19 mars 2024
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«Dégradation alarmante» des droits humains en Algérie, selon des ONG

Détenus d'opinion

Arrestations massives d’activistes, procès expéditifs de militants, criminalisation de l’action politique et syndicale, interdictions de conférences, emprisonnements à tout va, censure… La situation des droits de l’Homme en Algérie est intenable. Explosive.

Rien ne va en Algérie. Outre la crise économique, une chappe de plomb couvre les voix libres. La situation devient « plus que jamais préoccupante », avec des « violations manifestes des droits et libertés fondamentaux », ont estimé vendredi dans un communiqué trois ONG de défense des droits de l’Homme.

La Ligue des droits de l’Homme (LDH), la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) dénoncent dans un texte conjoint la restriction des libertés fondamentales depuis le mouvement du Hirak en 2019, aggravées selon elles par la politique de lutte contre l’épidémie de Covid-19 en 2021.

Le mouvement de dissidence populaire, appelé le Hirak, avait conduit à de nombreuses arrestations. Il avait été à l’origine de la chute du président Abdelaziz Bouteflika en 2019. Mais depuis, le régime a imposé un ordre autoritaire avec son lot d’interdictions.

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« La dégradation de la situation des droits humains en Algérie est plus que jamais préoccupante », écrivent les signataires.

« À travers cette vague répressive, les autorités algériennes tentent de briser définitivement la dynamique émancipatrice, citoyenne et pacifique que constitue le mouvement populaire dit Hirak », ajoutent-ils.

Ils dénoncent la « répression » contre toutes les opinions opposées au régime, notamment sur les réseaux sociaux, « sans oublier la mise en détention, au prix d’allégations fallacieuses ou arbitraires, de journalistes, d’avocats, de syndicalistes et de défenseurs des droits humains ».

Selon le communiqué, « la pénalisation de tout engagement citoyen touche en fait toutes les organisations autonomes, indépendantes du régime (…) et leurs responsables incarcérés et condamnés pour leurs engagements au sein du mouvement » Hirak.

Les signataires rappellent aux autorités algériennes « leurs obligations, en tant qu’Etat partie, dans le respect des droits humains contenus dans les conventions et traités internationaux que l’Algérie a signés et ratifiés ».

Ils évoquent en particulier le cas du directeur de la station algérienne Radio M et du site d’information Maghreb Emergent, Ihsane El Kadi, interpellé fin décembre. Mais son cas n’est malheureusement pas le seul. Plus de 250 citoyennes et citoyens croupissent arbitrairement dans les prisons. Les palais de justice croulent sous les dossiers de militants poursuivis pour leurs opinions.

Hamid Arab/AFP