Samedi 11 novembre 2017
Hadda Hazem entamera une grève de la faim
Hadda Hazem, directrice du journal arabophone El Fadjr, annonce sur sa page facbook, qu’elle entamera dès lundi, une grève de la faim, en protestation contre « une mise à mort programmée » de son journal par les autorités du pays.
«Je vais entamer une grève de la faim pour que tout le monde soit au courant de ce que subissent les voix et les plumes libres de ce pays », écrit-elle.
D’après la journaliste, qui avait exprimé ouvertement son soutien à Ali Benflis lors présidentielles de 2014, « son journal est privé de publicité publique depuis trois mois ». Elle déplore également la « lâcheté des entreprises privées » qui refusent de s’associer à eux, « et qui veulent connaître en premier la nature des relations que l’on entretien avec le pouvoir »!. Elle explique également qu’en 2014 déjà, elle avait subi des pressions à cause d’un article qu’elle avait écrit, mais que les entreprises privées, continuait à les financer « parce qu’elles ne subissaient pas les mêmes pressions qu’aujourd’hui ».
Hadda Hazem, croit que cette situation est due en partie à sa dernière intervention sur les ondes de France 24, lors qu’elle avait confronté le diplomate algérien, Sadek Bougataya. «Après mon intervention sur les ondes d’une chaîne de télévision étrangère, il a été décidé de punir le journal et tous ses employés, malgré que mes déclarations n’engageaient que ma personne », poursuit-elle.
La directrice d’El Fadjr, nous apprend également que des journalistes et leurs familles risquent tout bonnement de se retrouver sans ressources, car elle ne peut plus verser les salaires. « Je me suis déjà endetté pour payer les salaires, et je ne peux plus le faire », regrette elle
Puis elle explique que ses lettres aux hautes autorités du pays sont restées sans suite..« J’ai écrit à la Présidence, et au chef du gouvernement sans que je ne reçoive une réponse ».
La dame connue pour ses positions anti-régime promet néanmoins de ne pas abdiquer, malgré les risques encourus. « Je vais risquer ma vie en entament dès lundi une grève de la faim (…) Ils réussiront peut être à tuer le journal, mais ils ne réussiront pas à briser ma plume, ni à étouffer ma voix, nous somme à l’époque de la presse alternative, et j’exprimerai mes opinions malgré eux », conclut-elle.
Pour rappel, de nombreux journaux, dont Le Matin d’Algérie, ont dénoncé à plusieurs reprises les mêmes pressions systémiques, qui obligent les annonceurs publics et privés à ne plus s’associer à eux.
Des pressions qui les privent des principales ressources financières à même de leurs permettre, de continuer à fonctionner normalement pour assurer un travail de qualité.
Un sursaut collectif et des actions concrètes de la presse indépendante s’imposent face à cette pratique sournoise. Il en va de sa survie.