Les premières tendances issues de procès-verbaux (PV) circulant sur les réseaux sociaux donnent Fernando Dias da Costa en tête du premier tour de l’élection présidentielle du 23 novembre 2025 en Guinée-Bissau.
Selon ces données non officielles, il aurait obtenu une majorité absolue avec 293 446 voix (50,001 %), devançant Umaro Sissoco Embaló, crédité de 276 041 voix (47,035 %). L’écart entre les deux candidats reste étroit : 17 405 suffrages, soit moins de 3 % des votes valides, traduisant la tension et l’incertitude qui entourent ce scrutin.
Le taux de participation a été estimé à 63,3 %, avec 611 583 électeurs sur 966 152 inscrits ayant pris part au vote, y compris dans la diaspora. La participation féminine (50,46 %) dépasse légèrement celle des hommes (49,54 %), un chiffre révélateur d’un engagement politique notable des citoyennes. Parmi les votes exprimés, 586 883 sont valides, auxquels s’ajoutent 14 264 votes blancs (1,48 %) et 10 436 votes nuls (1,08 %). Dans un contexte où chaque voix compte, ces votes peuvent s’avérer déterminants pour la validation définitive du scrutin.
Outre les deux principaux candidats, dix autres prétendants figurent dans ces PV, mais leur influence reste marginale. José Mário Vaz recueillerait 5 776 voix (0,984 %), Baciro Djá 3 729 voix (0,635 %), tandis que les autres candidats totalisent moins de 0,3 % chacun. Ces chiffres confirment que la course se joue essentiellement entre Dias et Embaló, rendant tout retournement possible si des irrégularités étaient relevées.
Les résultats, détaillés par région – Tombali, Quinara, Oio, Biombo, Bolama-Bijagós, Bafatá, Gabú, Cacheu, Bissau et diaspora – dessinent une tendance globale favorable à Fernando Dias da Costa, mais ils demeurent provisoires. La confirmation des résultats définitifs demeure attendue. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle les avocats de M. Dias sollicitent l’intervention de la CEDEAO afin que le processus électoral puisse suivre son cours. Cette démarche vise à garantir la transparence et la légitimité de l’élection, en évitant toute contestation postérieure qui pourrait fragiliser la stabilité politique du pays.
Si les chiffres provisoires se confirment, Fernando Dias pourrait s’imposer, mais la Guinée-Bissau reste dans l’attente officielle, observée de près par ses citoyens et la communauté internationale. Le coup d’Etat mené le 26 novembre par des militaires a mis un terme au processus électoral. Deux semaines après le putsch, des figures politiques en exil à Dakar se sont réunies hier, mardi 9 décembre, aux côtés de la société civile sénégalaise. D’une même voix, ils demandent à la Cédéao de faire preuve de fermeté lors de son prochain sommet extraordinaire prévu dimanche 14 décembre et estiment qu’il est encore temps pour l’organisation régionale de faire proclamer les résultats des élections présidentielles à Bissau.
Mourad Benyahia

