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Gaza bombardée et affamée

Gaza

Israël a bombardé, jeudi 22 février, la ville surpeuplée de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où l’armée prépare une offensive terrestre. Selon l’ONU, 2,2 millions de personnes, soit l’immense majorité de la population, sont menacées de famine, notamment les enfants.

80 % de la bande de Gaza n’est plus que ruines. La population crie famine. Sans accès suffisant à la nourriture, à l’eau potable ou aux services de santé, les vies de centaines de milliers de Palestiniens dans le nord de la bande de Gaza sont en danger immédiat, ont mis en garde quatre organisations israéliennes de défense des droits de l’homme.

Ces dernières, ont écrit au Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, pour « exiger » qu’Israël « agisse immédiatement » et « respecte ses obligations au regard du droit international ». Faut-il rappeler qu’Israël a largué plus de 65 000 tonnes de bombes sur Gaza depuis le 7 octobre.

Selon Ricardo Pirès, porte-parole de l’Unicef, des centaines de milliers d’enfants vivent dans des conditions très difficiles, « obligés de boire de l’eau contaminée et de manger très peu et seulement de la nourriture basique, sans les nutriments dont un enfant a besoin pour grandir en bonne santé ».

À Rafah, les enfants sont contraints de vivre dans un espace très restreint. « La densité de population équivaut au double de la population d’une ville comme New York par exemple », estime Ricardo Pirès, avant d’ajouter que l’aide dont les habitants ont besoin n’arrive pas. « Les enfants n’ont donc pas assez à manger, à boire. Ils n’ont pas de médicaments. Nous savons que beaucoup d’entre eux ont été blessés donc ils ne peuvent pas se déplacer. La demande d’évacuation qui leur est faite est juste irréaliste. Beaucoup ne pourront pas bouger. Les familles, elles-mêmes, sont traumatisées. Elles vivent dans des tentes ou sous des bâches en plastique, sans disposer des moyens les plus élémentaires pour survivre », termine-t-il.

L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a atteint un « point de rupture », a mis en garde jeudi 22 février son patron Philippe Lazzarini, dans une lettre au président de l’Assemblée générale de l’ONU.

L’aide humanitaire raréfiée 

La dégradation des conditions sécuritaires a entraîné une raréfaction de l’aide humanitaire dans le nord de l’enclave palestinienne où la famine a gagné cette partie du territoire. « Nous, dans de la bande de Gaza, vivons comme dans un film de la fin du monde, les bombardements sont tout autour de nous et au-dessus de nos têtes. Les gens boivent l’eau de pluie et fabriquent du pain avec du fourrage animal pour le donner à leurs enfants et satisfaire leur faim. Nous, dans le nord de la bande de Gaza, en particulier, nous vivons dans un état de véritable famine », déplore Jumana, habitante restée dans le nord de la bande de Gaza.

Elle indique que les matériaux de base comme la farine, le sucre, le riz, l’électricité et l’eau « ne sont pas disponibles ». « Nous espérons que cette guerre prendra fin le plus rapidement possible et qu’il y aura une intervention internationale urgente », demande-t-elle.

L. M/ RFI

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