Boualem Sansal, 80 ans, a été condamné le 27 mars à cinq ans de prison notamment pour atteinte à l’intégrité du territoire Il a été arrêté à son retour en Algérie le 16 novembre 2024. Près de 250 prisonniers croupissent aussi en prison.
Emmanuel Macron s’est dit « confiant », vendredi 11 avril, dans la libération à venir de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison ferme, car il fait l’objet d’« une attention particulière » de la part des autorités algériennes. « Je suis confiant parce que je sais qu’il y a une attention particulière, simplement voilà, j’attends des résultats », a déclaré le chef de l’Etat lors d’une visite au Festival du livre à Paris.
« Notre souhait le plus ardent, c’est que les autorités algériennes puissent prendre la décision qui lui permettra de recouvrer une certaine liberté, de se soigner et de pouvoir réécrire», a-t-il déclaré. Cette déclaration n’est pas anodine, elle augure en effet une libération prochaine de l’écrivain. L’enjeu pour Tebboune est surtout de trouver une porte de sortie par le haut pour ne pas se dédire publiquement après les graves accusations qu’il a lancées contre Boualem Sansal.
Boualem Sansal, 75 ans et incarcéré en Algérie depuis la mi-novembre, a été condamné le 27 mars à cinq ans de prison notamment pour atteinte à l’intégrité du territoire pour des déclarations en octobre au média français d’extrême droite Frontières où il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc. Il a fait appel de sa condamnation.
De vives tensions ont affecté pendant huit mois les relations entre l’Algérie et la France, depuis qu’Emmanuel Macron a décidé fin juillet de soutenir un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, où les indépendantistes du Polisario sont soutenus par Alger. Néanmoins, depuis la visite du ministre des Affaires étrangères à Alger, la situation semble se détendre.
Le dialogue a repris entre les deux pays malgré la persistance de différends. La question de la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental n’a pas été évoquée publiquement lors de la visite de Jean-Noël Barrot en Algérie. Avec la confirmation des Etats-Unis de sa position de soutien au Maroc dans la question sahraouie, il y a lieu de croire que l’Algérie n’en fera plus cas. Ne l’a-t-il pas fait avec l’Espagne ?
250 détenun d’opinions
Malheureusement, l’écrivain Boualem Sansal n’est pas le seul algérien détenu pour ses opinions. Selon plusieurs sources, il y aurait entre 230 à 250 prisonniers d’opinion. Beaucoup d’entre eux sont placés en détention préventive depuis plusieurs mois. Un nombre indéterminé d’Algériens sont placés sous interdiction de quitter le territoire national sans aucun motif officiel.
Violations des droits humains en Algérie
La situation des libertés est des plus exécrables en Algérie. Malgré les promesses de réformes politiques, le régime sous la direction d’Abdelmadjid Tebboune et le général-major Saïd Chanegriha a placé sous éteignoir la liberté d’expression, de réunion et d’association. Même l’action politique critique envers le régime est évacuée du débat national, combattue voire criminalisée.
Le mouvement de dissidence populaire, né en février 2019, a mis en lumière la volonté du peuple algérien de réclamer un changement démocratique profond. Toutefois, la réponse du régime a été le total contraire des revendications populaires.
ADes milliers de manifestants pacifiques, militants, journalistes et défenseurs des droits humains ont été arrêtés ou poursuivis pour avoir simplement exercé leurs droits. Des lois vagues (article 87 bis) sur la sécurité nationale ou la diffamation sont utilisées pour justifier ces atteintes. Des dizaines d’associations et d’ONG sont dissoutes et des partis interdits.
Le régime a fait du harcèlement judiciaire des activistes et des opposants un mode opératoire impitoyable pour les faire taire.
Des témoignages évoquent des actes de torture, des mauvais traitements et des détentions arbitraires. De nombreuses voix, y compris celles d’organisations internationales comme Amnesty International ou Human Rights Watch, Riposte Internationale appellent le gouvernement algérien à respecter ses engagements internationaux.
« Ce que refusent d’entendre ceux qui dirigent le pays c’est qu’une transition vers une véritable démocratie est incontournable », confie un activiste qui a passé deux ans de prison. « J’ai vu la société algérienne en prison et j’ai compris qu’entre elle et le régime, il y a comme un continent ».
Malgré la mise au pas actuelle de la société, le pays reste traversé par de profonde fractures et l’impopularité du régime demeure un élément de faiblesse qui risque de faire basculter à un moment ou un autre le pays dans l’inconnu. L’incurie, la vassalisation de la presse et dune grosse partie de la classe politique ainsi que l’indifférence devant l’arbitraire et le viol ordinaire de l’Etat de droit ne sont pas de bons signes. Tendons le dos.
Yacine K. avec AFP
Avec cette junte,il ne faut surtout pas être confiant. Il faut taper du poing sur la table,et les taper au porte biftons en gélant tout leurs avoirs et continuer à bloquer les pp diplomatiques et l’étendre à toute l’Europe. Voilà ce que cette mafia comprends. Le bâton toujours.