notre sonorité. J’ai été bercé enfant par la sublime sonorité de Mstislav Rostropovitch, mais aussi Issac Stern ou Yo Yo Ma, et au fil des années je cherche le moyen d’être le plus proche du public, de lui parler avec mon violoncelle en quelque sorte, de le toucher au plus profond de lui-même. La beauté de la sonorité y contribue beaucoup !

Le Matin d’Algérie : On parle du violoncelle français, y a-t-il une particularité française ?

David Louwerse : Oui je le pense. L’école du violoncelle français se distingue par une forme d’élégance, de clarté dans le son, d’expression des sentiments juste en évitant certains excès. De plus, certains violoncellistes étaient de grands pédagogues en plus d’être de magnifiques concertistes ! On pense tout de suite à nos André Navarra, Paul Tortelier, Philippe Muller ou encore Xavier Gagnepain.

Le Matin d’Algérie : Jean-Sébastien Bach a dit « J’ai beaucoup travaillé. Quiconque travaillera comme moi pourra faire ce que j’ai fait. », qu’en pensez-vous ?

David Louwerse : C’est une belle leçon d’humilité !

Exercer une profession artistique demande un travail gigantesque ainsi qu’une remise en question sur notre pratique constante. Concernant des grands compositeurs, comme Jean-Sébastien Bach, ce sont d’immenses travailleurs mais n’oublions pas qu’à la base, ils ont du génie !

Le Matin d’Algérie : Les conservatoires parisiens s’ouvrent depuis quelques années sur les musiques actuelles et les musiques du monde, qu’en pensez-vous ?

David Louwerse : Je trouve cela très bien ! Je pense que toutes ces musiques nous parlent des mêmes choses : nos émotions, nos espoirs, nos passions… c’est juste le vocabulaire musical qui change. Toute musique est belle dès lors qu’elle trouve le chemin de notre âme.

Le Matin d’Algérie : Un mot sur le festival, Ault en Musiques, que vous avez créé

David Louwerse : Ault est un très joli village en bord de mer dans le nord de la France. Le festival Ault en Musiques, s’y déroule au début du mois de Juillet dans plusieurs lieux (deux chapelles, une église, une bibliothèque et une salle de concert ainsi que des concerts en plein air) et en tant que directeur artistique, je cherche à ce que chacun de ces lieux trouve la musique qui lui convient, que ce soit de la musique classique, du jazz, de l’improvisation en encore des musiques du monde. De plus, avec mon ami le plasticien Fontaine de la Mare, nous développons la présence de sculptures, peintures, photographie au moyen de différentes expositions durant le festival.

Le Matin d’Algérie : Avez-vous des projets en cours ou à venir ?

David Louwerse : Oui bien sûr, une multitude de projets pour les années qui viennent ! Beaucoup de concerts, d’enregistrements, de projets très différents de tous styles…tout en continuant à prendre soin de mes chers élèves !

Je pense faire plus de place à la musique improvisée ou encore à quelques collaborations avec des pianistes de jazz.

Le Matin d’Algérie : Un dernier mot peut-être ?

David Louwerse : Le rôle de la culture et du spectacle vivant est de nous rassembler et de partager, de nous exprimer…. C’est si important dans ce monde qui nous divise de plus en plus

Pour finir, je tiens à remercier Le Matin d’Algérie d’avoir proposé cet entretien. Cela fut un plaisir et un honneur.

Entretien réalisé par Brahim Saci

https://www.david-louwerse.com

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