24 novembre 2024
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Grève d’El Watan : les travailleurs dénoncent le coup de force d’un groupe d’actionnaires

El Watan

Le nouveau cycle de grève entamé vendredi 16 septembre par les travailleurs du quotidien francophone El Watan en soutien à leur principale revendication qui a trait au versement de leurs salaires impayés depuis mars dernier a fait l’objet d’une tentative de sabordage de la part d' »un groupe d’actionnaires retraités de l’entreprise ».

C’est ce qui est indiqué dans une déclaration rendue publique dans l’après-midi de ce vendredi 16 septembre par la section syndicale du quotidien El Watan qui qualifie cet acte de « coup de force opéré par un groupe d’actionnaires retraités de l’entreprise venus, ce vendredi 16 mars 2022, spécialement pour confectionner le journal à la place des journalistes et travailleurs en grève ». « Cela constitue une grave dérive et une violation flagrante de l’exercice du droit de grève consacré et protégé par la loi 90-02 qui « interdit toute affectation de travailleurs par voie de recrutement ou autrement, destinée à pourvoir au remplacement des travailleurs en grève », estiment les syndicalistes.

Et de poursuivre : « Au lieu de chercher à régler la question des salaires impayés depuis le mois de mars 2022, l’employeur s’attelle malheureusement à briser le mouvement de grève, alors que depuis sa création le journal a fait de la défense des droits socioprofessionnels des travailleurs son sacré crédo ». Les grévistes, vent debout embraie : « Pire, certains actionnaires s’en sont carrément pris à Mme la secrétaire générale de la section syndicale et à un membre du bureau en voulant même les agresser physiquement, en prétextant une pseudo-« menace contre deux employées du journal », venues prendre part à cette malheureuse entreprise de violation du droit à l’exercice de la grève », est-il écrit dans la déclaration du syndicat. Le même syndicat précise que « la veille déjà, un membre du conseil d’administration a contacté plusieurs travailleurs, pour tenter de les intimider afin qu’ils participent à la confection du journal en ce vendredi de grève ».

En conclusion, il est affirmé que « devant ce grave dérapage, aux conséquences néfastes pour l’image du journal et de l’entreprise, que l’employeur doit assumer pleinement, les travailleurs continueront leur mouvement de grève jusqu’à satisfaction de leurs revendications légitimes, à savoir le versement des salaires impayés depuis le mois de mars 2022 et  se réserveront le droit de saisir la justice. »

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Rappelons que 150 employés de la SPA El Watan ont entamé cette grève ouverte depuis le 12 juillet 2022, à raison de deux à trois jours chaque semaine. L’objectif des grévistes est de réclamer le versement de leurs salaires et d’alerter l’opinion publique et les autorités quant aux menaces de disparition qui pèsent sur leur outil de travail.

Aujourd’hui, force est de constater que la situation de non-paiement des salaires persiste et le contentieux qui oppose le journal à l’administration fiscale et aux banques restent pendant. De même que la privation du journal de la publicité publique.

Des raisons invoquées par les propriétaires du journal pour justifier le non-paiement des salaires.

Pour les travailleurs, un nouveau pas est franchi dans le bras de fer qui les oppose à l’employeur coupable, à leurs yeux, de rompre le contrat de confiance qui lie les deux parties, suite à la tentative de briser leur mouvement de grève opérée par un groupe d’actionnaires. D’autant plus, qu’en décidant de suspendre leur mouvement de grève le 17 août dernier, ils (les travailleurs), ont donné des gages sur leur volonté d’aider à trouver une issue à l’impasse que vit la SPA El Watan. Un situation de laquelle les propriétaires du journal s’avèrent bien incapables de l’en sortir. Un motif aggravant qui contraint la section syndicale à revenir à la protestation à partir de ce vendredi.

Avec ce mouvement de grève et la rupture de confiance entre salariés et actionnaires, tout porte à croire qu’El Watan est en train de mourir d’une triste mort.

Samia Naït Iqbal

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