29 mars 2024
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Humilité et grandeur chez Lounis Aït Menguellet

Lounis Aït Menguellet.
Lounis Aït Menguellet sera à l’Arena Accor le 26 novembre.

Les sorties médiatiques de Lounis Aït Menguellet sont rares, alors quand il s’exprime, forcément sa parole est passée au tamis, comme au demeurant ses chansons. En attendant son concert événement à l’Accor Arena, le 26 novembre, le chanteur a donné un entretien au site lepoint.fr. Extraits.

Il y a chez Lounis Aït Menguellet une humilité doublée d’une grandeur qui décoiffe les plus avertis. L’homme garde la main ferme sur la barre malgré les tempêtes et les époques. Rien ne l’ébranle. Le succès et la réputation qu’il a forgée au fil des années ne l’ont nullement grisé. Bien au contraire. Sur sa carrière, Lounis Aït Menguellet confie : « Je n’ai jamais pensé à mon activité en termes de carrière ou recherché avec qui je dois travailler pour en faire une».

Il est vrai que l’artiste a tracé sa voie par sa voix, son abnégation au travail. Et sans nul doute sa patience. Une patience qui n’est peut-être pas étrangère à celle de l’ébéniste qu’il a voulu être dans son jeune âge. Ce métier d’artisan où le labeur est une jouissance qui se vit dans sobrement, naturellement ressemble à s’y méprendre à la sapience du poète qu’il est. Il y a de tout cela chez lui, mais bien d’autres repères autrement plus immanents.

« Les gens de mon village sont vrais »

Tout poète qu’il est l’homme est ancré dans son terroir, duquel il puise la puissance de son verbe. Lounis Aït Menguellet demeure très attaché à son village Ighil Bouamas. Il ne s’en éloigne que pour des concerts et pour revenir y vivre. Il ne s’y ressource pas seulement. Il y vit et y respire la vie comme il ne peut le faire nulle part ailleurs. Au village, il est dans le vrai. Avec ses semblables. Dans l’entretien, Lounis Aït Menguellet rend hommage aux siens. A ceux de son village auxquels il s’identifie. « Je suis à l’image des gens que je côtoie dans mon village au quotidien. Ils sont vrais, ils ont les pieds sur terre, analyse-t-il. Avec eux, on ne triche pas, on ne se déguise pas, on est, tout simplement. Sachant que je ne suis qu’un parmi eux je ne peux pas prétendre à revêtir un costume qui me dissocierait de qui je suis ».

Lounis Aït Menguellet n’aime pas s’étendre sur sa personne. Pour autant, il ne doute jamais de qui il est, comme il le dit. Il est foncièrement chevillé à ses convictions. Le temps, les rencontres, les succès et l’adversité n’ont pas eu raison de sa trajectoire et de ses choix et convictions. «Je sais qui je suis, je sais où je mets mes pas, je sais ce que je peux faire et ce que je m’interdis de faire. Ce que j’écris passe nécessairement par ces filtres», a-t-il expliqué.

Ceux qui brutalisent la société

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Après une première séquence de sa vie d’artiste dans laquelle il a porté au firmament la chanson d’amour, il a pris naturellement à la fin des années 1970 ses responsabilités de chanteur engagé. Le poète observe les bouleversements qui agitent le monde. Il les décrypte en vers et brocarde les responsables. trouve affecté. Bien sûr, ce n’est pas de gaieté de cœur qu’il se dresse avec le verbe contre l’arbitraire, l’avanie et l’injustice. Le poète aurait aimé que le monde soit autre que celui qu’il est.

« Si notre monde avait été ce qu’il aurait dû être, je ne pense pas que je me serais permis de venir en altérer l’harmonie par des mots. Il se trouve que nous sommes malheureusement aux antipodes de ce qu’il devrait être et nécessairement chaque être censé sur cette terre aspire à la paix, aux libertés, au bonheur… Comme ce sont des fruits inaccessibles dans un bon nombre de contrées et que l’on ne peut que soit les rêver, soit éternellement les quémander, soit se lever pour les dire haut et fort, parfois pour certains au risque de leur vie, alors si des mots trouvent écho auprès d’autres êtres humains, « il ne faut pas être une lumière pour deviner qui sont ceux qui brutalisent une société ».

Lounis Aït Menguellet cultive le souhait que la culture amazighe, combattue censurée et niée par le régime algérien et ceux de tous les pays d’Afrique du Nord, se suffise à elle-même « et qu’elle ne dépendra pas d’un tel ou un tel, mais de tous ses enfants et qu’ils la feront vivre, vibrer de concert auprès de toutes les autres nations ».

Samedi 26 novembre, Lounis se produira à la mythique salle de l’Accor Arena, là justement où il avait chanté en 2018 avec Idir et Allaoua. Ce 26 novembre, le chanteur gratifiera son public de biens belles surprises.

Synthèse Hamid Arab

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