Jeudi 15 mars 2018
Il est temps d’agir contre Moscou, « complice » des atrocités d’Assad, selon Washington
Le temps est venu d’agir contre la Russie, « complice » des « atrocités » commises par le président syrien Bachar al-Assad en Syrie, par des mesures « politiques et économiques sérieuses », a déclaré jeudi le conseiller de Donald Trump à la sécurité nationale.
Le général H.R. McMaster a jugé, lors d’un discours au Musée du Mémorial de l’Holocauste des Etats-Unis, à Washington, que la Russie et l’Iran étaient « complices des atrocités d’Assad ».
« La Russie n’a rien fait pour inciter Assad à garantir l’acheminement de l’aide humanitaire, à respecter le cessez-le-feu » dans la Ghouta orientale, près de Damas, a-t-il dit.
La porte-parole du Pentagone Dana White, évoquant elle aussi la « complicité » de Moscou, a même estimé que les Russes avaient fait le « choix délibéré de ne pas restreindre le régime d’Assad ». « Par conséquent, le carnage continue dans la Ghouta orientale », a-t-elle ajouté devant la presse.
« La Russie est moralement complice et responsable des atrocités d’Assad », a-t-elle ajouté.
Pour H.R. McMaster, « toutes les nations civilisées doivent tenir l’Iran et la Russie pour responsables ». « Toutes les nations doivent répondre plus fermement qu’en publiant de simples communiqués musclés. Le temps est venu d’imposer des conséquences politiques et économiques sérieuses à Moscou et Téhéran », a ajouté le conseiller présidentiel, sans plus de précisions et alors que Washington est souvent critiqué pour ne pas passer de la parole aux actes.
« Assad ne doit pas rester impuni pour ses crimes, ses parrains non plus », a-t-il insisté, rappelant seulement que les frappes militaires américaines décidées par Donald Trump au printemps contre les forces syriennes représentaient un « message sans équivoque »: l’utilisation d’armes chimiques « n’est jamais acceptable ».
« Si on doit tenir notre promesse, +plus jamais ça+, nous devons aussi agir pour protéger les victimes » et punir « tous » les « responsables », a ajouté le général McMaster.
Les 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont adopté le 24 février à l’unanimité la résolution 2401 exigeant un cessez-le-feu d’un mois en Syrie, qui n’est pas respecté.
La Russie, qui a voté en faveur de ce texte, a indiqué jeudi qu’elle allait continuer de « soutenir » les forces de Damas dans leur offensive sur le bastion rebelle de la Ghouta orientale en Syrie, confirmant l’appui militaire russe pour cette opération meurtrière.
« Nous continuerons à combattre les terroristes, nous les vaincrons, nous les vaincrons dans la Ghouta orientale, où l’armée syrienne mène actuellement une opération avec notre soutien », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov lors d’un forum à Moscou.
Pour le Pentagone, « soit la Russie est incompétente, soit elle commet des actes illégaux, soit c’est les deux », a indiqué Mme White, appelant une nouvelle fois Moscou à faire pression sur le régime de Damas pour « qu’il arrête de tuer des Syriens innocents ».
Plus de 1.220 civils ont été tués dans la Ghouta orientale depuis le 18 février, selon un dernier bilan.