20 février 2025
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Félix Louis Giro Colozzi : une vie dédiée à la libération et à l’amour de l’Algérie

Le militant anticolonialiste et ancien membre des Combattants de la Libération (CDL, organisation militaire du Parti communiste algérien), Félix Louis Giro Colozzi, est décédé le dimanche 16 février 2025 en France, à l’âge de 95 ans. L’information a été confirmée par le ministère des Moudjahidine et des Ayants-droit, selon l’Agence Presse Service (APS).

Un engagement précoce pour l’indépendance

Né le 12 mars 1930 à Alger, Félix Colozzi a grandi dans le quartier populaire de Belcourt, au sein d’une famille européenne d’Algérie. Très tôt, il s’engage dans le combat pour l’indépendance aux côtés d’autres militants d’origine européenne, tels qu’Henri Maillot, Fernand Iveton, Maurice Laban, Jacqueline Guerroudj, Georges Acampora et Raymonde Peschard. Il devient ainsi l’un des visages marquants des Combattants de la Libération (CDL), également connus sous le nom de Maquis Rouge, un groupe de guérilla formé par le Parti communiste algérien (PCA) après le déclenchement de la guerre d’Algérie.

Dans une note biographique publiée par Boualem Khalfa dans Les syndicalistes algériens, Félix Colozzi est décrit comme « un militant très actif du syndicat CGT des postiers et un camarade du PCA acquis à la cause de la lutte pour l’indépendance algérienne ». Il milite aux côtés de figures telles que Yahia Briki (Alger républicain), M’hamed Hachelaf, Abdelkader Guerroudj, Fernand Iveton et Boualem Makouf.

Un acte de résistance marquant

Membre du commando de choc du Grand Alger, dirigé par Djillali (nom de guerre d’Abdelkader Guerroudj) et en liaison avec le FLN-ALN, Félix Colozzi participe activement aux opérations de sabotage contre l’administration coloniale.

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L’une de ses actions les plus spectaculaires a lieu au printemps 1956. Aux côtés de M’hamed Hachelaf, Fernand Iveton et Boualem Makouf, il mène une opération visant les Bouchonneries Internationales situées au-dessus d’Alger. Il conduit alors une Lambretta, facilitant l’exécution de l’attentat, qui figure parmi les premiers du genre dans la capitale algérienne.

Arrestation et emprisonnement

À la suite de cette action, Félix Colozzi est arrêté par les autorités coloniales et condamné aux travaux forcés à perpétuité. Il est incarcéré dans plusieurs prisons, notamment Serkadji, Lambèze et d’autres établissements pénitentiaires en France.

Malgré les souffrances endurées en détention, Félix Colozzi reste fidèle à son engagement révolutionnaire.

Un retour en Algérie et une vie au service du pays

Libéré en 1962, après l’indépendance, Félix Colozzi choisit la nationalité algérienne et bénéficie d’une bourse pour poursuivre des études en ingénierie en Bulgarie. À son retour en Algérie, il occupe plusieurs postes de cadre dans des entreprises nationales, contribuant ainsi à la reconstruction du pays jusqu’à sa retraite en 1992.

En 2022, à l’occasion du 60ᵉ anniversaire de l’Indépendance, le ministère des Moudjahidine et des Ayants-droit publie ses mémoires intitulées « Mémoire carcérale 1956-1962 », dans lesquelles il relate son expérience en prison et les conditions de détention en Algérie et en France.

Hommage de la nation

Abdelmadjid Tebboune a exprimé ses condoléances à la famille du défunt dans un message officiel :

« J’ai appris avec une grande tristesse la nouvelle du décès de Félix Colozzi, cet ami de la Révolution qui a rejoint ses rangs dès son déclenchement. En tant que combattant et moudjahid, il croyait en la justice de la lutte du peuple algérien contre la domination coloniale et a subi l’amertume des prisons de Serkadji, Lambèze et de France. L’Algérie, où il a choisi de vivre, l’a accueilli en lui accordant la citoyenneté et en lui permettant d’occuper des postes importants dans ses institutions. »

Une ultime volonté : être inhumé en Algérie

Resté fidèle à son engagement anticolonialiste et à l’Algérie jusqu’à son dernier souffle, Félix Colozzi, converti à l’Islam, avait exprimé son souhait d’être inhuméen terre algérienne. Un geste symbolique qui témoigne de son attachement profond au pays qu’il a contribué à libérer.

Son parcours incarne celui d’un combattant qui, au-delà des origines et des appartenances, a fait le choix de la justice et de la liberté.

Samia Naït Iqbal

2 Commentaires

  1. Mes sincères condoléances à la famille de ce grand homme qui a combattu pour la justice et la liberté d’un peuple. Le peuple algérien lui est éternellement reconnaissant. Paix pour son âme de Juste parmi les Justes.

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