25 avril 2024
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 Et nous voilà à la croisée des chemins !

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 Et nous voilà à la croisée des chemins !

Comment le pouvoir en Algérie va-t-il affronter l’Après 12 juin ? Comment Tebboune va-t-il gérer la colère de la rue, lui, qui depuis son investiture au Palais d’El-Mouradia ne s’est jamais rendu dans une dechra ou même une wilaya? Et si les islamistes de Mokri raflent la mise de cette élection, largement boudée par les Algériens ?

Et puis quel sera l’avenir de la Kabylie dans cette Algérie nouvelle, version « zombie »  qui mange ses propres enfants, après les avoir abandonnés sur le trottoir de la déchéance? Des questions de ce genre, on se les pose par milliers dans l’autre Algérie, celle des marginalisés, des pauvres et des laissés-pour-comptes : l’Algérie de la jeunesse pour simplifier. Le scénario concocté en haut lieu relève de l’ubuesque, voire de la folie des aventures de Tartarin de Tarascon, dans le le pays des lions et des guépards!

Comment ne pas y penser quand un officiel, de surcroît premier magistrat d’un pays, pourtour de l’Afrique et de la Méditerranée, s’en fout royalement du taux de participation à une élection importante comme les législatives ? Sincèrement, il faut prier notre collègue Hakim Lâalam du Soir d’Algérie, pour qu’il nous donne la recette  de son thé magique pour rester longtemps éveillé, car le cauchemar continue.

Les choses se passent tellement vite et de façon incroyable que l’on s’imagine dans la tête de notre cher Tartarin, ce personnage comique d’Alphonse Daudet, qui mentait trop sur ses aventures imaginaires au point de tomber lui-même victime de ses propres mensonges. Un délire de mythomane quoi !

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Au début des années 1990, le FIS gagne les élections municipales, grâce à une grosse tricherie sur laquelle les officiels du pays ont dû fermer les yeux, certains par intérêt, d’autres par calcul et la majorité par naïveté.

L’événement passé inaperçu n’a suscité aucun débat à la télévision. Le FLN de l’époque se contentait de maugréer entre ses dents, sans aucun effet sur la suite.

En revanche, la mouvance islamiste recrutait parmi les jeunes désœuvrés des quartiers pauvres, mobilisait son contingent de militants fanatiques, investissait les mosquées, faisait la propagande en grandes pompes pour renflouer ses caisses, etc.

Et pendant ce temps-là, l’Etat-FLN dort sur ses lauriers, en raclant les caisses de l’Etat si pauvrement nanties par un pétrodollar en chute libre. Résultat, une année plus tard, le FIS gagne le premier tour des élections législatives, au grand dam de toutes les forces démocratiques du pays. C’était la croisée des chemins! Tout cela, le FIS l’appelait « légitimité des urnes » que ni le FLN ni l’Armée ni les autres partis minoritaires ne sauraient lui contester. C’était le saut dans l’inconnu, dans l’incertain, dans le mensonge.

Mais pourquoi? Parce que l’Etat s’en foutait royalement depuis longtemps des élections, du taux de participation de ses citoyens, du désintéressement  des jeunes à la politique, de la pauvreté des masses, de la gestion catastrophique des élus, de la bureaucratie qui ronge les administrations, de la hogra, de la malvie de ceux d’en bas! C’est « la mentalité du Beylek », à la turque et quand viendra le temps de payer les pots cassés, c’est toujours au peuple de répondre. Mais comment?

La recette est simple :  on vantera sa dignité, son patriotisme, son amour de la liberté, médias lourds interposés, pour le tromper à n’en plus finir. Autrement dit, les Algériens sont, semble-t-il, condamnés, au nom de ce logiciel mental des années soixante-dix, à rester éternellement dans le sous-développement, la dictature, le climat liberticide, la crainte de l’avenir. Et malheureusement, c’est ce logiciel-là que l’équipe de Tebboune semble mettre à jour pour pérenniser cet état de fait « lamentable »!          

Auteur
Kamal Guerroua

 




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