29 mars 2024
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Israël : Netanyahu au seuil du pouvoir avec l’extrême droite

Netanyahu

Au lendemain des législatives en Israël ayant placé son parti en tête, Benjamin Netanyahu semble en passe de revenir au pouvoir grâce à l’extrême droite, même si les résultats définitifs pourraient changer la donne.

« Netanyahu cherche une victoire décisive, Lapid espère l’égalité, Ben Gvir fête la victoire », titre mercredi le Yediot Aharonot, le journal israélien le plus vendu. Celui qu’on surnomme Bibi est pour la énième fois aux portes du pouvoir.

A 17H30 (15H30 GMT), environ 87% des bulletins avaient été dépouillés, a indiqué la commission électorale. D’après ses résultats partiels, le Likoud (droite) de M. Netanyahu obtient 32 sièges, devant la formation centriste Yesh Atid (« Il y a un futur ») du Premier ministre sortant Yaïr Lapid qui récolte 24 sièges, sur les 120 du Parlement.

Les alliés d’extrême droite de M. Netanyahu, Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, sont eux arrivés en troisième position avec 14 sièges, soit le double des sièges dont ils disposaient jusqu’alors. Suit le parti de centre-droit de l’ex-chef de l’armée Benny Gantz (12 sièges), membre de la coalition sortante.

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Avec ses alliés, le bloc de M. Netanyahu compterait 65 sièges, soit quatre de plus que la majorité.

Mais ces scores pourraient changer à l’annonce des résultats officiels, notamment en fonction des sièges remportés par les petits partis. Deux listes -un parti arabe israélien et la formation de gauche Meretz- flirtent avec le seuil d’éligibilité.

« Il est encore trop tôt pour spéculer sur l’exacte composition du prochain gouvernement de coalition tant que tous les votes ne seront pas comptés », a commenté dans un communiqué l’ambassadeur des Etats-Unis en Israël, Thomas Nides.

Le scrutin s’est déroulé sur fond d’un regain de violences en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël. Mercredi, l’armée israélienne a tué un Palestinien ayant grièvement blessé un soldat dans une attaque à la voiture bélier à un checkpoint.

«Coalition d’extrémistes»

Jugé pour corruption et le plus pérenne des chefs de gouvernement de l’histoire d’Israël, M. Netanyahu, 73 ans, avait perdu le pouvoir en juin 2021 au profit d’une coalition hétéroclite mise sur pied par Yaïr Lapid.

« (…) Nous devons attendre les résultats définitifs mais notre chemin, celui du Likoud, a prouvé qu’il était le bon, nous sommes près d’une grande victoire », a lancé dans la nuit M. Netanyahu à ses partisans à Jérusalem.

Son rival, M. Lapid a lui aussi affirmé que « tant que le dernier bulletin de vote n’est pas compté, rien n’est joué ».

Mais d’emblée, un ancien du Likoud, l’actuel ministre de la Justice Gideon Saar, a prévenu du risque de voir Israël se diriger vers une « coalition d’extrémistes » menée par M. Netanyahu et ses alliés.

« Le temps est venu pour un gouvernement de droite à part entière. Le temps est venu d’être les maîtres (…) dans notre pays ! », a lancé mercredi M. Ben Gvir, réitérant son appel à user de la force, notamment contre les Palestiniens.

« Israël est sur le point d’entamer une révolution de droite, religieuse et autoritaire, dont le but est de détruire l’infrastructure démocratique sur laquelle le pays a été construit », s’est alarmé le grand quotidien de gauche Haaretz.

«Déprimée»

« Je me suis réveillée ce matin avec l’espoir que les résultats aient changé mais lorsque j’ai lu qu’il menait (Netanyahu, NDLR), ça m’a complètement déprimée », a déclaré à l’AFP Lauren Vaturi Moses 24 ans, restauratrice à Tel-Aviv.

« C’est absurde qu’il puisse être élu alors qu’il est inculpé et que son procès est en cours. »

Pour ces cinquièmes législatives en trois ans et demi, la classe politique craignait une « fatigue » des 6,8 millions d’électeurs inscrits. Mais au contraire, le taux de participation a été de 71,3%, soit le plus élevé depuis 2015.

Dans le système proportionnel israélien, une liste doit obtenir au moins 3,25% des voix pour entrer au Parlement, soit un minimum de quatre sièges.

La situation est particulièrement critique pour les partis de la minorité arabe israélienne, hostiles au bloc de droite de M. Netanyahu.

En 2020, ils avaient récolté un record de 15 sièges après une campagne sous une seule bannière. Mais ils se sont cette fois présentés en ordre dispersé sous trois listes, Raam (islamiste), Hadash-Taal (laïc) et Balad (nationaliste). Si certains n’atteignent pas le seuil d’éligibilité, cela augmentera les chances d’une victoire de M. Netanyahu.

« Les résultats montrent que Netanyahu a le plus de chance de former un gouvernement, avec des fascistes à ses côtés », s’est inquiétée Aïda Touma-Suleiman, députée de Hadash-Taal. « Nous sommes profondément préoccupés car cela témoigne de la direction que prend ce pays et ce qui attend les Palestiniens. »

Avec AFP

3 Commentaires

  1. Il n’y a vraiment pas de quoi s’inquiéter Mme Aïda Touma-Suleiman, députée de Hadash-Taal, Tebboune a décidé de prendre personnellement en main la question palestinienne. Netanyahu n’a donc qu’à bien se tenir. Pas de vagues Benyamin, Tebboune (de son vrai nom Benyamin aussi selon une information qui a déjà largement circulé) t’a à l’oeil! Attention, quand « qawa dhariba » se met en branle, rien ne lui résiste, ni Tsahal ni 3amar bouzouar.

  2. personnellement ça ne me gênerait pas qu’il soit juif! le problème c’est pourquoi les juifs algériens cachent-ils leur religion? depuis le décret Crémieux ils sont de nationalité française, ont-ils gardé cette nationalité à l’indépendance de l’Algérie auquel cas selon la loi algérienne ils ne devraient pas accéder des postes dans la fonction publique ou politique!

  3. extême droite ou pas extrême droite les palestiniens ne renonceront jamais à leur terre et à long terme ce seront les sionistes qui seront les perdants, leur état d’apartheid deviendra intenable politiquement, juridiquement, démographiquement!

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