Le verdict est tombé tard dans la nuit dans le procès de Kamira Naït Sid, Bouaziz Aït Chebib et Slimane Bouhafs au chambre criminelle de deuxième instance près la cour d’Alger. Injuste, comme tous les verdicts du téléphone.
Le verdict est cinglant. Arbitraire. Kamira Nait Sid et Slimane Bouhafs sont condamnés à 3 ans de prison ferme et à 100 000 dinars d’amende chacun pour atteinte à l’intégrité territoriale.
Bouaziz Ait Chebib est acquitté dans cette affaire mais reste en prison car poursuivi dans d’autres dossiers. Décidément le valeureux militant de l’identité amazigh n’en a pas fini avec la justice du duo Tebboune-Chanegriha.
Le parquet près la chambre criminelle de deuxième instance de la cour d’Alger avait requis 5 ans de prison ferme et 100 000 dinars d’amende à l’encontre des trois détenus d’opinion originaires de Kabylie. Kamira Naït Sid, Bouaziz Aït Chebib et Slimane Bouhafs croupissent en détention depuis ce terrible mois d’août de 2021 qui a vu la mort de plus de 120 personnes dans des incendies criminels en Kabylie .
Etrange façon de célébrer l’indépendance du pays ! Punir, punir… jusqu’à n’en plus pouvoir.
En effet, en ce jour anniversaire du 5 juillet, certains espéraient des libérations de détenus d’opinion. Peine perdue. Tebboune a rendu la liberté à plus de 8000 prisonniers de droit commun tout en gardant derrière les barreaux ceux qui se battent pour une Algérie meilleure.
Il faut se rendre à l’évidence, les hommes au pouvoir actuellement sont nourris d’un esprit de revanche inimaginable contre le peuple algérien qui a « osé » réclamer un changement profond du système de gouvernance au printemps 2019. Plus que jamais fermé et se sachant diablement impopulaire, le régime ne lâchera rien. L’emprise totale sur la société ne sera pas levée de sitôt.
Faut-il rappeler en ce jour anniversaire de l’indépendance que près de 300 détenus d’opinion croupissent dans les prisons ? Que l’arbitraire court dans les rues. Que le désespoir est le quotidien des Algériens. Rien et aucun discours ne peut nier cette terrible réalité. Les Algériens ne sont pas dupes.
Ce n’est pas là l’esprit de la Soummam ! Loin de là. Ceux qui ont pris les armes en Novembre 1954 contre le colonialisme français ne pouvaient jamais imaginé dans le plus profond de leur cauchemar qu’un des dirigeants algériens allaient embastiller des citoyens pour leurs opinions à l’indépendance. A ce titre, le régime en place ne peut aucunement se revendiquer, comme il le soutient, de l’esprit Novembre. Il en est son contraire.
Yacine K.