25 avril 2024
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TRIBUNE

Ignominies

Ce n’est pas un inventaire à la Prévert : un tableau noir de l’Algérie mais tout à fait réaliste… évidemment très incomplet car il faudrait des volumes pour consigner tous les méfaits des dirigeants algériens depuis l’indépendance… 

– La constitution algérienne n’est plus qu’un chiffon servant à caler une porte et qui est sans aucune valeur puisqu’elle est bafouée tous les jours par le pouvoir et ses séides corrompus (« politiques », «juges », …). « Le pouvoir » englobe les généraux aux manettes et bien entendu l’exécutif y compris le président et son entourage qui n’en sont que l’émanation et le bras armé…

– Sinon, il n’y a rien de nouveau sous le soleil, le discours de déni est toujours de mise :

Pas de détenus politiques, pas de détenus d’opinion, pas de détenus de conscience, il n’y a que des criminels… L’Algérie est une « puissance régionale », elle n’a besoin de personne pour régler ses problèmes… Tout va bien !

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Impunité

Impunité pour les exécutants à tous les niveaux (gendarmes, policiers, juges…) et pour les donneurs d’ordre (le « pouvoir ») pour de multiples crimes. Aucune enquête des « autorités » (ou alors enquête ou commission qui n’a mené à aucune condamnation…). Pour ne citer que les plus récents:

– L’assassinat des 129 jeunes de 2001 en Kabylie.

– Les journalistes et autres militants qu’on a laissé mourir dans leur cellule.

– Les islamistes -et les agents du pouvoir- graciés pour tous les crimes commis durant la décennie noire.

-Plaintes sans suite pour des faits et dires très graves de la part d’« élu(e)s » (député(e)s et sénateurs et autres « responsables » politiques) contre la Kabylie et les Kabyles. On a la preuve maintenant (mais tout cela était bien entendu connu depuis longtemps) de leur vénalité et de leur élection truquée par la corruption… Et d’ailleurs ces députés véreux et corrompus ont continué à voter les « lois de la république » même après la chute (?) de Bouteflika !

Compassion

De la compassion et de la sympathie de la part de ce pouvoir pour les « amis » (Palestine, Polisario,…) mais jamais pour les citoyens algériens : combien de tragédies, de catastrophes dans ce pays sans aucun mot, aucune marque de compassion pour eux et ils sont souvent même laissés à l’abandon, à leurs morts et leurs souffrances…

Truquage et falsification 

– Elections truquées : même quand le pouvoir ne peut faire autrement -sans se déjuger- que de valider des résultats calamiteux, il fanfaronne… De toute façon, le taux d’abstention ne l’intéresse pas. Avec seulement 100 voix sur des centaines de milliers, des députés sont élus en Kabylie…

– Enseignement d’une histoire falsifiée : mise à l’honneur de personnages douteux ou même criminels et l’écartement systématique de tous ceux qui ont fait l’Histoire … toutes périodes confondues, de l’Antiquité à nos jours.

– La journée de la science représentée par un religieux !!! Il faut dire qu’en Algérie la science est assimilée à la religion… D’où tous les ravages produits par cette idéologie mortifère dans l’éducation en particulier mais également au plus haut sommet de l’état. L’Algérie est toujours dans l’ère de la magie et de la superstition : quand des « ministres » (!) valident les élucubrations d’escrocs criminels soi-disant thaumaturges, il n’y a plus rien à dire…

Arbitraire et liberté d’expression et de conscience, liberté de la presse : droits fondamentaux bafoués

– Arrestation arbitraire, torture, déni de justice, parodie de procès : les juges sont aux ordres

– Emprisonnement de militants politiques qui apportent des idées au débat sur la situation catastrophique algérienne et les manières d’en sortir avec des propositions solides.

– Emprisonnement de simples citoyens ou des militants associatifs pour avoir donné leur opinion, pour avoir rapporté des faits dérangeants pour le pouvoir, pour avoir professé une autre religion que l’Islam ou pour leur athéisme

– Liberté de conscience supprimée dans la dernière constitution…

– Opposition muselée et réprimée : aucun contre-pouvoir n’est toléré

– Journalistes arrêtés arbitrairement pour avoir fait leur travail quand les faits déplaisent au dirigeants…

– Volonté de contrôler la presse mais cela échappe heureusement en partie au pouvoir avec Internet : les journaux électroniques – dont beaucoup sont censurés en Algérie – et les réseaux sociaux pallient parfois cet interdit. Sinon, Internet est coupé tout simplement… D’ailleurs, l’Algérie ne possède toujours pas une connexion digne de ce nom alors qu’elle se targue d’être un géant africain : en est encore à 1 ou 2 Mbits/s.

De tous les points de vue, l’Algérie est encore un pays sous-développé et on l’a vu encore avec les incendies meurtriers de Kabylie, pourtant récurrents : l’Algérie ne possède aucun canadair au contraire de ses voisins immédiats, parce que ces appareils ne sont pas adaptés au terrain algérien, selon la protection civile ! Vous avez bien lu. Et pourtant les dirigeants ont été pour une fois obligés et contraints de demander de l’aide et des canadairs… devant l’ampleur de la catastrophe et de leur incurie et incompétence. A défaut de faire leur mea culpa (impensable !), des arguments éculés sont encore évoqués : atteinte à l’unité nationale, main de l’étranger, etc.

– La télévision officielle, organe de la propagande du pouvoir, diffuse toujours les mensonges et les oukases des dirigeants. L’Algérie est « le meilleur des mondes »…

– Le prestige mal placé (grande mosquée, matériel militaire, …) et les outils de répression restent prioritaires…

Textes législatifs (juste pour la forme, étant donné qu’ils n’ont aucune valeur sauf pour les crédules)

– Des textes fondamentaux sans aucune valeur au moins pour les dirigeants : la constitution est bafouée tous les jours et même par d’autres lois…

– Le cas du code de la famille est à cet égard exemplaire : une partie de ses dispositions est anticonstitutionnelle car contraires à l’égalité des droits : par exemple l’époux peut divorcer sans aucun motif et sans aucune compensation alors que l’épouse doit une compensation à son époux si elle demande le divorce…

– Des textes législatifs dont l’application et l’interprétation sont laissés à la discrétion des juges et on s’en doute, toujours négativement quand il s’agit de réprimer des opposants.

Incurie

Le pouvoir algérien est connu depuis des lustres pour son incurie vis-à-vis de la population : il n’y a que le prestige qui l’intéresse, on l’a dit : par exemple, où sont les hôpitaux avec tout le matériel médical nécessaire ? Non, on préfère construire une mosquée gigantesque à coup de dizaines de milliards et qui va pourrir dans son coin…

Censure et propagande sont les deux mamelles de cette chape de plomb.

Est-ce un régime de dictature militaire et/ou plus simplement un pouvoir de voyous criminels qui se sont accaparées les richesses du pays, sont au-dessus des lois et font subir l’arbitraire à quiconque (individus, groupes, régions en particulier la Kabylie) ose les critiquer et essaye de les déloger ?

Que faire alors devant tant d’ignominies ? Comment a-t-on pu rester patients pendant 60 ans même s’il y a eu quand même quelques moments de contestation forts, mais hélas non organisés ? Peut-être des pistes dans un prochain billet…

Auteur
Kamel Naït Zerad

 




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