Samedi 10 octobre 2020
J’aurais tant aimé rendre ici hommage à mon père…
J’aurais tant aimé rendre, ici, hommage à mon père en disant «aujourd’hui, le 10 octobre, cela fait 27 ans que Djilali Belkhenchir, mon père nous a quittés… » ou bien « …mon père s’en est allé… » pour évoquer une mort douce, un départ sur la pointe des pieds…comme cela peut arriver à beaucoup de gens, dans la vie normale…
Et bien, non !!!
Je fais, définitivement, partie de ces familles dont la vie a cessé d’être normale le jour où des terroristes islamistes ont décidé d’ASSASSINER un des leurs…un digne fils de l’Algérie. Une patrie dont ces terroristes se sont rendus définitivement indignes de par les crimes abjects qu’ils ont commis.
Je ferai, toujours, partie de ces familles dont la vie a cessé d’être normale parce qu’elles n’ont pas eu droit à l’ouverture d’une enquête en bonne et due forme, à un procès et à la condamnation de ces criminels.
Je suis partie intégrante de ces familles dont la vie a cessé d’être normale lorsque a été promulguée la loi de la Concorde civile : elle les a réduites au silence, sous peine de poursuites judiciaires, alors qu’elle a amnistié les terroristes.
Mais où étaient, à ce moment là, ces magistrats zélés qui condamnent, sans ciller, Khaled Drareni et les 77 autres détenus d’opinion à croupir en prison pour « …atteinte à l’intégrité du territoire national » ? Comment ces magistrats qui, sans répit, traquent les « criminels, ennemis de l’Algérie et du peuple algérien » ont-ils pu accepter une telle loi ?
Combien doit être immense leur souffrance « d’hommes de loi » de voir, aujourd’hui, ces anciens terroristes blanchis de leurs horribles méfaits, se pavaner et raconter leurs crimes, sans sourciller !!!
J’en rirais presque…
Ma vie a cessé, en effet, d’être normale le 10 octobre 1993 si tant est qu’elle l’ait été un jour, à l’instar de celle de tout le peuple algérien.
S. B.
** Ce coup de colère a été publié sur les réseaux sociaux par la fille du professeur Belkhenchir assassiné le 10 octobre 1993.