Mercredi 3 mars 2021
Des moutons d’Einstein et des sbires au Hirak
« Mon idéal politique est l’idéal démocratique. Chacun doit être respecté en tant que personne, et personne ne doit être divinisé ». Albert Einstein
Pour la majorité des hirakistes, le discours politique durant les vingt ans passés était une représentation rythmée de la fumeuse chanson française « savez-vous planter les choux à la mode de chez nous ». Partons du refrain de cette chanson, je vais utiliser un raisonnement par l’absurde pour décrire ces obscurs vingt ans dans un système soi-disant démocratique. L’image de ce système est bien décrite par Jack Kirbi dans son quatrième monde.
Après la guerre vient la paix. Les batailles sanglantes qui ont eu lieu à travers New Genesis et Apokolips ont pris fin, et maintenant Mister Miracle et Kalibak doivent s’asseoir et discuter d’une trêve. Scott Free peut-il faire confiance aux anciens sbires de Darkseid pour tenir parole ? Peu probable, mais un leader doit parfois prendre un risque au service du bien commun. La question la plus urgente, cependant, est peut-être de savoir si Big Barda peut passer à travers les négociations sans vaincre l’assassin Kanto. Mister Miracle, Kalibak, Scott Free, Big Barda et Kanto imagent des personnages politiques chez nous les vingt ans passés. Nous sommes en Février 2019, Scott Free et Big Barda sont en marche contre le groupe Kanto, Mister Miracle et Kalibak. Je laisse l’esprit du lecteur naviguer dans le Hirak pour les identifier. L’observation et le traitement de l’information sont de bons outils didactiques pour tirer des conclusions.
Certains marcheurs dans Hirak critiquent les intellectuels et les artistes qui prennent part aux débats publiques et abordent des questions politiques de ne pas dire la réalité. D’autres apprécient et reconnaissent leurs contributions quand ils choisissent les mots comme instruments de revendication. Pour ces derniers, le texte est un lieu approprié pour le militantisme pacifique.
Il est donc capital de choisir les mots et leur signifiance pour donner une valeur au texte. Dans ce texte le mot sbire est un mot clef qui dévoile les manipulations au sein du Hirak. désigne des individus répondants aux ordres d’un chef de gang ou un groupe d’influence, chargé d’exécuter les basses œuvres et dont les méthodes sont essentiellement imprégnées par la violence et la menace. Les sbires sont payés pour dévier le Hirak de ses nobles revendications.
Au début, les marcheurs du Hirak lançaient dans les rues des slogans qui demandaient des revendications légitimes dans un discours raisonné loin de la violence, des diversités culturelles ou contraire à nos traditions et coutumes. Avec le temps, le travail des sbires est devenu visible. Les mots dans les slogans du Hirak ont changés et les slogans du début du Hirak ont complètement disparus.
Par exemple Djeech-Chaab Khawa-Khawaa a disparu du Hirak. J’ai remarqué que certains nouveaux slogans ne respectent plus les objectifs du Hirak du 22 Février 2019. Des slogans qui portent atteinte à la sécurité de la Nation. Nous devons être vigilants et analyser soigneusement la direction dans laquelle certains sbires veulent nous mener. La boussole des sbires indique une direction douteuse. Il est du devoir de chaque citoyen de les dénoncer.
Le Professeur Lazhari Rihani a introduit un nouveau mot dans la langue française « La hirakologie ». Le professeur Lazhari Rihani attire mon attention quand il dit : La hirakologie est un discours raisonné sur un mouvement social qui mérite d’être analysé.
Pour la majorité des analystes des dynamiques des masses, le Hirak est une sphère populaire dynamique qui permet, par la participation démocratique, aux bonnes idées politiques de s’entrecroiser et de s’épanouir pour construire un Etat solide reposant sur la justice sociale et l’égalité dans les droits et devoirs. Aujourd’hui, deux ans après sa naissance, il faut se demander si ce phénomène n’a pas dévié de ses objectifs et ne reflète plus évolutions liées à la crise de la représentation politique. Ce phénomène prend des formes ambigües qui sont très sensibles au choix des représentants du peuple dans le Hirak.
Hélas ! Les sociologues dans nos universités se sont peu intéressés au Hirak et à sa structure. Le vieil adage nous enseigne que la nature a horreur du vide. Pour occuper ce vide, des pseudo-sociologues étrangers ont trouvé une place pour parler de notre Hirak à leur manière et selon leurs intérêts. Ils ont sélectionné des éléments sbires dans le Hirak pour en faire d’eux des héros de marque taiwanaise. Ces spécimen, épouvantails pailletés, jouent le rôle d’agitateurs et donnent une fausse image du Hirak. Chaque citoyen se reconnaît dans Hirak selon ses objectifs et reconnait sa valeur absolue dans la masse marchante. Il est bon de remarquer que le Hirak était perçu par la majorité des algériens comme un phénomène inéluctable.
Certaines personnes parlent au nom du Hirak et s’improvisent symboles du Hirak et emblèmes de la démocratie alors qu’en réalité, ils sont tout simplement un produit du système du président déchu. Ils étaient plusieurs fois députés ou sénateurs. Je demande à ces personnes revenir à la raison et lire avec attention la pensée d’Einstein : Pour devenir le membre irréprochable d’un troupeau de moutons, il faut tout d’abord être un mouton. Le peuple vous voit comme des chèvres parsemées dans un troupeau de moutons. Vous avez le choix d’appliquer le droit de troupeau à part. Comme jadis, en France, le droit de troupeau à part permettait aux seigneurs féodaux de garder leurs troupeaux séparés de ceux de la communauté. Formez donc votre troupeau de chèvres à part et revendiquez vos droits. C’est ça la règle du jeu démocratique.
En tant qu’éducateur, j’ai toujours utilisé les modelés scientifiques pour expliquer des phénomènes socio-politiques. La notion de distribution des temps de séjour (DTS) dans un lieu où la théorie de Danckaerts est utilisée par les ingénieurs de génie des procédés pour caractériser la dynamique d’un réacteur chimique. Elle permet de diagnostiquer la présence de zones stagnantes ou de phénomènes de court-circuit.
Cette notion de temps de résidence peut établir un modèle de mouvement qui permet de calculer les performances chimiques d’un réacteur. Si des éléments chimiques restent trop longtemps dans le réacteur ou un temps trop court, ils nous fournissent un produit de mauvaise qualité à la sortie du réacteur. Pour éviter ce phénomène on utilise un mélangeur qui crée une distribution des âges au sein du réacteur. Cette notion s’applique très bien au Hirak, au conseil de la nation, la chambre de députés et à la politique en générale.
Le Conseil de la nation, la Chambre des députés et le Hirak peuvent être pris comme des réacteurs d’idées. C’est dans ces lieux où les réactions politico-économiques éclaircissent les esprits et clarifient les idées dans les débats. Les discussions et les dialogues dépondent de l’âge et de l’éducation des interlocuteurs. Ils dépendent généralement du temps passé dans ces lieux. Un sénateur, un député ou un hirakiste qui reste trop longtemps dans ces lieux ne réagit pas comme un nouvel élément dans ces lieux.
Dans ces lieux, le dialogue entre un jeune et un vieux est parfois mince car la différence d’âge aplatit le résultat. La nature est un très bon maitre. Le jeune est dynamique et plein d’énergie. Un jeune imagine et dessine son avenir sur un tableau radieux, enchanté de bonheur et d’aspirations. Un vieux vit dans son passé et gèle son imagination dans les souvenirs d’une jeunesse irréversible. Une jeunesse parfois triste et dure. Une jeunesse de frustré voulant rattraper le retard de sa jeunesse dans une vieillesse très avancée dans le temps. L’imagination oblige une planification à long terme, une information admissible et un savoir solide dans une vie moderne. Le vieux est moue et inerte aux idées nouvelles.
La science nous démontre que l’esprit humain s’adapte facilement à l’esprit de groupe. Un bon exemple est le cas du vieux professeur qui a l’habitude de côtoyer les esprits jeunes à l’université. Ses contacts permanent avec les groupes de jeunes l’aident à être ajours et suivre le nouveau. Ce professeur s’adapte au idées jeunes et les accepte. La même théorie s’applique au Hirak.
En réalité veut que pour qu’un débat politique soit fructueux il faut que les dialogueurs ne montrent pas une grosse différence d’âge. Cet écart ne doit pas dépasser vingt-cinq ans. Hélas ce n’est pas le cas chez nous. Dans le Conseil de la nation le plus jeune sénateur a cinquante and le plus vieux a quatre-vingts dix ans. Un grand décalage. Un décalage de quarante ans ! Dans ce cas l’âge devient nombre relatif. Certains politiciens sont optimistes aux limites et se disent jeunes à soixante-dix ans quand ils se comparent à la limite supérieure qui est fixée à quatre-vingts dix ans. Dans ce cas l’âge devient nombre relatif.
La distribution des âges des sénateurs au sein du conseil de la nation doit suivre le modèle de Gauss où la distribution est normale selon la théorie de Danckaerts. Si la courbe tend vers la gauche elle donne la figure d’un conseil de la nation jeune. Par contre, si cette courbe temps vers la droite alors les sénateurs sont trop vieux et imagent un conseil de la nation vieux. Pour éviter ce phénomène, le président de la république doit jouer le rôle de mélangeur régulateur, comme dans un réacteur, par le biais de son tiers. Il peut rendre la courbe à la normale. Le devoir du président de la république est de veiller à ce que cette courbe soit acceptable par le peuple. Action qui n’a jamais existé chez nous. Les membres du tiers du président déchu, (144/3 ou 28) étaient ses amis et les copines des amis de son frère. Certains sénateurs étaient même nommés par Haddad et sa clique.
En conclusion : la méthode des distributions des temps de séjour reste la seule voie possible pour sortir de l’impasse politique et satisfaire les revendications du Hirak. Le Conseil de la nation, la Chambre des députés et le gouvernement doivent suivre ce modèle. Mais quand on voit une figure, ministre du commerce en 1986, qui nous a forcé de boire du café mélangé aux « chiche pease » ou pois chiches revenir, l’image de l’Algérie nouvelle pâlit.
Le dernier remaniement d’Abdelaziz Djerad a recyclé les porteurs de cadre d’Abdelaziz. Certains jeunes dans le Hirak pensent que nous ne sommes pas sortie de l’auberge Bouteflika et nous sommes fixés au scénario des Abdelaziz. Ils nous informent que l’auberge des Abdelaziz est contaminée par le virus français qui coule dans les veines de certains dirigeants. L’idée du virus français ne tombe pas du ciel. Elle fut dénoncée par Belaïd Abdeslam.
C’était en été 1978, après avoir été reçu deux fois de suite par le président français, Bouteflika a été ouvertement apostrophé par le président Boumediene : Enfin, es-tu le ministre des Affaires étrangères de Giscard ou le mien ?». Qui peut dire mieux que Belaid Allah Yarhamou !?