26 avril 2024
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La retraite a un âge en France, en a-t-elle en Algérie ?

Dinar

 L’économie rentière est un gaspillage de richesses entouré de mots mais le vent emporte les mots et on voit le trou. L’économie de marché est une création de richesses qui ne gaspille pas ses ressources, elle jongle avec les chiffres.

Lorsqu’on étudie la pensée économique dans ses lointaines origines, on est frappé par la rémanence de trois questions toujours posés mais jamais résolues : celle de la valeur, celle de la monnaie, celle de la propriété. Rien d’étonnant car à la réflexion, on s’aperçoit qu’elle conditionne la production et la distribution des richesses qui constituent l’essentiel de l’activité économique.

Contrairement aux idées répandues ici et là, ce ne sont pas les urnes qui légitiment un pouvoir mais la production des biens et services c’est-à-dire la croissance économique suivant une logique purement économique en vertu de la valeur travail largement développées par les grands classiques de l’économie politique (Ricardo, Smith, Marx, etc ).

Par contre ce qui légitime le pouvoir en Algérie c’est la redistribution de la rente sous formes de biens et services provenant pour l’essentiel des importations financées par la rente énergétique relayée par l’endettement extérieur suivant une logique essentiellement politique en vertu du principe sacro saint que tout peut s’acheter, il suffit d’y mettre le prix (le pouvoir, la sécurité, la paix sociale, etc ).

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Dans une économie de marché, les rapports de production sont dominants et de nature conflictuelle parce qu’il s’agit d’exploitation de la force de travail c’est-à-dire des ressources humaines. Dans une économie rentière, les rapports dominants sont des rapports d’aliénation de nature non conflictuelle parce que reposant sur l’exploitation des ressources naturelles, énergétiques entre autres et non sur l’exploitation de la force de travail des populations qui reste en jachère.

Ces rapports se traduisent par une double aliénation de la population vis-à-vis du pouvoir et du pouvoir vis-à-vis de l’occident. Il est utile de parler d’aliénation que d’exploitation cqr le premier définit un rapport social, le second un rapport économique.

Le résultat de ces doubles aliénations, c’est que la société se trouve divisée en deux classes sociales distinctes : la classe des rentiers du système qui est au pouvoir ou dans l’opposition, en activité ou en retraite, apparente ou cachée.

Cette classe bénéficie à un titre ou à un autre, à un degré ou à un autre d’une part de la rente relayée par l’endettement extérieur ou du moins de leurs contrepartie en biens et services importés. C’est principalement la frange d’âge des plus de quarante ans. Pour cette couche sociale, lq richesse distribuée est proportionnelle à l’âge et à la position de chacun dans la hiérarchie du pouvoir ou sa place dans le réseau des relations clientélistes. Il s’agit de la génération de novembre.

La classe des laissés-pour-compte, c’est la classe sociale qui est exclue ou marginalisée par le pouvoir. Elle ne bénéficie qu’indirectement des retombées de la redistribution de la rente perçue par les chefs de famille, il s’agit principalement de la génération de l’indépendance. C’est la catégorie la plus décidée à affronter le système de domination en place parce qu’elle n’a rien à perdre.

C’est cette catégorie de jeunes marginalisés par l’appareil de formation, de production, ou de distribution vivant d’expédients soumis à l’autorité tatillonne des aînés représentant plus de la moitié de la population. Elle est aussi la moins apte à prendre la direction du changement qu’elle contribue à provoquer. Ce qui explique qu’elle soit courtisée par les uns et par les autres. Les deux s’abreuvant à la même source (rente pétrolière ou endettement extérieur).

Dr A. Boumezrag

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