Des mercenaires de la société russe Wagner ont quitté la Centrafrique ces derniers jours, laissant plusieurs de leurs camps dans les régions du nord et du nord-est. Il pourrait s’agir du début d’une réorganisation de la présence russe dans le pays, suite au conflit entre Wagner et le gouvernement de Moscou.
Selon le site local d’information Oubangui Médias, les premiers départs sont intervenus lundi, et se sont poursuivis depuis. De sources locales, des mercenaires russes ont en effet quitté plusieurs localités de la bande Nord du pays, notamment Moyenne-Sido, ville frontalière du Tchad… Il est difficile de savoir combien sont concernés. De source sécuritaire occidentale, 500 hommes de Wagner auraient quitté le pays pour la Libye, avant de gagner possiblement la Biélorussie.
La même source estime que 14 camps de moindre importance seraient concernés, sur les 47 que compterait le groupe Wagner selon des documents internes révélés par le journal Le Monde. Il y aurait donc toujours environ un millier de paramilitaires dans le pays…
La raison de ces départs est incertaine : ces hommes ont-ils refusé de passer sous contrat avec le ministère russe de la Défense ? S’agit-il d’une grande rotation prévue avant la crise avec le Kremlin et qui prend un relief particulier ? Ils devraient néanmoins être remplacés, Moscou ayant assuré que les partenariats en cours se poursuivraient : le groupe paramilitaire Wagner va continuer d’opérer au Mali et en Centrafrique, a assuré le 26 juin 2023 le chef de la diplomatie russe.
Les membres de Wagner qui travaillent au Mali et en République centrafricaine « comme instructeurs » vont « bien sûr continuer », a déclaré Sergueï Lavrov dans un entretien à la chaîne RT. Bangui compte d’ailleurs sur ses alliés pour sécuriser le référendum constitutionnel du 30 juillet…
Enfin, quid des chefs actuels de Wagner en Centrafrique ? Vitali Perfilev pour la partie sécuritaire, et Dimitri Sityi pour la partie économique et informationnelle, sont des hommes de confiance d’Evgueni Prigojine, mais ont aussi forgé de solides réseaux au sein du pouvoir.
RFI