Depuis Gaza, l’écrivain et journaliste Yousri Alghoul adresse un message direct à l’armée israélienne. Il refuse l’exode forcé imposé aux civils et affirme vouloir rester dans ce qui reste de sa maison, partiellement détruite par les bombardements.
« Je ne suis pas un combattant, mais un civil, comme la majorité des habitants de Gaza aujourd’hui, écrit-il. Vous avez tué les combattants et leurs familles. Je n’ai pas fui hier, je ne fuirai pas aujourd’hui. »
Il dénonce l’impossibilité matérielle de parcourir les quarante kilomètres qui séparent le nord du sud de Gaza. Les véhicules, bus, camions et même les charrettes tirées par des animaux ont été détruits. « Comment transporter de l’eau, quelques vêtements, des livres, de quoi survivre, pour vivre en plein air sous un ciel envahi par les drones et les avions de guerre ? », interroge-t-il.
Alghoul accuse l’armée israélienne de multiplier les méthodes de mise à mort : « Des tireurs d’élite postés aux points de distribution d’aide, des bombardements de maisons civiles, des tentes incendiées, des enfants ensevelis vivants sous les décombres. » Face à cette réalité, il annonce son choix : « C’est pourquoi j’ai décidé de rester, de résister, même si cela me coûte la vie. »
Dans ce témoignage empreint de dignité, il dénonce « l’absence totale de considération pour la vie humaine » et rappelle que « le judaïsme, comme toutes les vraies religions, est innocent des crimes commis par l’armée israélienne ».
Son message se conclut par une formule devenue mot d’ordre à Gaza : « Nous ne partons pas. »
Djamal Guettala