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mercredi 20 août 2025
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Espagne : plus de 343 000 hectares ont brûlé depuis le début de l’année

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Cette année 2025, l’Espagne est notamment marquée par les méga-incendies qui se sont déclarés début août et qui ont déjà fait quatre morts.

Plus de 343 000 hectares ont brûlé en Espagne depuis le début de l’année, un chiffre en constante augmentation qui constitue un record pour le pays, selon les données communiquées lundi 18 août par le Système européen d’information sur les incendies de forêt (Effis), un indicateur de l’observatoire européen Copernicus.

L’année 2022 était jusqu’ici la pire en matière de surface dévastée par les flammes en Espagne, avec 306 000 hectares calcinés. Cette année 2025 est notamment marquée par les méga-incendies qui se sont déclarés début août et qui se concentrent dans le nord-ouest et l’ouest du pays, en Galice, Castille-et-Léon et Estrémadure. Ils ont déjà fait quatre morts.

Un « risque extrême » d’incendie

Le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez a notamment averti que « la journée d’aujourd’hui sera à nouveau très difficile, avec un risque extrême de nouveaux incendies. Le gouvernement reste mobilisé avec toutes les ressources pour contenir les flammes. Merci, éternellement, à ceux qui luttent en première ligne pour nous protéger », a-t-il écrit sur X (anciennement Twitter).

Mais les incendies sont aussi au cœur du débat politique ces derniers jours. Pas assez de moyens seraient mobilisés, pas assez de pompiers, pas assez de véhicules de lutte seraient déployés contre les incendies, précise le correspondant de Rfi à Madrid. Ce sont les critiques que se lancent mutuellement le gouvernement central, socialiste, et le Parti populaire, la principale formation de l’opposition, au pouvoir dans quatre des six régions les plus touchées par les incendies dévastateurs.

Débat au sein des deux camps politiques

Comme au lendemain des inondations à Valence en octobre 2024, les deux camps s’accusent mutuellement d’avoir une lourde responsabilité dans le drame. Ainsi, le Parti populaire s’en prend aux socialistes au pouvoir, car ceux-ci n’auraient pas pris de mesures suffisantes de prévention, notamment dans les effectifs de pompiers. Le pouvoir central réplique en affirmant que cette année, il a augmenté de 30% le budget de prévention des incendies de forêt, le portant à 110 millions d’euros.

Les socialistes, eux, accusent les conservateurs de ne pas aider dans la coordination entre régions et l’État central. Une certitude : aucune des régions concernées, aussi bien celles dirigées par la droite que par la gauche, n’a mis en pratique une loi de l’an dernier, obligeant à augmenter les salaires des pompiers.

En Galice, le manque d’entretien des forêt est critiqué par les secours

Voilà une semaine que les collines de Galice brûlent sans relâche. À Montederramo,  zone rurale où de minuscules villages ponctuent des kilomètres de forêts, Carlos de la Iglesia, gérant de bar, est indigné : « C’est un putain de désastre. Manque de moyens, désorganisation, manque d’entretien des forêts.. Les chemins coupe-feux sont abandonnés. Les pompiers pourraient s’en servir mais ils n’existent même plus. »

À ses côtés, José Ramón Álvarez, septuagénaire interrogé par l’envoyée spéciale de Rfi, abonde : « Tout l’argent qu’ils dépensent ces jours-ci, s’ils l’utilisaient tout au long de l’année on aurait des gens qui travailleraient au débroussaillage, nettoyage des chemins ou des retenues d’eau ». Ce manque d’entretien des forêts aussi est critiqué par les secours. Juan Sánchez, membre de l’Unité militaire d’urgence : « Chacun de nos pelotons a trois grands camions autopompes – qui sont ceux qui ont la citerne pour arroser – mais les accès sont en très mauvais état alors on doit chercher d’autres chemins. C’est notre plus grande difficulté : l’accès pour arriver au feu et l’étouffer ». Avec 16 000 hectares brûlés, l’incendie de Chandrexa de Queixa est le plus important de l’histoire de la Galice.

Le Portugal lui aussi toujours très touché

Alors que les incendies ravagent le Portugal depuis fin juillet, les habitants du village de Marialva, dans le centre du pays, ont dû affronter les flammes, seuls, à cause du manque de moyens, vendredi 15 août. Face à l’avancée rapide du feu, la solidarité locale s’est organisée pour éviter que le village ne brûle.

« Il y avait énormément de vent. On a vu les flammes se rapprocher en un rien de temps. À ce moment-là, on a compris que le feu allait arriver au village et nous avons commencé à nous organiser », raconte Christopher, dont la famille maternelle vient de Marialva, dans la région de Meda, au Portugal. Alors que de violents incendies font rage depuis plusieurs semaines dans le nord et le centre du pays, le brasier de Trancoso – l’un des plus importants du pays, déclenché une semaine plus tôt – a touché son village de 300 habitants vendredi 15 août. 

En l’espace de trois heures, les flammes ont parcouru plusieurs dizaines de kilomètres. Ce jour-là, à une trentaine de kilomètres de Marialva, près de 700 pompiers sont déjà mobilisés sur le même incendie. « Nous n’avons même pas eu le temps de les alerter. On a très vite compris que le village allait devoir agir seul », continue Christopher. 

Face à l’urgence de la situation, les habitants de village historique dans le centre du Portugal s’organisent en suivant les recommandations des autorités locales, notamment en arrosant les toitures et maisons alentours. Très vite, une partie des habitants s’occupe d’évacuer les personnes âgées, les femmes, les enfants et les animaux et la solidarité se met en place. « On pouvait voir le feu encercler notre village. L’air était irrespirable », se souvient Christopher, encore sous le choc. 

Le Portugal détient quant à lui le record européen depuis le début des relevés en 2006, avec 563 000 hectares brûlés en 2017, lors d’incendies qui avaient fait 119 morts. Le pays est lui aussi touché par des feux cet été, avec 216 000 hectares dévastés depuis le début de l’année.

Les phénomènes météorologiques extrêmes, comme les sécheresses, les vagues de canicule et les incendies, sont plus fréquents, plus intenses et plus longs en raison du réchauffement climatique provoqué par les activités humaines. Mais il y a aussi des facteurs locaux comme l’exode rural et une végétation incontrôlée qui créent des conditions propices à ces incendies gigantesques.

Rfi/francetvinfos

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