L’Algérie cherche à tourner la page de sa dépendance aux hydrocarbures, mais la transition vers une économie plus diversifiée reste fragile et incomplète. 

Un constat mis en exergue par le dernier rapport de la Banque mondiale, publié le 18 avril 2025, sous le titre évocateur : « Comment l’Algérie façonne son avenir économique » (*)

L’Algérie amorce timidement sa transition économique, mais reste encore largement vulnérable. Après des décennies de dépendance aux hydrocarbures, le pays peine à bâtir une alternative solide.

Selon le dernier rapport de la Banque mondiale, les exportations hors pétrole et gaz ont certes triplé depuis 2017, atteignant 5,1 milliards de dollars en 2023. Mais elles ne pèsent toujours que 2 % du PIB — un chiffre bien en deçà des ambitions affichées et du potentiel réel de l’économie algérienne.

Malgré  l’amorce d’une dynamique de transition, l’économie algérienne demeure vulnérable. Longtemps portée par les exportations de pétrole et de gaz, elle peine à bâtir une alternative solide.

Certes, selon le dernier rapport de la Banque mondiale(*) les exportations hors hydrocarbures ont triplé depuis 2017 pour atteindre 5,1 milliards de dollars en 2023. Mais elles ne représentent encore que 2 % du PIB, un chiffre modeste au regard du potentiel du pays.

Derrière ces premiers résultats, la réalité est plus nuancée. Le tissu productif algérien reste peu diversifié, la productivité stagne, et les lourdeurs administratives freinent l’investissement. Le climat des affaires, bien que ciblé par des réformes comme la loi sur l’investissement de 2022 et la création de l’AAPI, peine à convaincre les investisseurs étrangers.

Autre défi majeur : l’adaptation à la transition écologique mondiale. Les exportations algériennes les plus dynamiques — engrais, ciment, acier — sont aussi parmi les plus polluantes.

L’instauration du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBAM) de l’Union européenne pourrait pénaliser lourdement ces secteurs si des efforts de « verdissement » ne sont pas rapidement engagés.

Malgré cela, une dynamique se met en place. Des outils modernes comme le Système communautaire portuaire (APCS) améliorent la logistique commerciale. Le nombre de laboratoires accrédités aux normes internationales a progressé de 75 % en trois ans, signe d’une volonté de se conformer aux standards mondiaux. Dans l’agriculture, certaines filières — cuir, liège, produits frais — commencent à se structurer avec l’appui de la Banque mondiale.

L’Algérie amorce ainsi un changement de trajectoire. Mais pour transformer cette impulsion en véritable transition économique, le pays devra surmonter ses blocages structurels, diversifier davantage ses exportations et investir massivement dans les compétences et l’innovation.

Rabah Aït Abache

(*)https://www.banquemondiale.org/fr/news/feature/2025/04/18/how-algeria-is-crafting-a-dynamic-economy-for-tomorrow

2 Commentaires

  1. Ce qui est rarement évoqué dans l’économie algérienne, c’est le Poids de l’informel ! On parle de plus de 50 % du PIB ! 30 à 50 milliards $ sont en circulation !
    Le président du FCE (forum des , Mohamed Sami Agli constate que « tout est dans l’informel. Notre vie au quotidien tourne autour de l’informel. Mais pour mettre cet informel dans le circuit formel, il y a un problème de confiance ! #
    Je dirai plutôt que certains sont bien contents que l’informel est tant répandu en Algérie ! Les employés sont exploités comme des esclaves sans droits au profit de patrons sans scrupules !
    En conséquence, ce n’est pas un hasard qu’il y a tant de fuites de capitaux ! Par intermittence, on voit des sommes en € aux aéroports !

    Derrière la propagande d’un État fort avec son ANP, on peut constater que le pays n’arrivera pas à se développer si autant de monde ne joue pas le jeu !

  2. Article faux si l’on croit 3amhoum teboune, puisqu’il a affirmé urbi et orbi que l’Algérie est la troisième économie du Monde.
    Un passage de l’article fait rire, en disant qu’il faut investir dans les compétences.
    Celui qui devait prendre les rênes de Saïdal a jeté l’éponge avant de prendre son poste. Il touchait dans le privé 4 ou 5 fois plus que ce que l’état lui a proposé avec comme toujours El Harrach au bout. Donc tant qu’on a des ignares grabataires aux commandes, rien ne changera, et les zaoualis finiront par manger les pissenlits par la racine.

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici