5 novembre 2024
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Gaz de schiste ou “la Gerboise bis”

TRIBUNE

Gaz de schiste ou “la Gerboise bis”

La gerboise bleue fait référence à la première bombe atomique française testée à Reggane en plein Sahara algérien. Le parallèle du gaz de schiste avec cette bombe est tout à fait justifié au regard des conséquences manifestes et latentes de l’industrie du gaz de schiste.

Soupeser les risques d’un simple coup œil, quel talon!

Lors de sa rencontre avec les medias M. Tebboune parlait du gaz de schiste  avec une patate chaude dans la bouche. Ses propos invraisemblables contribuent à redorer le blason de cette industrie qu’il  défend bec et ongles au point de la qualifier de propre. Une revue de littérature scientifique démontre que M. Tebboune est «dans le champ» avec son optimisme irréaliste et on ne peut que s’indigner face à sa position et à son orientation vis-à-vis du gaz de schiste. Apparemment, c’est les hydrocarbures qui bornent l’esprit et étanchent la soif des décideurs algériens. Ces derniers ont fait déborder la coupe de dégoût par le choix du gaz de schiste (imbuvable) plutôt que l’eau suave de l’albien. Certes, on ne doit attendre longtemps pour dire qu’ils ont fait le bon ou le mauvais choix, mais faisons en sorte que les règles de l’art et le  principe de précaution soient de mise pour ce projet non conventionnel et très contesté.

Décision  coulée dans le béton par le symbole du nombrilisme  

Malgré tous les impondérables majeurs de l’industrie du gaz de schiste, le gouvernement algérien piaffe d’impatience pour l’exploitation à grande échelle de ce gaz qui est enfouis dans le tréfonds du Sahara. Bonté divine, ce pouvoir ne veut-il pas sortir tranquillement de l’ère fossile! Bien que  facilement mobilisables, pourquoi les énergies renouvelables, sont-elles dans l’angle mort de ce gouvernement ? Pourquoi abuser du Sahara en crachant sur son sol et en déféquant dans son sous-sol? Ce qu’il faut savoir est que bien avant l’arrivée de Tebboune au pouvoir, le gaz de schiste a été légitimé par Bouteflika, à travers la loi sur les hydrocarbures. Ce dernier, connu et reconnu en tant que maitre incontestable du siphonage des ressources, a mis en place le socle de l’industrie du gaz de schiste en commençant par légiférer puis par explorer sans égard aux règles de l’art. Il est mentionné dans la loi que les activités en lien avec l’exploitation du gaz de schiste sont soumises à l’approbation du conseil des ministres et une période d’exploitation de 40 ans est accordée aux contracteurs: mais on est  rendu très loin. Selon Hocine Malti, ancien haut responsable de la Sonatrach, Bouteflika s’est engagé devant le président Bush à mettre en application la nouvelle doctrine américaine en matière d’énergie. Dès lors, dire que M. Tebboune, celui qui a juré que le programme de Bouteflika reste en vigueur, va prêter l’oreille aux avis des spécialistes est tout simplement un leurre. À juste titre il convient de rappeler une expérience antérieure ou, l’avis de 12 000 scientifiques et universitaires n’a pas été pris au sérieux, quant au forçage de l’autoroute est-ouest dans le parc national d’El Kala. En effet il y a de bonnes raisons de dire qu’entre le scientifique et le politique existe un abime, d’ailleurs M. Tebboune a affirmé que le dernier mot lui revient. 

Le peuple algérien refuse de se faire prendre pour une valise

Dans le discours officiel, les propos réconfortants on en cherche mais les propos qui insulte l’intelligence des algériens on en trouve, à titre non limitatif on peut citer: l’industrie du gaz de schiste n’est pas polluante, les 652 produits chimiques qui sont utilisés dans la fracturation hydraulique dont certains sont cancérigènes et mutagènes sont présents dans les couches bébé, le gaz de schiste est une richesse divine enfouie, c’est le gaz de schiste ou l’endettement, le gaz de schiste est un allié de la prospérité,  l’exploitation du gaz de schiste est sous contrôle et j’en passe et des meilleurs. 

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Le peuple algérien refuse de se faire prendre pour une valise  ou un simple d’esprit. Le mépris de « l’homme de l’art»  et la malhonnêteté  courent encore en Algérie. Donc, il n’est pas étonnant d’apprendre un jour que la table et la vache sont pareilles car chacune d’elle a quatre appuis.  Le raisonnement logique-illogique est malheureusement entretenu dans l’argumentaire de certains responsables pour étourdir le peuple et saper sa vigueur avec ce langage trivial et malicieux.

Laisser le plancher aux étrangers et disparaitre dans le paysage

Un sage demande à un quidam : sais-tu ce que représente le Sahara, celui-ci répond en disant : c’est un territoire  aride désertique et inculte en d’autres mot « El Ber El Khali ».  Malheureux répond le sage c’est un gigantesque réservoir d’or bleu qui assure notre avenir. Pour ainsi dire, le blâme convient très bien à ceux qui voient le Sahara non pas une terre sacrée mais un coffre-fort à vider. En accordant de la sur-confiance aux étrangers, l’auteur a de la misère à croire qu’on va protéger l’écosystème lors de l’exploitation du gaz de schiste. Avec les compagnies supportées par les pays colonialistes, le droit de regard ou de supervision n’a pas de place. L’intégrité du Sahara est menacée par  le grand frère «Big Brother» qui a préséance sur toute autre considération. En effet, dire au grand frère de prendre soin de notre Sahara est un non-sens. 
 

Faire un grand effort en installant les puits du gaz de schiste loin des yeux 

Il semblerait que l’industrie du gaz de schiste va se faire loin des yeux et va connaitre un développement convulsif sans aucune avancée sur la performance environnementale. Aller de l’avant avec cette industrie est une démarche incongrue et extravagante qui mérite d’être contestée. Le vrai bonheur de l’Algérie n’est pas dans une ressource finie comme le gaz de schiste mais en relevant le défi pour s’investir dans les énergies infinies  (le solaire). Selon le département américain de l’Énergie, l’Algérie possède le 3 eme potentiel mondial de gaz de schiste, cette affirmation nous rappelle la filouterie de David Perkins le directeur de GMA qui a fait montrer aux algériens la lune en plein midi en disant : “Durant toute ma carrière, je n’ai jamais vu un gisement d’or aussi prometteur que celui d’Amessmassa (Tamanrasset)’’; en fin de compte c’était purement de l’arnaque.  Pour faire court, le gaz de schiste n’a pas de place en Algérie c’est une histoire d’affairistes qui s’engagent dans une VAP (vente à perte) pour honorer l’engagement de Bouteflika. Au lieu d’hypothéquer l’avenir des générations montantes le gouvernement se doit être le gardien du Sahara et non son propriétaire.

A suivre…

 

Auteur
Djamel Gaham

 




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