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Equateur : Joie dans les rues de Quito pour célébrer la fin de la crise

EXPRESS

Equateur : Joie dans les rues de Quito pour célébrer la fin de la crise

Des milliers de personnes ont déferlé dimanche soir dans les rues de Quito pour célébrer la fin d’une violente crise sociale qui a paralysé le pays 12 jours, le gouvernement équatorien ayant renoncé à supprimer les subventions au carburant.

Peu après l’annonce d’un accord entre l’exécutif et le mouvement indigène, fer de lance de la contestation, une foule enthousiaste a envahi les rues de la capitale, agitant le drapeau jaune, bleu et rouge de l’Equateur tandis que retentissaient des klaxons en signe de joie.

Dans la soirée, les milliers d’indigènes, venus des Andes et de l’Amazonie et qui campaient depuis une semaine à Quito pour exprimer leur colère, ont commencé à rentrer dans leurs communautés.

A l’issue d’une réunion de dialogue entre gouvernement et dirigeants indigènes, retransmise à la télévision et d’une durée de quatre heures, les deux parties se sont mises d’accord sur la préparation d' »un nouveau décret qui annule le décret 883″ sur l’essence, a annoncé Arnaud Peral, représentant en Equateur de l’ONU, médiatrice du dialogue avec l’Eglise catholique.

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« Les mesures appliquées dans tous nos territoires sont levées », a ajouté le président de la Confédération des nationalités indigènes de l’Equateur (Conaie), Jaime Vargas, visage peint et tête coiffée d’une couronne de plumes.

Il faisait ainsi référence aux blocages de routes et de puits pétroliers d’Amazonie depuis près de deux semaines, ce qui a suspendu la distribution de près de 70 % de la production de brut, tandis que les écoles étaient fermées et les transports publics quasi-inexistants.

« A tous ceux qui ont participé à ce processus de paix, je les remercie », a déclaré le président Lenin Moreno.

« Cela n’a jamais été mon intention d’affecter les secteurs les plus démunis (…), les plus pauvres », a assuré dimanche le président Moreno, un libéral élu en 2017 sous l’étiquette socialiste.

Jaime Vargas lui a reproché « l’improvisation de (sa) politique économique », notant avec regret qu' »on sent que la droite et le FMI gèrent le pays ».

Quito, capitale située à 2.850 mètres d’altitude, a été le théâtre de débordements d’une violence inédite et de longs affrontements entre manifestants armés de pierres et fusées artisanales et forces de l’ordre tirant grenades lacrymogènes et balles en caoutchouc.

Dimanche, des heurts s’étaient poursuivis aux abords du Parlement alors que la ville se remettait à peine de la journée mouvementée de samedi, avec des bâtiments incendiés, comme celui de l’Inspection générale des finances ou de la chaîne Teleamazonas, des barricades de pierres, des vitres brisées et des pneus brûlés sur la chaussée.

« Violence brutale »

Débordé face à cette situation incontrôlable, le président Moreno, qui avait déjà déplacé le siège du gouvernement à Guayaquil (sud), a décrété le couvre-feu et placé la ville sous contrôle militaire jusqu’à nouvel ordre.

« Il y a eu une convulsion sociale et un non-respect des droits humains, une violence démesurée contre le peuple et un terrorisme d’Etat », a dénoncé avant la conclusion de l’accord Jaime Vargas à propos de la répression des forces de l’ordre, exigeant le départ des ministres de l’Intérieur et de la Défense, ce à quoi le président Moreno n’a pas répondu.

« On n’avait jamais vu un niveau de violence brutale comme ces derniers jours », a renchéri Leonidas Iza, président du Mouvement indigène et paysan de Cotopaxi (centre).

Il a mis en parallèle la brutalité policière avec le coup dur constitué par le bond du prix de l’essence: « Si je dois faire le plein et que le prix augmente de 123 %, c’est violent ».

La communauté indigène souffrait de plein fouet des effets du décret sur les carburants: généralement pauvre et travaillant dans l’agriculture, elle voyait ses coûts de transport s’envoler pour écouler ses produits.

Puissante et organisée, elle avait fait venir ces derniers jours des milliers de ses membres des Andes et d’Amazonie pour camper à Quito. Par le passé, elle a déjà renversé trois présidents.

« L’objectif d’un Etat plurinational n’a pas été rempli », a souligné dimanche Jaime Vargas, reflétant une rancoeur plus large de cette communauté, notamment envers les classes aisées et les médias, dont elle se dit absente.

« Si nous n’étions pas là, ceux de la campagne, les gens de la ville, les riches, ne pourraient pas vivre », clamait jeudi, furieuse, une manifestante indigène, Maria Escobar, 52 ans.

Auteur
AFP

 




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