18 mars 2025
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Éducation : le ministère déclare quatre syndicats non représentatifs et juge leur grève illégale

Après avoir recouru à la répression du mouvement de protestation des enseignants, incluant l’arrestation de syndicalistes et de grévistes placés en garde à vue durant de longues heures, les autorités optent désormais pour une approche réglementaire afin de contrer l’action des quatre syndicats ayant reconduit leur grève les 17 et 18 février 2025.

En effet, le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPESTE), le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (SNAPEST), le Conseil des enseignants des lycées algériens (CELA) et l’Organisation algérienne des enseignants de l’éducation (Madjal), qui ont maintenu leur mouvement de grève cyclique de deux jours par semaine, ont été déclarés hors la loi et leur grève jugée illégale par le ministère de l’Éducation nationale (MEN).

Le MEN invoque la non représentativité des syndicats

Selon le ministère, cette décision repose sur une notification officielle du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, qui considère que ces syndicats ne remplissent pas les conditions de représentativité requises par la nouvelle législation. En conséquence, ils n’ont pas le droit d’appeler à une grève et s’exposent aux sanctions prévues par la loi.

Cette mesure s’appuie sur la loi algérienne n°23-02 du 25 avril 2023 relative à l’exercice du droit syndical. Ce texte introduit des critères plus stricts pour qu’un syndicat soit reconnu comme représentatif.

Désormais, un syndicat doit soit compter dans ses rangs au moins 25 % des salariés d’un organisme employeur, soit obtenir le soutien d’au moins 25 % des employés lors d’un vote, pour bénéficier de la reconnaissance officielle.

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Dans ce cadre, le ministère du Travail avait donné un délai de six mois aux syndicats pour adapter leurs statuts à ces nouvelles exigences et les transmettre aux autorités compétentes. Ce délai a expiré le 2 novembre 2023, ce qui expliquerait pourquoi certaines organisations se retrouvent désormais privées de leur représentativité officielle.

Un encadrement renforcé du droit syndical

Abdelmadjid Tebboune a réaffirmé que le droit syndical demeure garanti en Algérie et que l’État s’engage à le respecter. Toutefois, il a insisté sur la nécessité pour les syndicats de se conformer à la nouvelle loi, soulignant que ces mesures visent à renforcer le dialogue social dans tous les secteurs.

Avec cette nouvelle réglementation, les syndicats qui ne remplissent pas les critères de représentativité risquent de perdre leur statut officiel, ce qui explique la mise à l’écart des quatre organisations enseignantes. Cette situation suscite des tensions dans le secteur de l’éducation, où les enseignants dénoncent une tentative d’entraver leur mouvement revendicatif en restreignant leur capacité à se mobiliser légalement. 

Il faut préciser, dans ce contexte, qu’avant d’entamer leur mouvement de protestation, les quatre syndicats ont présenté un préavis annonçant leur grève. Il est à se demander pourquoi le ministère n’a pas jugé utile de réagir dans les délais impartis par la loi  à l’annonce de ces syndicats d’entrer en grève. 

La suite des événements dépendra de la réaction des syndicats concernés et de la décision que prendront les autorités à leur égard. 

Samia Naït Iqbal

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