La visite de trois jours Emmanuel Macron en Algérie, qui débute jeudi, sera orientée « vers l’avenir, les start-up, l’innovation, la jeunesse, des secteurs nouveaux », indique l’Elysée. A Alger aucune information n’est rendue publique sur le contenu de cette visite. Mystère !
A croire que c’est le président français qui tient l’agenda et accueille. La visite d’Emmanuel Macron à Alger est annoncée et détaillée par les autorités françaises. A Alger c’est silence radio, hormis les effets de manches de quelques islamistes et d’une certaine presse, effarouchée par la venue du grand rabbin de France avec Macron. On en est là !
Le président français entend « refonder » durablement une relation abîmée par des mois de brouille mémorielle entre les deux pays, a assuré l’Elysée mardi 23 août. La présidence algérienne en revanche n’a publié aucune feuille de route de cette visite. Et pourtant c’est elle la puissance invitante !!!
En maître des horloges donc, le chef de l’Etat aura ainsi un « long échange » vendredi avec de jeunes entrepreneurs à Alger et ira aussi à la rencontre de jeunes à Oran, deuxième ville du pays, à l’occasion d’une démonstration de breakdance.
Cette visite, la deuxième du président Macron en Algérie depuis son élection en 2017, vise à « poser un socle pour refonder, développer » la relation entre Paris et Alger, a insisté la présidence française. Là encore aucune déclaration de la présidence algérienne. Silence radio.
Le président français entend « poursuivre le travail d’apaisement des mémoires », mais ce n’est « pas l’objectif premier de cette visite », a fait observer l’Elysée. Le président se rendra au cimetière Saint-Eugène à Alger, où reposent nombre de Français nés en Algérie.
Cette visite intervient au terme d’une séquence chargée de symboles avec le 60e anniversaire des Accords d’Evian (18 mars 1962), qui mirent fin à plus de sept ans de guerre entre insurgés algériens et armée française, et de l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet. La relation entre les deux pays s’est détériorée au cours du premier mandat d’Emmanuel Macron. Ses propos sur la « rente mémorielle » exploitée par le « système politico-militaire » algérien depuis 1962, la « haine de la France » et ses interrogations sur l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation ont consommé la rupture à l’automne 2021.
Emmanuel Macron avait notamment déclenché la colère d’Alger après des propos rapportés par le journal Le Monde accusant le système “politico-militaire” algérien d’entretenir une “rente mémorielle” sur le conflit en servant à son peuple une “Histoire officielle” qui “ne s’appuie pas sur des vérités”.
En réponse, Alger avait rappelé pendant trois mois l’ambassadeur d’Algérie à Paris.