Un cadre réglementaire actualisé vient d’entrer en vigueur avec la publication au Journal officiel du décret exécutif n° 25-236 du 18 septembre 2025. Ce texte définit les conditions et modalités de mise en œuvre du Programme des familles productrices, un mécanisme destiné à aider les ménages à faible revenu à générer leurs propres ressources.
Un objectif clair : l’autonomie économique
Le décret précise d’emblée que ce programme vise à « former et soutenir les familles productrices afin d’assurer un revenu à travers des activités productives ». Il s’adresse aux foyers qui s’appuient sur les compétences artisanales ou professionnelles de leurs membres pour subvenir à leurs besoins, qu’elles soient acquises par l’expérience ou validées par une formation.
Aides financières et équipements
Le dispositif prévoit une aide unique, octroyée sous forme de matériel, d’équipements ou d’outillage en rapport avec l’activité choisie. Son montant est compris entre 80 000 et 100 000 dinars. Le financement est versé en deux tranches : la première au lancement du projet, la seconde une fois l’activité réalisée. Les bénéficiaires peuvent également prétendre à d’autres subventions ou prêts de l’État pour renforcer leur initiative.
Public ciblé et critères stricts
Le programme s’adresse en priorité aux familles sans revenu, aux orphelins et aux parents isolés, avec une mention particulière pour les foyers dirigés par une veuve ou un veuf. Les conditions d’accès sont précises : être de nationalité algérienne, âgé d’au moins 19 ans, résider en Algérie, ne pas exercer d’activité commerciale ou professionnelle, ne pas être fonctionnaire ou retraité, et ne pas avoir bénéficié d’autres aides publiques. L’inscription au registre des familles productrices et l’approbation d’une commission locale sont obligatoires.
Engagements des bénéficiaires
En contrepartie, les familles s’engagent à pratiquer l’activité déclarée, à conserver les équipements fournis, à ne pas les céder et à signaler tout changement de domicile. Ces obligations visent à garantir la pérennité des projets et à éviter les détournements.
Un remplacement du dispositif de 1992
Ce nouveau texte abroge le décret exécutif n° 92-232 de 1992, qui encadrait jusque-là l’aide aux familles productrices. Il marque ainsi une mise à jour attendue, dans un contexte économique où la lutte contre la précarité et le soutien à l’auto-emploi sont devenus des priorités.
Les autorités entendent, à travers la révision de ce programme, encourager l’initiative familiale et renforcer l’autonomie des foyers vulnérables. Reste à voir comment les collectivités locales et les structures de suivi mettront en œuvre ces dispositions pour qu’elles se traduisent par de véritables opportunités économiques.
Samia Naït Iqbal