Dimanche 23 février 2020
Déjà une première alerte du tout nouveau PDG de Sonatrach !
Lors de sa rencontre périodique avec les médias nationaux, le Président Tebboune a indiqué que la gestion n’est pas un acte simple et tout responsable reste exposé à l’erreur. Néanmoins, ajoute-t-il, «l’erreur peut être spontanée, par incompétence professionnelle ou volontaire, et là, il faut faire la différence entre ces cas. Il y a des responsables qui prennent plus de 30 décisions par jour et dans ce cas la probabilité d’une mauvaise décision est fort possible. Dans de tel cas, le gestionnaire ne doit pas être criminalisé mais plutôt sanctionné administrativement. Par contre, celui qui commet une faute volontaire, notamment en matière de marchés publics, là, il faut criminaliser».
Or, en tant que ancien wali et plusieurs fois membre de l’exécutif, ministre voire même Premier ministre, il aurait dû constater que les PDG des principaux groupes, qui forment le secteur public, ne sont pas libres dans leur décisions ou prennent rarement des décisions mais soumis à des influences lobbyistes parfois de leur tutelle et souvent d’autres milieux qui ont un intérêt dans l’activité qu’exerce le groupe en question de différentes manières.
L’alerte lancée par le tout nouveau PDG de Sonatrach résumée sur le site du journal électronique TSA est édifiante (01). A peine semble-t-il, il a commencé à mettre en place sa feuille de route pour aller à l’essentiel et le plus urgent, il a dû trouver une pile de doléances liées à ce qu’il a identifié et qualifié comme conséquence d’un manque de confiance dans la relation humaine dans le milieu de travail.
En précisant toutefois que «la direction générale est régulièrement interpellée par le partenaire social et les travailleurs, au sujet de la qualité des relations interprofessionnelles dans notre milieu de travail, et les effets qui impactent la sérénité et la stabilité du climat social qui y règne». On se rappelle qu’Ould Kaddour dès le premier jour de son installation, il a été surpris en déclarant tout tremblant que « Sonatrach est trop bureaucratique.»
Dans le fond, c’est beaucoup plus compliqué que cela, la dynamique de groupe qui s’est installée à Sonatrach depuis sa restructuration en 1982, serait l’œuvre de pôles qui agissent pour le compte des lobbys dont le but de la contrôler ou éventuellement ancrer leurs ventouses pour y soutirer des avantages surtout depuis la crise de 1985. Sonatrach et Air Algérie seraient les plus visées par les lobbys de recrutements.
Cette situation saute à l’œil du gestionnaire dés son installation car elle l’empêche d’avancer. Cette dynamique se manifeste par les effets secondaires de harcèlement surtout envers l’élément féminin, une circulation continue de lettres anonymes qui créent un état de psychose non favorable à un climat social sain.
Cette situation devenue depuis plus d’une quelques années, un espèce de jeu paradoxal qui tente avec succès d‘ailleurs d’inonder le responsable pour le dévier des vrais problèmes pour lesquels il a été nommé.
Pour le cas de Sonatrach par exemple, la reprise de la réinjection dans les gisements dont une quantité importante a été détournée pour l’exportation, le déclin qui selon le rapport de février de l’OPEP à atteint le mois de janvier de 10 000 baril/jour et en moyenne de l’année 2019 : 17000 baril /jour, la loi sur les hydrocarbures est maintenant signée, où sont ces majors qui se bousculent en offrant des milliards de dollars pour prendre les blocs ? Où en est le 5e appel d’offre même s’il reste du ressort d’Alnaft, habituellement, la préparation des blocs à offrir se fait généralement à Sonatrach etc.
Autant de questions qui demandent de la sérénité sachant que ces groupuscules feront tout pour polluer le climat de travail d’une entité qui a toute l’Algérie sur son dos.
Rabah Raghis
Renvoi
1) https://www.tsa-algerie.com/les-consignes-du-patron-de-sonatrach-a-ses-managers/