Les réseaux sociaux s’enflamment. Les fans jubilent. Certains médias titrent déjà : « DJ Snake bientôt en concert en Algérie ». Mais à bien y regarder, rien n’est encore vraiment confirmé.
Alors que les attentes sont immenses, une question s’impose : DJ Snake foulera-t-il enfin une scène algérienne, ou sommes-nous face à une promesse encore floue, une annonce sans lendemain ?
Un emballement sans calendrier
Tout est parti d’un entretien sur France Inter, début mai. Interrogé sur un éventuel concert en Algérie, le producteur star répond : « C’est prévu. On en parle, et j’espère que ce sera pour bientôt. Les Algériens vont kiffer ça. »
Un vœu, une envie – certes sincère – mais pas un engagement formel. Depuis, aucune date, aucun lieu, aucun promoteur officiellement désigné. Rien n’a été communiqué par son équipe. Et pourtant, l’annonce est relayée comme une certitude.
Un accueil à la présidence, et après ?
Le 2 juin, DJ Snake est reçu par le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune. Une image forte, porteuse de symboles. L’artiste pose tout sourire aux côtés du chef de l’État, ce qui suffit à certains pour parler de « concert validé au sommet ». Mais là encore, le flou domine.
Le Palais ne publie aucun communiqué mentionnant un concert. DJ Snake, lui, se contente de quelques images postées sur Instagram, sans commentaire. Un moment institutionnel qui soulève plus de questions qu’il n’en résout.
Un retour « aux sources », mais pour quand ?
DJ Snake a plusieurs fois exprimé son attachement à l’Algérie, où il puise une partie de ses racines. Il a grandi à Paris dans un environnement multiculturel, bercé par les sonorités du raï et du hip-hop nord-africain.
Mais cette affection suffira-t-elle à franchir le pas logistique, technique et politique qu’impliquerait un grand concert en Algérie ? Le pays n’a pas l’habitude d’accueillir ce type de shows internationaux, encore moins dans des stades.
Une attente populaire, mais une communication opaque
Les Algériens veulent y croire. Ils veulent voir DJ Snake « chez lui », mixer devant une foule immense à Alger, Oran ou Constantine. L’enthousiasme est réel, sincère, palpable. Mais il se heurte à l’absence d’éléments concrets.
Aucune billetterie en vue. Aucun promoteur identifié. Aucun site retenu. Et une question : pourquoi faire autant de bruit si rien n’est signé ?
Vers une opération de com’ ?
Ce qui se joue autour de DJ Snake en Algérie dépasse la simple question d’un concert. C’est aussi l’image d’un pays jeune, moderne, connecté, que les autorités semblent vouloir mettre en avant.
Mais sans transparence, sans calendrier, la promesse pourrait vite virer au désenchantement.
En l’état, impossible de trancher. Ce qui est sûr, c’est que DJ Snake est attendu. Et qu’en Algérie, les promesses culturelles engagent celles et ceux qui y croient encore.
Djamal Guettala