Trois rapporteurs spéciaux des Nations unies ont adressé une lettre officielle au gouvernement algérien dénonçant de graves atteintes aux droits fondamentaux, notamment à la liberté d’expression et à la liberté de réunion. Ils s’inquiètent d’un rétrécissement rapide de l’espace civique dans le pays.
Le cas du journaliste Mustapha Bendjama poursuivi pour « atteinte à l’unité nationale » et « diffusion de fausses informations » après une précédente détention jugée arbitraire en 2023, est mis en exergue. Il fait actuellement l’objet d’un contrôle judiciaire strict.
Autre dossier pointé : celui de l’activiste Tahar Arabi, condamné à 15 ans de prison, peine réduite à 4 ans en appel, pour des publications en ligne à caractère politique. Les experts considèrent cette sanction comme une mesure de représailles pour ses prises de position pacifiques.
La lettre fustige l’usage de dispositions pénales jugées vagues et incompatibles avec le droit international, et met en garde contre une politique systématique de répression visant journalistes, militants et opposants.
Les rapporteurs appellent les autorités algériennes à respecter leurs engagements internationaux, en particulier ceux découlant du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Ce n’est malheureusement pas la première fois que le pouvoir algérien est épinglé pour ses violations répétées des libertés et l’instrumentalisation de la justice. La rapporteuse de l’ONU a rendu public un rapport accablant sur les droits de l’homme en Algérie. Il y a un peu moins d’un mois, les experts de l’Organisation des Nations unies (ONU) ont estimé que la détention du directeur de Radio M et du site d’information Maghreb Émergent était arbitraire au titre de quatre catégories de détention arbitraire retenues par l’instance onusienne.
En Algérie, il y a près de 250 prisonniers d’opinion et un nombre indéterminé de citoyens interdits de sortie du territoire national.
La rédaction