C’est l’histoire invraisemblable d’un jeune couple de Saint-Malo qui se bat depuis six mois pour inscrire son bébé à l’état civil et qui se voit refuser le prénom Hadès.
Y a rien à dire, dans ce domaine aussi la France cumule du retard sur l’Algérie où les prénoms amazigh étaient interdits, il n’y a pas si longtemps. Le sont-ils toujours d’ailleurs ?
Qui est ce Hadès ?
Dans la religion et la mythologie grecques antiques, Hadès est une divinité chthonienne, frère de Zeus et de Poséidon. Comme Zeus gouverne le Ciel et Poséidon la Mer, Hadès règne sous la terre et pour cette raison il est souvent considéré comme le « maître des Enfers ».
Dans cette mythologie, le rôle de Hadès est d’empêcher les morts de quitter les enfers pour ne pas effrayer les hommes et les dieux. Une connotation jugée péjorative par les services de l’État !
C’est donc sur la base de ce mythe grec que l’officier de l’état civil et le procureur de la république ont refusé au couple de Saint-Malo de prénommer leur enfant Hadès !?
Mais c’est quoi un prénom bonté divine sinon un agencement de lettres qui permet de distinguer un membre d’une famille donnée ?
Nos honorables administrateurs français redoutent-ils le courroux et la vengeance de ce Hadès en laissant les morts s’enfuir de l’enfer pour venir les effrayer la nuit ?
À moins qu’ils appartiennent à une secte et versent dans un ésotérisme inaccessible aux profanes que nous sommes !
Qui a dit que la France était totalement guérie de ses enchainements sataniques ?
Il ne reste plus qu’à faire appel à notre vénérable cheikh Chems-Eddine pour une séance d’exorcisme et de b’khor et la boucle de la bêtise est bouclée !
En attendant, Hadès ou pas, pour notre jeune couple de Saint Malo, c’est la descente aux…enfers !
Décidément, entre hallal et haram, la France aussi marche sur la tête !
Kacem Madani
