Vendredi 2 novembre 2018
Déclaration de Balfour, la Palestine victime de la perfide Albion des chimères sionistes
La Palestine a servi de baromètre à l’Humanité dans la marche de l’Histoire. Cet honneur, ses habitants auraient pu s’en passer, diront nos yeux de contemporains quand on voit la situation actuelle du peuple palestinien.
La Palestine fut une terre de ‘’miracles’’ pour gens en quête de spiritualité, une terre promise pour ceux qui entendent des voix comme Jeanne d’Arc et enfin une terre de conquêtes pour la gloire des armées et autres prédateurs… De nos jours, elle reste toujours l’épicentre d’une région volcanique convoitée par des gens avides.
En premier lieu par les assoiffés d’un liquide plus précieux que leur sang, viennent ensuite les aventuriers qui sillonnent ce carrefour des trois continents où se rencontrent les civilisations d’hier et les marchés de demain.
Voilà pourquoi les notions de territoire, d’Histoire, de religion, de politique ont plongé les peuples de ces contrées et notamment les Palestiniens dans des guerres où le courage affronte la perfidie des uns et le silence complice des autres.
Résultat de ces bouleversement, le peuple palestinien est éparpillé dans le monde, en prison à Gaza et enfermé dans des Bantoustans dans le reste de la Palestine. Heureusement, ils ont un allié en la force invisible et insaisissable du Temps. De ce dernier ils ont hérité la patience qui se conjugue avec le rêve des hommes et non celui des chimères du mysticisme… Devant le mystère du temps, leur curiosité les a incités à se mettre à l’école de la sagesse, le contraire de la fatalité et du pessimisme. Donc tout le contraire des agités et des arrogants qui, dans leur fuite en avant veulent effacer l’Histoire. Et l’Histoire, précisément un enfant du temps est évidemment sévère avec ceux qui s’accaparent par la force les terres d’autrui. A ceux-là, l’Histoire réserve en général des surprises…
Ainsi, les Palestiniens connaissent les prédateurs de leurs terres comme ils connaissent les causes de la perte de leur pays. Il y a bien sûr leurs faiblesses à l’époque de ce viol auquel sont venus d’ajouter les trahisons qui les ont poignardées dans le dos. Ils savent que leur défaite a été fatale parce qu’un pays à l’origine d’un nouveau et puissant système économique a affaibli par sa domination leur société.
Ce pays colonial qui a longtemps dominé les mers et les continents, a vendu la petite Palestine dont il avait l’usufruit mais pas la propriété. Il a chargé, un certain 2 novembre 1917, son agent immobilier dénommé Lord Balfour (1) qui a offert à des prétendants venus des quatre coins de la planète ce pays du lait et du miel au nom d’une ‘’promesse divine’’.
Quant aux traîtres, ils les ont abandonnés en contrepartie de leur protection, incapables hier comme aujourd’hui de se défendre. Il faut dire que lesdits pays certes désertiques, renferment dans leur sous-sol un nectar indispensable aux industries de l’Occident consommatrices voraces de ce liquide particulier…
La Palestine conquise par les uns, trahie par d’autres, devenait pour ce beau monde une affaire classée puisque son peuple serait devenu des réfugiés pour l’éternité. Ces mauvais élèves de l’Histoire avaient oublié que ‘’l’éternité’’ existe pour les morts car les vivants veulent vivre leur paradis sur terre. Ainsi la sagesse, fruit des esprits subtils leur a permis de connaître les responsables de leurs malheurs et se sont jurés de faire face à ces esprits bornés et aux cœurs arides.
Quant aux féodaux de la région qui exploitent les sentiments religieux des gens et ont vendu leur dignité pour une poignée de lentilles, ils leur rappellent la diversité religieuse de leur société contrairement à leur wahhabisme salafiste qui abîme l’image des peuples et fidèles qui se réclame de l’islam (2).
Plein de sagesse, d’espoir retrouvé et de détermination, le peuple palestinien, le 1er janvier 1965 fit entendre sa voix par le biais d’el Assifa (la tempête en arabe) et depuis les réfugiés se sont métamorphosés en fidayines masqués de leur célèbre keffieh. Depuis les occupants de ses terres ont affaire à un peuple en arme. Ses combattants remportèrent une bataille symbolique un certain jour du mois de mars 1969 dans le petit village de Karamé en Jordanie. Ce jour-là, l’armée d’Israël voulant tuer dans l’œuf une résistance armée naissante décida de descendre du confort habituel de ses avions de guerre pour s’aventurer sur la terre ferme et combattre les fidayines dans un furieux corps à corps. Cette aventure fut une faute politique doublée d’une erreur militaire tactique. Les résistants palestiniens acceptèrent le combat en dépit du déséquilibre des forces (400 fidayines contre plusieurs régiments blindés).
Les Palestiniens exploitèrent leur connaissance du terrain et leur capacité à se mouvoir contrairement à leurs ennemis en terrain inconnu moins mobiles avec leur armada de chars. L’armée israélienne se replie la nuit et laisse derrière elle quelques chars cloués au sol par l’artillerie jordanienne. Faute politique donc car des milliers de volontaires accoururent les lendemains de la bataille pour grossir et peupler les bases du Fatah. Erreur tactique, l’image invincible de l’armée sioniste reçoit un coup de griffe. Les lois de la guerre font leurs premières ‘’infidélités’’ à Israël. Et ce n’est pas fini ! C’est au tour de la résistance libanaise de mener au sud Liban une guérilla permanente qui obligea Israël à évacuer cette partie du Liban en 2002.
L’exploit de la résistance libanaise fut encore plus humiliant en 2006 quand l’armée israélienne eut ses plus sévères pertes en vies humaines et en matériel dans un laps de temps très court en abandonnant un certain nombre de ses fameux chars Merkava.
C’est la première fois qu’Israël recule sur le terrain sans aucune contrepartie politique. Israël était habitué à lâcher sa proie contre la signature de traités de paix par exemple avec l’Egypte et la Jordanie. Des pays gouvernés par des régimes soucieux de préserver leurs intérêts mesquins au prix de la dignité de leur peuple et de l’abandon de la Palestine….
Quelque années plus tard, ce fut le tour de Gaza en 2010 devenu depuis un casse tête aussi bien sur le plan militaire que politique. Ce casse tête, on voit ses manifestations dans l’émergence de divergences entre l’Etat-major de l’armée et le pouvoir politique, divergences qui s’étalent au grand jour dans la presse israélienne. Les deux pouvoirs (le militaire et le politique) ne veulent pas assumer les conséquences d’une guerre en raison du coût potentiel très lourd en pertes humaines dans une guerre sans but politique claire et satisfaisant. Comment résoudre cette équation à multiples inconnues et sans faire trop de grabuges en termes d’images de communication face aux courageuses manifestations de la marche du retour et l’insolite ‘’guerre’’ des cerfs volants. L’armée ne voulant pas se ridiculiser à faire une guerre à des cerfs volants. Une armée ‘’invincible’’ tirant des missiles qui coûtent la peau des fesses sur des cibles… des jouets d’enfants à 1 dollar. La honte assurée, l’image ferait le tour du monde !
Après les surprises de la résistance palestinienne et libanaise, voilà qu’Israël voit surgir sur le champ de bataille d’autres acteurs qui l’angoissent littéralement. Pour avoir fait partie de l’entreprise tant rêvée du démembrement de la Syrie, Israël est tombé dans un piège. Son arrogance qui lui fait croire à son ‘’invincibilité’ et l’impunité dont il jouit sur le plan international grâce aux soutiens indéfectibles de l’Occident, ont aiguisé ses appétits. Il espérait concrétiser ses chimères en ajoutant dans son escarcelle après l’Egypte et la Jordanie son troisième traité de paix avec la Syrie qui lui abandonnerait ses immenses réserves d’eau du Golan. Erreur politique et stratégique fatale.
La Syrie a non seulement résisté mais a brisé les colonnes de mercenaires nourris et équipés par 27 pays coalisés et payés par les féodaux du Golfe, des habitués de la traitrise. La Syrie a des alliés sûrs, la Russie et l’Iran qui impriment d’ores et déjà un autre tempo dans la région jusque là chasse gardée des USA. De très gros acteurs donc qui ont aussi des impératifs immédiats de sécurité nationale et à long terme des intérêts économiques et politiques.
Par des menaces et des bombardements de bases militaires Iranienne en Syrie, par les voyages multiples de son premier ministre en Russie, Israël pensait neutraliser ces deux nations, l’Iran inventeur du jeu d’échecs et la Russie championne depuis toujours à ce jeu où le vainqueur est celui qui est capable d’anticiper plusieurs coups à l’avance. Les agitations brouillonnes d’un Netanyahou et de son aviation qui a commis un viol risqué du ciel syrien traduisent à la fois une angoisse et une incapacité à maîtriser une situation devenue plus complexe et plus dangereuse. Dans ce champ de bataille, des acteurs aussi habiles que coriaces ont dorénavant leur mot à dire.
Finies donc les promenades sans risque dans le ciel des voisins, la guerre est une chose sérieuse et non un jeu sans risque pour une armée qui se croit tout permis devant un ennemi moins gavé qu’elle des derniers cris de la technologie militaire.
Le rapport entre la période historique et la géographie politico-stratégique de la région dessinent en filigrane les surprises qui attendent ceux qui pensent mépriser l’Histoire comme à la belle époque des cow-boys qui massacraient les Indiens pour ensuite déporter les rescapés dans des réserves. Ces nostalgiques des guerres coloniales ont l’air d’ignorer que l’Humanité est entrée dans une ère où la force ne crée pas forcément et toujours le droit. Révolue l’époque des chimères d’un Israël biblique de la méditerranée à l’Euphrate.
En revanche le rêve des Palestiniens se nourrit de la force du droit, de leur droit. Sans compter la solidarité internationale de citoyens dans le monde outrés par l’impunité dont jouit cet Etat. Grâce à cette nouvelle réalité, le rêve qui se lisait sur le visage des adolescents palestiniens n’a pas déserté leur conscience, aujourd’hui devenus des adultes (3). Oui leur rêve est à l’image du temps qui avance imperturbable… en créant l’infini de l’espace.
A. A.
Notes
(1) Lord Balfour était ministre des affaires étrangères du perfide royaume de Grande Bretagne dont la spécialité devenue légendaire consistait à diviser des pays en fonction d’un seul critère, la religion : Inde/Pakistan, Pakistan/Bengladesh, Chypre, Palestine. Jusqu’à aujourd’hui la paix n’est pas encore revenue dans ces contrées.
(2) La Palestine est l’un des pays arabes où les chrétiens ne sont pas ‘’regardés’’ comme étant étrangers à la société. Du reste les Palestiniens de confession chrétienne jouent un grand rôle dans le mouvement national dont les symboles sont Georges Habache leader du FPLP et de Nayef Hawatmeh celui du FDPLP.
(3) J’ai gardé le souvenir du rêve des Palestiniens dans le film ‘’l’Olivier’’ tourné après la guerre d’octobre en 1973. Les visages des jeunes palestiniens(nes) qui rêvaient éveillés en parlant de leur pays qu’ils ne connaissaient pas, étaient à la fois émouvant et le signe qu’ils ne lâcheront pas la partie. Nous ferons m’ont-ils dit, comme vous les Algériens qui avaient attendu 130 ans avant de reconquérir votre pays.