Dans un enregistrement vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, Ferhat Mehenni, président du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, fait une déclaration d’une extrême gravité. Il appelle la jeunesse kabyle à s’engager dans ce qu’il appelle pudiquement d’abord « les corps de contrainte kabyle ». Puis de parler de mise sur pied « d’un corps de sécurité ». En clair, Mehenni appelle les Kabyles à s’armer contre les services de sécurité de l’Etat.

Ferhat Mehenni qui, jusqu’à présent, s’est prévalu d’un combat politique pacifique, vient de prendre la voie des extrêmes. Le propos tenu est grave parce qu’il est porteur de grands dangers pour ceux qui croient en lui, pour la Kabylie mais aussi pour l’Algérie. 

De nombreuses voix s’élèvent déjà contre ce que certains qualifient de « dérapage dangereux » qui pourrait justifier toutes les mesures répressives du pouvoir.

Faut-il excuser ce discours qui appelle à la violence armée sous le prétexte que son auteur a derrière une longue carrière d’immense chanteur et d’homme politique qui s’est battu pour les libertés en Algérie ? Assurément non. La déclaration est porteuse d’infinies menaces sur la stabilité d’un pays déjà vermoulu et tenu par un pouvoir autoritaire.