28 novembre 2024
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Et si les 3 « B » étaient réellement incolores, inodores et sans saveur ?

DECRYPTAGE

Et si les 3 « B » étaient réellement incolores, inodores et sans saveur ?

Ce n’est pas une affirmation et encore moins une certitude mais une simple interrogation : Bensalah, Bedoui et Bouchareb ont-ils une influence quelconque sur le cours des choses ?

Le troisième « B » par exemple, baigne déjà dans des difficultés de rentrer dans son propre bureau. Le discours de Bensalah, en l’état dans lequel il est apparu, montre bien qu’il jette l’éponge en remettant entre les mains d’une commission formée de la société civile, des constitutionalistes et des personnalités consensuelles  pour préparer, surveiller et contrôler les élections.

Dans les faits, il n’a fait qu’appliquer une « fetwa » du Conseil constitutionnel pour « halaliser » la prolongation de son intérim et du report de cette échéance sans pour autant ramener la moindre solution, ni lui d’ailleurs, ni son gouvernement et encore moins l’institution militaire. S’ils sont réellement en dehors du circuit, tout porte à croire qu’ils le sont, pourquoi pas la société civile ne saisit pas l’opportunité de prendre en charge cette responsabilité avec l’appui du mouvement de dissidence populaire. D’autant plus que les perspectives économiques ne permettent pas de prolonger la protestation indéfiniment.

Les derniers chiffres du Fonds monétaire international (FMI) confirmés la semaine dernière par une note de conjoncture de la Banque d’Algérie ne sont pas comme l’était au début du 22 février favorables à cette crise et qu’il conviendrait de sortir de cette impasse le plus vite serait le mieux.

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Il est indiscutablement compréhensible que l’extraconstitutionalité et l’humiliation à laquelle a été soumis le peuple l’ont contraint d’adopter une attitude moins adulte pour hashtaguer « #trouhou gâa ». Mais avec le recul et les considérations de l’intérêt de la nation, faudrait-il y revenir progressivement ?

On part aussi du principe que l’idée d’aller vers une présidentielle directement sans transition fait son chemin au sein de la société civile et la divise même. Les arguments envers une assemblée constituante ne semblent pas convaincre la majorité et perd des partisans de jour en jour pour la simple raison qu’elle pourrait allonger la période de transition qui sera contre productive pour l’intérêt général voire même désagrège l’unité nationale en ouvrant la boîte de pandore dont la clé est entre les mains des groupuscules étrangers.

L’objectif donc de cette instance indépendante issue de la base serait de fixer une nouvelle date pour l’élection présidentielle, officiellement, le temps de tenir une conférence avec des opposants et des représentants du mouvement populaire, officieusement, le temps de négocier avec les personnalités politiques dont les noms circulent au sein du mouvement de dissidence populaire pour qu’elles participent au scrutin en garantissant un mécanisme indépendant pour l’organisation des élections. Cela donnera un peu plus de temps au système et éviter ainsi d’épuiser le mouvement qui ne pourra pas rester dans la rue indéfiniment.   

Cette instance est réellement indépendante et devra ignorer le gouvernement

Les collectivités locales ne seront là que pour assurer la logistique. C’est de cette façon et uniquement de cette façon qu’on pourra vérifier les propos de général-major, vice ministre de la Défense Ahmed Gaïd Salah et de s’assurer de sa  sincérité d’accompagner le peuple vers une présidentielle libre, transparente sans injonction aucune de la part de ce qu’il a appelé la « Issaba » du système.

Finalement analyse ce dimanche un éditorialiste du Journal du dimanche, François Clemenceau, il y a très peu de chance selon l’expérience chinoise de Tan’anmen de 1989 jusqu’à la plus récente au Soudan que le système parte par des protestations car pour lui la démocratie perturbe la stabilité, entendu par là l’ordre établi. Ce qu’il a bien appelé « la démophobie ». Que ce soit en Chine ou au Soudan, cela s’est terminé par la violence et des morts par centaines.

L’Algérie a la chance d’avoir une armée fortement populaire, formée d’officiers issus des Ecoles des cadets de la Révolution imprégnée d’un devoir de mémoire pour lier le passé au présent afin de mieux appréhender l’avenir, ne descendra pas ses chars dans les rues. Alors ! Autant utiliser la ruse pour faire dégager les clients de ce  régime.

 

Auteur
Rabah Reghis

 




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