L’Algérie en général, et en particulier, la Kabylie ont perdu, ce samedi, l’une des figures les plus emblématiques du monde entrepreneurial : Lounis Hamitouche, fondateur du groupe laitier Soummam, s’est éteint après un long combat contre la maladie. Il laisse derrière lui un héritage industriel puissant, mais aussi une empreinte indélébile dans le cœur des Algériens.
« Il lui arrivait souvent quand il me croisait de mettre sa main dans la poche pour me donner un billet ou deux de 1000 dinars », raconte un chauffeur poids lourds de l’entreprise Soummam. « Il avait un coeur immense, surtout quand il vous tend un billet ne dites pas non, il aime plus que tout faire partager et faire plaisir », souligne un autre. Combien d’associations, de villages ou de personnes aidés par cet homme ? Nous ne le saurons jamais.
Lounis Hamitouche c’était ce patron qui veillait sur ses salariés. L’une de ses dernières recommandations était justement le respect de travailleurs.
Né à Akbou, au cœur de la Kabylie, Lounis Hamitouche bâtit son empire à partir d’une vision simple : produire localement, avec exigence et dévouement. Son entreprise, la laiterie Soummam, est devenue au fil des ans l’un des fleurons de l’industrie agroalimentaire algérienne, reconnue pour la qualité de ses produits et sa capacité à s’imposer sur un marché hautement concurrentiel.
Mais plus qu’un entrepreneur prospère, Lounis Hamitouche était avant tout un homme profondément attaché à son peuple.
Celui que l’on surnommait affectueusement “L'hadj Soummam” ne cessait de le répéter : « Grâce à ce peuple qui achète les produits Soummam, je suis devenu riche. Et je suis prêt à rendre la pareille à ce peuple qui mérite tout le bien. »
Cette phrase, devenue emblématique, résume à elle seule la philosophie d’un homme pour qui la réussite devait impérativement rimer avec solidarité.
Son engagement philanthropique s’est notamment illustré durant la pandémie de Covid-19. Bouleversé par les scènes de détresse dans les hôpitaux, il avait annoncé sa volonté de financer vingt stations de production d’oxygène à travers le pays. Il déclarait alors : « J’ai été touché en voyant ces femmes vendre leur or pour sauver leurs proches. Cela m’a profondément ému. »
Outre le secteur laitier, Lounis Hamitouch investissait également dans l’hôtellerie avec la chaîne Atlantis, participant ainsi activement au développement économique de plusieurs régions du pays.
Aujourd’hui, avec sa disparition, c’est tout une région et un pays qui perdent en lui un homme bon, généreux, discret et profondément humain. Lounis Hamitouche restera à jamais dans les mémoires comme un modèle de réussite fondé sur le travail, l’humilité et le partage.
La rédaction
Mes sincères condoléances à la famille de ce grand homme resté humble malgré sa réussite sociale.