Mardi 18 juin 2019
Égypte : Morsi enterré au Caire, émotion de Gaza à Istanbul
L’ancien président égyptien, décédé lundi, a été enterré ce mardi. Issu des Frères musulmans, il avait été destitué et emprisonné en 2013.
Émotion ce mardi en Égypte, où l’ancien président Mohamed Morsi, décédé lundi, a été enterré, selon les déclarations de l’un de ses avocats à l’Agence France-Presse.
« Il a été enterré à Medinat Nasr, dans l’est du Caire, en présence de sa famille. La prière funèbre a été faite à l’hôpital de la prison de Tora », où il avait été déclaré mort lundi, a indiqué l’avocat Abdelmoneim Abdel Maksoud. Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, avait été destitué par l’armée en 2013 et il était en détention depuis. Il est décédé lundi après une audition devant un tribunal du Caire.
Le Parti de la liberté et de la justice de Mohamed Morsi, le bras politique des Frères musulmans, a parlé d’un « assassinat », dénonçant dans un communiqué de mauvaises conditions de détention dont « le but était de le tuer à petit feu ». En mars 2018, une commission britannique indépendante avait condamné son maintien à l’isolement vingt-trois heures par jour, dans des conditions de détention pouvant « relever de la torture ou du traitement cruel, inhumain ou dégradant ».
Réactions internationales
Le chef de l’État turc Recep Tayyip Erdogan, allié de l’ancien président islamiste, lui a rapidement rendu hommage en le qualifiant de « martyr ». L’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, a, lui, exprimé sa « profonde tristesse ». Le Hamas au pouvoir à Gaza s’est dit en deuil après la mort de Mohamed Morsi.
Selon Jonathan Schanzer, du cercle de réflexion Foundation for Defence of Democracies (FDD), « étant donné les circonstances, Mohamed Morsi sera considéré comme un martyr. Et les théories du complot autour de sa mort vont certainement prospérer ».
L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a également réagi. Sa directrice pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Sarah Leah Whitson, a dénoncé sur Twitter « l’échec du gouvernement à lui accorder des soins médicaux adéquats, encore moins des visites de sa famille ».
Depuis la prise de pouvoir par al Sissi une chape de terreur est tombée sur l’Egypte. Peines de morts et condamnations lourdes sont affligées aux dissidents. Les prisons sont remplies d’opposants et la liberté d’expression est réduite à néant.