Alors que les relations entre l’Algérie et la France amorcent un lent réchauffement, des tensions persistent, attisées par les courants extrémistes des deux rives de la Méditerranée.

Dans un entretien diffusé à la télévision algérienne, le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune a tenté d’apaiser les tensions en qualifiant la situation politique en France de « brouhaha » et en insistant sur le fait que ses relations avec Emmanuel Macron demeuraient son seul «point de repère ».

Tebboune a reconnu un « moment d’incompréhension » entre les deux pays, mais a affirmé que tout différend devait être réglé directement avec le président français ou son ministre des Affaires étrangères. Dans ce cadre, une visite de Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, en Algérie est envisagée.

L’extrême droite française monte au créneau

Toutefois, ce début de normalisation ne fait pas l’unanimité. En France, les voix de l’extrême droite se font entendre pour dénoncer tout rapprochement avec Alger. Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a ainsi pris la parole sur BFMTV pour exiger une réponse plus ferme face à l’Algérie. Voire ! Le jeune Bardella a ressassé, avec cynisme les vieilles lunes de Retailleau et de l’arrière-ban extrême droitière.

Fidèle à son discours anti-immigration, il a appelé à la suppression des accords de 1968, qui encadrent le statut des Algériens en France, et à la suspension de l’aide au développement destinée à l’Algérie. Il a également critiqué la coopération européenne en matière de gestion de l’eau avec Alger, estimant que cette aide était injustifiée au regard des difficultés rencontrées dans les territoires d’outre-mer français.

En Algérie, la nébuleuse islamo-nationaliste en embuscade 

De l’autre côté de la Méditerranée, les factions nationalistes et islamistes algériennes, opposées à tout rapprochement avec Paris, s’agitent également. L’Assemblée populaire nationale (APN), dominée par ces courants, a annoncé la création d’une commission parlementaire chargée d’élaborer un projet de loi criminalisant le colonialisme français. Cette initiative intervient alors même que le président Tebboune exprime sa volonté d’apaiser les tensions avec la France, ce qui souligne les divisions internes en Algérie sur la question des relations franco-algériennes. Ces nationalistes de la 25e heure se piquent de patriotisme et veulent torpiller tout apaisement retrouvé.

Une réconciliation sous pression

Si les deux gouvernements semblent enclins à renouer un dialogue plus apaisé, les oppositions idéologiques restent vives. En France, l’extrême droite instrumentalise le dossier algérien à des fins électoralistes, tandis qu’en Algérie, les tenants d’un nationalisme intransigeant entendent maintenir une ligne dure face à Paris. Dans ce contexte, la reprise d’un dialogue constructif entre les deux pays reste fragile et sous la menace constante des surenchères politiques nourries par les extrêmes. 

Ces deux courants revanchards se moquent souverainement du devenir de millions d’Algériens en France, de la proximité géographique, économique et historique des deux pays.

Samia Naït Iqbal

5 Commentaires

  1. Je pense que la « mini-conférence » comme vous aviez aimé la qualifier pour la minimiser, du président algérien était loin d’être fortuite mais a été servie à dessein même si on saurait dire qu’il a pris tout le monde à contre-courant.

    Certes, on ne saurait dire qu’au sommet on ait vraiment décidé de siffler la fin du chahut. On est encore dans une réponse de du berger à la bergère qui amorce un apaisement.
    A peine un vent chaud a-t-il montré un semblant de frémissement au sommet, les réflexes conditionnés se sont activés pour attiser les tensions persistantes qui révèlent l’influence prépondérante des courants extrémistes des deux rives de la Méditerranée. Ces courants, qu’ils soient d’extrême droite en France ou nationalistes et islamistes en Algérie, structurent largement le discours dominant, malgré des velléités officielles de dépassement. L’héritage historique conditionnant reste un prisme central à travers lequel les relations bilatérales sont perçues de part et d’autre, rendant ainsi difficile toute approche purement pragmatique.
    Même si dans son entretien télévisé, le président algérien a tenté d’apaiser ces tensions en minimisant les débats politiques français, sans en faire de même contre ceux qui attisent le feu de l’autre coté , en resituant la relation au niveau présidentiel, le poids des structures n’a pas manqué de connoter son discours avec des références à ces discours dominants.
    Cependant, cette volonté d’apaisement et de ramener la relation à une dimension plus gérable en l’extrayant du « brouhaha et du capharnaüm » n’a pas manqué de déclencher une levée de boucliers chez ceux qui se voient ainsi privés de leur sujet de prédilection se heurte à de nombreuses oppositions. En France, l’extrême droite, notamment incarnée par Jordan Bardella ,opposé à tout rapprochement a exigé une ligne plus dure envers Alger, et en Algérie on a lancé une commission visant à criminalisant le colonialisme , l’un nourrissant ainsi l’autre.
    Mais si ce contraste semble gêner la volonté de rapprochement des deux présidents il ne l’est qu’en apparence aller vers l’affrontement avec ces courants extrémistes car cette relation s’inscrit dans une dynamique conflictuelle qui commande une communication à deux vitesses de la part des dirigeants. D’un côté, un discours officiel modéré prônant la réconciliation et la coopération ; de l’autre, un discours populiste plus virulent, adressé aux opinions publiques et alimenté par des médias et des acteurs politiques en quête de polarisation. Cette contradiction entrave la possibilité d’une relation apaisée, où les intérêts économiques et stratégiques pourraient primer sur les tensions historiques.
    Cela dénote un manque de confiance dans cet élan comme si l’un et l’autre voulait garder un peu de cet attachement au cas où leurs tentatives de règlement échoueraient.
    Pourtant il n’y a pas d’autre cadre pour inscrire cette relation autre que le cadre rationnel et dépassionné . Mais cela passe par la déconstruction du discours qui attise les tensions et par la disqualification des producteurs de tensions. Mais ce défi est-il surmontable tant tant le ressentiment façonné par les producteurs de discours reste le plus servi dans l’espace public.
    Si les gouvernements cherchent à préserver les liens bilatéraux essentiels pour ne pas sombrer dans l’irréparable où les extrêmes de chaque camp voudraient les conduire , jusqu’où pourront-il se dispenser peuvent-il se dispenser continuent d’attiser les tensions, au détriment des millions d’Algériens résidant en France et des intérêts économiques et géopolitiques partagés. L’avenir des relations franco-algériennes dépendra ainsi de la capacité des pouvoirs en place à dépasser ces logiques de confrontation et à proposer un narratif renouvelé, fondé sur un pragmatisme mutuellement bénéfique.

    • Décidément ma tablette me joue des trours , le curseur se balade où il veut et les phrases s’écrive à sa guise, à l’insu de mon propre gré à mwamim.
      voici le texte que Lla Validasyou aurait du publier.

      Je pense que la « mini-conférence » comme vous aviez aimé la qualifier pour la minimiser, du président algérien était loin d’être fortuite mais a été servie à dessein même si on saurait dire qu’il a pris tout le monde à contre-courant.
      A peine un vent chaud a-t-il montré un semblant de frémissement au sommet, les réflexes conditionnés se sont activés pour attiser les tensions persistantes qui révèlent l’influence prépondérante des courants extrémistes des deux rives de la Méditerranée. Ces courants, qu’ils soient d’extrême droite en France ou nationalistes et islamistes en Algérie, structurent largement le discours dominant, malgré des velléités officielles de dépassement. L’héritage historique conditionnant reste un prisme central à travers lequel les relations bilatérales sont perçues de part et d’autre, rendant ainsi difficile toute approche purement pragmatique.
      Même si dans son entretien télévisé, le président algérien a tenté d’apaiser ces tensions en minimisant les débats politiques français, sans en faire de même contre ceux qui attisent le feu de l’autre coté , en resituant la relation au niveau présidentiel, le poids des structures n’a pas manqué de connoter son discours avec des références à ces discours dominants.
      Cependant, cette volonté d’apaisement et de ramener la relation à une dimension plus gérable en l’extrayant du « brouhaha et du capharnaüm » n’a pas manqué de déclencher une levée de boucliers chez ceux qui se voient ainsi privés de leur sujet de prédilection se heurte à de nombreuses oppositions. En France, l’extrême droite, notamment incarnée par Jordan Bardella ,opposé à tout rapprochement a exigé une ligne plus dure envers Alger, et en Algérie on a lancé une commission visant à criminalisant le colonialisme , l’un nourrissant ainsi l’autre.
      Mais si ce contraste semble gêner la volonté de rapprochement des deux présidents il ne l’est qu’en apparence , car cette relation s’inscrit dans une dynamique conflictuelle qui commande une communication à deux vitesses de la part des dirigeants. D’un côté, un discours officiel modéré prônant la réconciliation et la coopération ; de l’autre, un discours populiste plus virulent, adressé aux opinions publiques et alimenté par des médias et des acteurs politiques en quête de polarisation. Cette contradiction entrave la possibilité d’une relation apaisée, où les intérêts économiques et stratégiques pourraient primer sur les tensions historiques.
      Cela dénote un manque de confiance dans cet élan comme si l’un et l’autre voulait garder un peu de cet attachement au cas où leurs tentatives de règlement échoueraient.
      Pourtant il n’y a pas d’autre cadre pour inscrire cette relation autre que le cadre rationnel et dépassionné . Mais cela passe par la déconstruction du discours qui attise les tensions et par la disqualification des producteurs de tensions. Mais ce défi est-il surmontable tant le ressentiment façonné par les producteurs de discours reste le plus servi dans l’espace public ?

      Si les gouvernements cherchent à préserver les liens bilatéraux essentiels pour ne pas sombrer dans l’irréparable où les extrêmes de chaque camp voudraient les conduire , jusqu’où pourront-il se dispenser d’aller vers l’affrontement avec ces courants extrémistes qui continueront quoi qu’on fasse à attiser les tensions, au détriment des millions d’Algériens résidant en France et des intérêts économiques et géopolitiques partagés. L’avenir des relations franco-algériennes dépendra ainsi de la capacité des pouvoirs en place à dépasser ces logiques de confrontation et à proposer un narratif renouvelé, fondé sur un pragmatisme mutuellement bénéfique.
      La « mini-conférence » du président algérien comme vous aviez aimé l’appeler comme s’il s’agissait

    • « Je pense que la « mini-conférence » comme vous aviez aimé la qualifier pour la minimiser, du président algérien était loin d’être fortuite mais a été servie à dessein même si on saurait dire qu’il a pris tout le monde à contre-courant. »

      Quelles belles fleurs !
      Quelle prouesse ton chef a réussi !
      Faut bien gagner son pain non ?

  2. Ils essayent leur pluernicheries et si ca ne marche pas ils se cachent sous la table.
    Sachant qu’ils maintennt seuls que peuvent vraiment faire de negatif a la France ?
    Car si la France commence a devoiler ce qu’elle sait – ghaz baatel etc. – , comment vont ils se justifier ?

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