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dimanche 27 juillet 2025
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Epstein pendu ! Trump lynché !

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Donald Trump est pris dans une grande tourmente médiatique de laquelle il n’arrive pas à se dépêtrer comme pour le sparadrap du capitaine Haddock. Le retour en boomerang de l’affaire Epstein est aussi pugnace que celui qui l’a provoquée, c’est à dire lui-même.

Donald Trump qui pensait pouvoir comme d’habitude venir à bout de ses mensonges et rodomontades n’a plus cette fois-ci la main sur les événements. Son narratif habituel est brisé, comme un dur de la cour de récréation qui ne trouve plus ses mots.

L’affaire Epstein vient de lui exploser en pleine figure. Alors qu’il avait déjà subi des défections importantes dans les rangs de ses plus proches soutiens, cette fois-ci c’est le socle de sa base électorale du MAGA (Make America Great Again) qui se fissure.

Si le tremblement ne l’a pas fait s’écrouler, la gravité de l’affaire est si grande que Donald Trump a du en injurier certains. Et lorsque le gourou insulte une partie des membres de sa secte, aussi minoritaires soient-ils, c’est qu’il perd une part de son ascendant sur eux.

Nous ne sommes plus dans les frasques des comportements frivoles du milliardaire que pardonnaient ses électeurs mais dans une affaire criminelle de pédophilie et de traite d’humains majoritairement de jeunes filles mineures. Donald Trump ne peut s’en sortir cette fois-ci avec son image de gros macho qu’affectionnent toujours les partisans d’extrême droite dans l’histoire.

Laissons aux excellents articles sur l’actualité la compétence de traiter le fil des événements. Je n’en prendrait que le biais qui me pousse à réagir, celui de revenir sur les mécanismes du populisme. Donald Trump en est la caricature la plus burlesque de l’histoire dans cette catégorie. Dans le film, Le dictateur, Charlie Chaplin était au sommet de l’allégorie du burlesque. Donald Trump est dans l’excellence de la clownerie du burlesque.

Le propre du populisme est de mettre à témoin le peuple des actes des élites qui les manipuleraient, leur mentiraient et prendraient profit sur eux. C’est une constante absolue de l’extrême droite qui veut accéder au pouvoir puis s’y maintenir.

La stratégie du populiste est de profiter des rancœurs et des peurs. Il sait qu’elles sont toujours inflammables. Il allume le feu, souffle sur lui pour toujours l’entretenir et comme dans une danse vaudou autour des flemmes sacrées, il fait entrer en transe ses adeptes. Ils sont hypnotisés, galvanisés et chauffés à blanc.

Le populiste ne va jamais cesser dans un meeting de nourrir ce feu, il ne faut jamais un seul moment qu’il s’éteigne. Ce serait son pouvoir sur les foules qui s’éteindrait à son tour. Et le voilà en boucle avec ses, ils vous mentent, ils vous manipulent et il vous dissimulent comme nous l’avons déjà précisé.

Alors il faut mentir, encore mentir et ne jamais s’arrêter de mentir. Et l’inévitable se produit toujours pour le populiste. Donald Trump s’est lui-même enivré de ses propres mensonges. Il s’est persuadé que tout passe avec ses électeurs transcendés par son discours. Il est parti en vrille comme tous les populistes.

Et dans ce délire il avait trouvé dans l’affaire Epstein, encore plus que certaines autres qui servent son délire, un parfait sujet. Il avait promis qu’avec lui on saura la vérité et qu’il déterrera les dossiers avec les listes qu’auraient voulu soustraire au peuple les élites démocrates et tous les rapaces de Washington. Justement ceux que les MAGA traitent de pervers en toutes choses.

L’histoire des populistes se termine toujours de la même manière, par l’écroulement de la supercherie et du gourou. C’est que tous les populistes finissent par se fracasser contre la réalité qui est tenace et resurgit toujours. Le populiste perd la partie lorsque cette réalité s’invite avant la prise du pouvoir. Car vous l’avez compris, la dictature est un populisme qui a réussi.

Oui mais voilà, Donald Trump s’est trompé de pays. S’il a réussi à le faire trembler par le risque d’une dictature, les institutions et la réalité viennent prouver qu’il n’est pas assez solide pour transformer un populisme en une véritable dictature.

Pour cela il lui fallait plus que des mensonges de cour de récréation. Le populisme doit pouvoir surfer sur une terreur plus grande comme un danger vital pour la nation. Il a guerroyé contre quelques milliers d’immigrants pour faire monter la sauce. Il a voulu envahir le Congrès mais il l’a fait avec trois tatoués et quatre délurés.

Mussolini avait fait marcher ses chemises noires sur Rome et avait annoncé un programme de terreur éminemment plus convaincant que celui que propose Donald Trump. Quant a Hitler son mensonge fut d’un autre éclat avec l’incendie du Reichstag ou la nuit des longs couteaux qui fut un massacre perpétré sur les milices SA.

C’est comme cela que se construisent les dictatures qui sont nées d’un populisme. Donald Trump se réveille et voit qu’il ne suffit pas de parader et de singer les grandes figures autoritaires. Il trébuche devant le premier pétard qui lui a été envoyé. Piètre populiste, il ne sait pas non plus que si les meilleurs populistes obtiennent le grade de dictateur, ils sont tôt ou tard rattrapés par les retours de boomerang. Au mieux, ils finissent vivants mais c’est rare.

Finalement un populiste est toujours un dangereux brailleur pour lui-même mais jamais un stratège de raison pour réussir. Personne, absolument personne, ne lui avait demandé de faire de l’affaire Epstein l’un de ses sujets les plus délirants. Il y avait assez d’autres affaires pour nourrir les fantasmes des conspirationnistes et éviter de se lancer corps et âme dans celle-ci.

Dans sa stupidité, savait-il au moins que la liste pourrait ne pas exister. S’était-il rendu compte que l’un des premiers suspectés pour y figurer serait lui-même ? Un éléphant réfléchit-il lorsqu’il est dans un magasin de porcelaine ?

Qu’est-ce qu’il lui a pris de mettre ce sujet sur le bûcher de gens prêts à immoler un criminel pédophile et esclavagiste de mineures lorsqu’on sait pertinemment que ses liens sont connus avec le criminel. Donald Trump n’est pas seulement dans la perversité, il est totalement dans l’irrationnel suicidaire.

Un populiste ne fait jamais profil bas car il dévoilerait sa faiblesse. Donald Trump le sait et ne le fera pas. Il est condamné à la fuite en avant perpétuelle. Il finira comme tous ceux qui ont rêvé de la couronne impériale, lynché par les siens.

J’emploie une image et non une réalité sordide ou un vœu indigne de ma part. Car au fond, dans cette image symbolique, la corde n’est-elle pas un lien qui attache solidement deux hommes dans une perversité d’une vie déplorable de démesure ?

Boumediene Sid Lakhdar

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