Cette semaine, dans une déclaration tonitruante, Donald Trump annonce vouloir vider Gaza pour construire la côte d’Azur du Moyen-Orient…Et faire gagner le triple jackpot à son ami Netanyahou. Des paroles prononcées à la légère, ou bien réfléchies ?
Une fois débarrassé des propriétaires des lieux, ce couple aura-il le loisir de réaliser enfin, un vieux désir resté inassouvi ?
-Construire le Canal Ben Gourion, un projet qui végète dans les cartons depuis les années soixante,
-D’exploiter le gisement de gaz au large de Gaza, sans les Palestiniens,
-Edifier un Las Vegas bis le long de ce canal et une côte d’Azur sur le littoral.
Le canal
Ce projet n’est pas sorti soudainement du chapeau de Monsieur Trump. Il existait bel et bien depuis des décennies.
Pour le canal, il date déjà de 1963, juste après la crise de Suez et la nationalisation du canal par Nasser.
Pour l’Amérique, il s’agissait de construire un autre Canal concurrent qui relie la mer Rouge à la mer Méditerranée, passant Israël et Gaza (voir illustration document déclassifié). A l’époque, les Etats-Unis envisageaient même de le creuser à coup d’explosifs nucléaire. Concomitamment, ils projetaient de vider Gaza de ses habitants pour les déplacer dans le Golan avec comme compensation à l’Egypte, l’effacement de sa dette, accompagné d’autres avantages*.
Suite au refus de Nasser, et au contexte géopolitique de l’époque, le projet a rejoint les tiroirs de la Maison Blanche.
Cependant, du côté israélien, l’idée a fait son chemin, Il fallait juste attendre une opportunité pour la remettre en selle.
Peut-être que cette dernière guerre de Gaza et les déclarations de Trump, seront l’occasion de réaliser leur rêve, qui est aussi celui de l’oncle Sam qui, pour des raisons géostratégiques, voudrait aussi peser de son influence sur le commerce international, et sur la nouvelle « route de la soie » portée à bout de bras par la Chine.
Ce nouveau canal, viendrait contrecarrer celui de Suez l’égyptien, et puis commercialement c’est une bonne affaire, avec des revenus estimés à plus de 6 milliards de dollars annuels, qui viendraient se soustraire aux 10 milliards que l’Egypte empoche chaque année. Et, les complexes touristiques avec leurs casinos, qui viendront fleurir le long de ce canal seront la cerise sur ce grand gâteau.
Le gisement de gaz
Découvert il y a une vingtaine d’années, ce gisement de gaz est estimé à 30 milliards de m3, avec un revenu de près de 800 millions de dollars par an aux Palestiniens.
Cependant, son exploitation n’a jamais vu le jour, suite à l’opposition affirmée d’Israël.
Depuis les débuts, les Palestiniens se sont heurtés aux entraves et aux blocages de toutes sortes du gouvernement israélien, qui, dans un premier temps, voulait racheter exclusivement ce gaz à prix cassé.
Puis, dans un second temps, il propose à l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas qui l’accepte, un accord qui prévoyait un quart de revenus pour les Palestiniens et les trois-quarts pour Israël. Un marché de dupes que le parti Hamas, fraîchement arrivé au pouvoir en 2006, a dénoncé le qualifiant de hold-up.
Ce qui a fait dire à l’époque, au ministre israélien de la Défense Moshe Ya’alon, dans une déclaration publique : « Le gaz ne peut pas être extrait sans une opération militaire qui éradique le contrôle du Hamas à Gaza ». Mais pas un mot sur le peuple de Gaza, ce caillou dans la chaussure ! C’était il y a dix-huit ans.
Aujourd’hui, l’Histoire se déroule sous nos yeux. La suite, l’avenir nous le dira…
S. Ouidir
*Source El Mayadeen
Pour info, notre article du 11 novembre 2023 sur le sujet.
Si on devait accorder un quelconque crédit à Tchrump on se demanderait quelle mouche l’a appliqué alors qu’il n’est plus en campagne et qu’il a été confortablement élu. Mais seulement si on n’était pas habitué à ses frasques et à ses sorties vaudevillesques.
Tchrump a jeté un pavé dans la marre et voilà que les politiciens de tout bord se précipitent pour lire dans les remous le sens caché pendant que les analystes les plus imaginatifs en cherchent dans d’insondables mystères les raisons. Certains feraient monter à la genèse la vraie raison et d’autres au Bigbang.
Mon avis est que Tchrump ne fait que de donner des coups de botte dans le sable, il faut juste attendre que la poussière retombe pour s’apercevoir qu’en vérité il n’y a pas de quoi s’alarmer.
Sinon c’est oublier que ce n’est pas la Maison-Blanche qui fait marcher l’Amérique qui ,elle a sa propre dynamique.