Tout le monde en parle et attend avec impatience la reprogrammation du match entre le hirak et le pouvoir, interrompu au mois de mars 2020 par la pandémie du coronavirus, sur un score de parité (0 à 0).

Suivi par des millions d’Algériens et des millions de téléspectateurs aux quatre coins de la planète, ce match a tenu toutes ses promesses. Au jeu plaisant fait de passes courtes et de déviations des jeunes joueurs du hirak, le pouvoir a opposé l’expérience et l’impact physique de ses redoutables guerriers.

Dès le début du match, le 22 février 2020, le hirak a pris le pouvoir à la gorge pour ne plus le lâcher. Le pouvoir a vacillé mais n’est pas tombé, au grand dam des supporters du hirak et des amateurs du beau jeu et du spectacle.

Le pouvoir, qui n’est pas tombé de la dernière pluie, a laissé passer l’orage avant de commencer à reprendre du poil de la bête, en usant parfois d’antijeu. Enervés, des joueurs du hirak répondent du tac au tac et se font bêtement expulser.

Pire encore, un journaliste freelance qui filmait le match a été embarqué sur le champ et demeure à ce jour derrière les barreaux. L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a demandé sa libération, mais en vain.

Maintenant qu’on a trouvé le vaccin du Covid-19 et que le virus sera bientôt vaincu, il ne reste plus alors qu’à programmer à nouveau ce match et le laisser aller à son terme. Seule façon de désigner le représentant légitime de l’Algérie.

Le hic, cependant, est que ce match est retransmis par tous les médias internationaux, sauf la télévision algérienne qui le boude, au mépris du bon sens et de la déontologie. C’est que le pouvoir ne se gêne pas d’être juge et partie.

Une chose est sûre, en tout cas, si ce match venait à être reprogrammé, il dévoilerait beaucoup de choses et pourrait même entraîner la rétrogradation du pouvoir.