Des manifestations contre la junte au pouvoir en Guinée depuis septembre 2021 ont paralysé jeudi la capitale, faisant un mort selon les organisateurs de ce mouvement de rue marqué par des heurts entre manifestants et forces de l’ordre.
Pendant que la rue de Conakry s’embrase, l’organisation des Etats ouest-africains affirme avoir convaincu les militaires de réduire la transition de trois à deux ans.
Peux communicatives, les autorités n’ont pas confirmé ce mort lors de ces manifestations interdites à Conakry, menées à l’initiative du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une importante coalition de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile, qui dénoncent la « gestion unilatérale de la transition » par la junte.
« J’étais à Conakry avec le président de la Commission (de la Cédéao) pour faire comprendre à la junte militaire la décision du sommet des chefs d’État que la transition ne peut pas dépasser les 24 mois. Eux avaient proposé 36 mois, mais on a réussi à les convaincre« , a déclaré Umaro Embalo à Bissau au cours d’une conférence de presse avec le président français Emmanuel Macron, en pleine tournée africaine.
L’ancien parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) et une autre importante coalition formée de partis, de mouvements et d’associations, l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (Anad), avaient également appelé à se joindre au mouvement de protestation.
Dans plusieurs quartiers, des heurts ont éclaté entre de jeunes manifestants et les forces de l’ordre, selon un journaliste de l’AFP.
Des barricades ont été dressées, des pneus brûlés. Et la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des groupes qui leur lançaient des pierres.
Le Parquet a ordonné jeudi des poursuites contre les organisateurs de la manifestation. Ibrahima Diallo, responsable des opérations du FNDC, s’est quant à lui félicité d’avoir réussi cette « paralysie » du système.
Le colonel Mamady Doumbouya, qui a renversé le 5 septembre le président Alpha Condé au pouvoir depuis plus de dix ans (2010-2021), s’est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans. Peu le croient.
Le 20 juillet, une mission de la Cédéao conduite par le président Embaló a été reçue à Conakry par le Colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition en Guinée.
La mission a séjourné à Conakry pour convaincre la junte militaire de proposer une date raisonnable afin d’éviter les sanctions économiques et financières de la Cédéao, le président de la Guinée-Bissau s’est longuement entretenu avec le chef de l’Etat guinéen, colonel Mamadi Doumbouya selon les médias locaux.
Avec agences
Conakry actu c’est décourageant les gens doivent prendre que c’est n’est pas ça la solution pic.twitter.com/9DBZ08Ra8n
— Kaba Mohamed Gims (@KabaGims) July 29, 2022