24 novembre 2024
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Judaïsme, christianisme, islamisme… athéisme

Religions

La relaxe de Saïd Djabelkhir dans son procès en appel pour atteintes aux préceptes de l’Islam représente une petite lueur d’espoir dans ce monde des ténèbres qui n’en finit pas de se creuser. Profitons-en pour rajouter une couche et insister encore une fois sur le fait que la croyance est une affaire d’ordre privé !

Viendra le jour – qui sait ? – où revendiquer son athéisme ne fera pas l’objet de toutes sortes de condamnations futiles et inutiles de la part de n’importe quel gugus qui s’autoproclame gardien du temple sacré !?

Déclarer et vivre son athéisme, en toute symbiose avec l’histoire de l’humanité, est un processus de maturation interne qui s’étale sur de nombreuses années, voire des décennies, et qui ne s’arrête quasiment jamais.

Dans ce même ordre d’idée, qui peut prétendre avoir opté pour une religion ou une autre grâce aux mêmes processus de rétro-prospection ? En Islam, la règle est :  ton père est musulman ; que tu le veuille ou non, tu l’es aussi ! Chez les juifs c’est via la mère que l’on hérite du ticket gagnant accordé à Moïse et ses enfants. Chez les Chrétiens c’est via le prêtre de sa première communion. Chacun sa méthode pour berner et convertir son monde pour l’attirer dans le piège de la paroisse. L’une toujours meilleure que l’autre.

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J’ai lu chaque verset de chaque sourate du Coran ! J’ai lu la Bible dans son intégralité ! Et le moins que j’en puisse dire pour les résumer est que toutes les envolées syntaxiques de ces livres célestes ne sont que de piètres salades indigestes concoctées par les hommes pour dominer les hommes, et surtout réduire la femme à une simple mécanique de jouissance et de reproduction pour le bien-être exclusif de l’homme.

Je comprends qu’un mâle, dans son immense naïveté, puisse adhérer à des messages qui promettent rivières de vin, jardins et cours d’eau ruisselants, merveilles, richesses, et houris par dizaines à ceux qui auront mérité une petite place à la droite d’un Allah bienveillant pour l’éternité, si tant est que ce mâle sache faire preuve de retenue sur Terre. Cependant, je ne comprendrai jamais comment une femme puisse adhérer à ces messages qui font d’elle une créature – que dis-je ? – un objet, soumis aux désidératas de son maître quasi-absolu désigné de là-haut : l’homme, avec un petit h !

À cet égard, que l’on nous trouve un seul verset des textes sacrés dans lequel Jéhovah, Dieu ou Allah s’adresse directement à la Femme ! On ne le trouvera point ! tout simplement parce que Torah, Bible et Coran ont été confectionnés par des hommes pour les hommes ! Le Coran, par exemple, a été rédigé par cette multitude de Khalifes qui se sont succédé en terre d’Arabie pour composer une religion à contre-courant de celle de Jésus Christ (*). Ce prophète intercalé entre Moïse et Mahomet, dont on encourage les Chrétiens à boire un peu de son sang pour mériter sa petite place à la droite du père éternel ! Boire du sang pour mériter la compagnie du saint esprit, Wa yababaaaaa c’est-y quoi ça !? Comme l’a récemment imagé un voisin lors d’échanges hilarants concernant les religions : « celui qui assiste, pour la première fois de sa vie, à la messe du dimanche matin sur France 2, eh bien, il est amené à conclure à un cérémonial d’aliénés ! »

Selon le message biblique, Eve ne serait qu’une excroissance d’Adam, créée à partir d’une côte de ce dernier !? Comment diable un cerveau normalement constitué peut accepter ce genre de sornettes ? Ne parlons pas de la vierge Marie et de tout ce qui y gravite, en termes de père, de fils et de saint esprit, à travers le fils de Dieu, le nommé Jésus Christ. D’ailleurs, parfois on nous le présente comme fils de Dieu et parfois en incarnation sur Terre de ce même Dieu !? Allez donc démêler cette khalota ! (Cafouillis) Sans parler du fait que si Adam et Eve étaient nos ancêtres originaux, nous serions tous le produit d’un inceste originel. Cela expliquerait peut-être la dégénérescence galopante de l’homo-sapiens…

Concernant cette misogynie manifeste de toutes les saintes écritures, Je refuse l’idée qu’Allah a créé mon petit cosinus, ma petite moitié, pour m’octroyer toutes sortes de droits supérieurs aux siens, alors que c’est elle qui a porté mes enfants !  À cet égard, je la considère et la considèrerai toujours comme la lumière de ma destinée ! Je refuse l’idée qu’elle me doit obéissance, et qu’Allah me promette d’autres femelles plus aguichantes qu’elle si, et seulement si, je suis un bon musulman ! Il est évident que, pour l’écrasante majorité des croyants masculins, c’est bien de cela qu’il s’agit !

Dame nature a ses règles ! L’Homme en a décodé certaines, mais ce n’est pas parce que d’autres lois nous échappent qu’il faille nous réfugier derrière l’idée d’un Allah qui conditionne nos moindres faits et gestes, en comptabilisant nos prières et nos génuflexions de soumission ! Honnêtement si tel était le cas, ça serait décevant de la part du maître d’un Univers qui s’étale sur des milliards d’années-lumière. Si tant est que ce créateur existât !

Je conçois aussi la difficulté, voire l’anxiété, de tirer un trait sur des dizaines d’années de charge sociale et émotionnelle qui pèsent sur les épaules de chaque individu, et qui forment le socle de toute identité ! Mais si l’identité des uns et des autres s’était retrouvée coincée dans l’espace et le temps originels, il n’est pas certain que l’homo-sapiens aurait suivi l’évolution fulgurante qu’il a connu au cours de ces derniers centenaires qui ont suivi le siècle des lumières. Une évolution fracassante qui, certes, annonce la fin proche de l’espèce préférée des cieux ; mais cela est une autre histoire.

Evidemment, l’idée qu’une croyance qui vous fait rêver d’une traversée du mur d’une fin de vie programmée pour resusciter dans un au-delà supérieur, dans lequel ne règne que rumba et zerda pour les hommes, puisse porter une espèce de charge émotionnelle réservée aux croyants pratiquants est, en soi, fort alléchante. Cependant, il faut admettre aussi le fait que si seule la religion avait la capacité de nous doter d’une quelconque charge d’émotions, alors nous, les mécréants, aurions tous des cœurs de pierre ! Ce qui est loin d’être le cas, bien au contraire.

Le débat sur les religions gagnerait en maturité si on laissait s’exprimer le non croyant qui n’a aucune chapelle à défendre sinon celle de cet universalisme auquel nous aspirons tous.

Sans prétention aucune, le drame du monde c’est que ça dérangerait trop d’intérêts pour laisser s’exprimer les athées sur des canaux d’informations grand publique ! Si on démonte le Coran, que resterait-il de la Bible et de la Torah ? ces piliers de sociétés qui s’acharnent à séparer les hommes au nom de préférences célestes attribuées aux uns puis aux autres, aux rythmes des siècles et des humeurs du maître des cieux. Parmi ses nombreuses envolées à « contre-Coran », Kateb Yacine avait formulé, du temps de Boumediene ou de Chadli : « Donnez-moi un quart-d’heure à la télé et je décontaminerai le peuple des sornettes de l’imam El-Ghazali », ou quelque chose comme ça.

Un message auquel il est impossible de ne pas souscrire quand on a cumulé suffisamment de recul sur ces balivernes qui traversent les âges depuis la nuit des temps sans donner le moindre signe d’essoufflement. À cet égard, le message de Kateb Yacine est simple à reformuler pour l’adapter à l’an 2023 : L’Islam n’est pas à repenser, comme le suggèrent les bien-pensants de « nos amis » de l’Occident, mais à en juguler la portée, comme toutes les autres religions qui l’ont précédé !

Le hic, c’est que ni les Arabes, ni les maîtres du Couchant n’accepteraient l’idée de quelconque affranchissement des peuples qui leurs demanderaient des comptes. Si les USA ne vendaient pas d’armes à l’Arabie Saoudite, la monarchie tomberait de son trône comme un fruit corrompu. L’effet domino aidant, il est facile d’imaginer la suite.

Kacem Madani

(*) La remise en question de la formule « Jésus fils de Dieu » se trouve dans la sourate El-ikhlass du Coran dont le verset n°3 stipule : Lam yalid wa lam youled (Il n’est pas enfanté, il ne peut enfanter). En d’autres termes, Jésus Christ débouté ! Il est utile de rappeler que cette sourate constitue le fondement même de la prière quotidienne, étant récitée cinq fois par jour par chaque musulman, souvent avec ostentation !

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