19 mars 2024
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L’année 2023 débute très mal pour les deux gazoducs algériens

 

Bruegel est justement un groupe de réflexion créé en 2004 mais a débuté ses activités un an plus tard sous la présidence de l’ancien président de la Banque Centrale européenne Jean-Claude Trichet.

Normalement, Jean-Claude Trichet se dit indépendant « et non doctrinal ». Il est spécialisé dans les recherches économiques, des analyses et des débats ouverts mais factuels pour le compte de ses membres, principalement les Etats de l’Union européenne mais inclus les sociétés et de nombreux institutions internationales.

Dans ce cadre justement, depuis cette guerre russo-ukrainienne et la crise énergétique qui s’en est suivie, ce groupe publie quotidiennement les rentrées du gaz en Europe en provenance du monde entier.

Ce succinct panorama de  ce Think Tank est uniquement exposé pour permettre au lecteur de juger par lui-même si les chiffres qu’il révèle sur les exportations reçues du monde entier dénotent une hostilité quelconque vis-à-vis de l’Algérie.

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On sait que l’Union Européenne (UE) est la première institution mondiale a avoir déclaré ouvertement la fiabilité de l’Algérie dans ses relations avec ses clients quelque soit sa situation et loin de toute influence politique. Ceci a été confirme le 5 septembre 2022 avec l’arrivée à Alger de Charles Michel, président du conseil européen, suivie de Mme Kadri Simson membre de la commission européenne chargée de l’énergie un mois après.

Enfin, le 24 janvier en cours, c’est Joseph Borelli, Haut représentant de l’Union européenne qui appelle à l’impulsion du partenariat entre l’Algérie et l’UE.

Donc à ce niveau, les membres qui composent ce groupe ne permettront en aucun cas une manipulation de chiffres sur un pays avec lequel ils entretiennent une parfaite relation à laquelle ils tiennent par la force de la proximité.

Que disent ces chiffes ?

L’Algérie a exporté la fin de la 52e semaine de l’année 2021 698 millions de m3 de gaz naturel à travers les deux gazoducs vers l’Italie et l’Espagne au rythme moyen de 99,7 millions de m3 par jour.

A partir de la première semaine de  janvier 2023 est amorcée une chute de plus de 20% pour atteindre 526 millions de m3 puis s’accélère la deuxième semaine  du mois en cours à 517 millions de m3  par rapport à la fin 2022. Ces exportations remonteront à 526 millions de m3la troisième semaine de janvier 2023  sans atteindre cette moyenne annuelle pour autant. Cette diminution brusque sans explication formelle du fournisseur en plein hivers dans ces pics de basses températures inquiète et interroge sur la reprise.

Ensuite, sur les 53 semaines de l’année 2021, les deux gazoducs ont transporté 37, 447 milliards de m3 mais les 52 semaines de 2022 n’ont fait que 34,084 milliards de m3, soit une baisse de 9%. Cette baisse confirme l’analyse de la revue spécialisée hebdomadaire MEES qui la situe toute forme confondue à 10% mais qui l’a soulevé lors de l’entretien que le PDG du groupe Sonatrach leur accordé sans pour autant donner de réponse.

Le lendemain de cet entretien fortement médiatisé au niveau des journaux publics et privés révèlent les chiffres en sa possession comme suit : le total Gaz Naturel (GN) + Gaz Naturel Liquéfié (GNL) 2021 54,6 milliards de m3dont 39,5 milliards de m3 GN et 15,1 milliards de m3 de GNL pour redescendre  en 2022 à 49,3 milliards de m3 dont 36,5 milliards de m3 de GN et 12,8 milliards de m3 de GNL.

Pour l’Italie, spécialement afin d’expliquer la venue toute récente en Algérie de Giorgia Melonie dont l’une de ses missions est d’examiner les cause de cette baisse, elle a reçu selon MEES le total GNL + GN, de seulement 22,4 milliards de m3. Avec une conclusion dans cet article extrêmement inquiétante et accusatrice : « Si en 2022 les exportations algériennes de gaz ont chuté de près de 10% alors même que l’Europe en réclame plus,  c’est parce qu’en 2021, Sonatrach a intensément réduit les gaz d’injection afin d’avoir l’augmentation des exportations au détriment de la conservation des réserves ».

Quant à la célèbre agence Bloomberg, elle n’est pas allée avec le dos de la cuillère dans sa livraison du 20 janvier pour parler carrément d’une mauvaise gestion. « Algeria has some of Africa’slargestoil and gas reserves, but production has long been held back by mismanagement and a lack of investment », et se demande sur la capacité de l’Algérie à demeurer un pays pétrolier : An Oil Country No More? Algerian Energy Exports Sink Rapidly

Rabah Reghis