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Justice arbitraire : des jeunes embastillés à Constantine

Cellule

Image par Ichigo121212 de Pixabay

Les candidats à la présidentielle peuvent continuer leur gesticulation, pour tromper leurs ouailles et faire croire qu’ils vont gagner. Les jeux sont faits. Sinon comment peut-on donner crédit à un chef de l’Etat qui s’assoie sur l’Etat de droit et emprisonne à tout-va ?

L’Etat de droit attendra donc, la présidentielle n’y changera rien tant que des Algériens sont condamnés pour leurs opinions. La preuve ? Comme si plus de 200 prisonniers d’opinion ne suffisaient pas, les juges continuent de sévir contre les voix libres.

Ainsi, le parquet près le tribunal de Constantine a requis, mardi 11 juin, des peines allant de 4 à 5 ans de prison ferme contre les détenus d’opinion, Fateh Farez de l’Aouinet, wilaya de Tébessa, d’Abdelhafid Laghbech de Ngaous (wilaya de Batna), des deux frères, Brahim Hidouche et Mohamed El Achref, d’Arris (wilaya de Batna) de Khaled Bakhouche, master en tamazight, d’Arris et d’Oussama Dendani de Tkout, wilaya de Batna également. Le verdict est attendu pour le 25 juin 2024.

Ces six détenus d’opinion sont poursuivis pour « diffusion de publications à desseins de propagande et de nature à nuire à l’intérêt national ( l’article 96 du code pénal) » et « exposition au regard du public des documents et des images de nature à inciter au discours raciste et de la haine ( l’article 35 de l’ordonnance 05/20 ».

Il est à noter qu’ils sont en détention provisoire à la prison Boussouf, de Constantine, depuis 31 mois. Oussama Dendani ne se tenait debout où marcher qu’avec le soutien d’une tierce personne, il souffre de maladies de fragilisation des os. Mais peu importe pour les juges, seule l’exécution zélée d’un ordre arbitraire les intéresse.

Mais il n’y a malheureusement pas qu’à Constantine où l’arbitraire se pratique dans les tribunaux. L’Algérie étouffe sous le nœud coulant du système arbitraire que dirigent Abdelmadjid Tebboune et le général Saïd Chanegriha. La présidentielle anticipée du 7 septembre est cousue de fil blanc.

A moins de trois mois de cette « élection » qui se destine à être comme les précédentes, la répression est toujours de rigueur contre la parole libre. Des chefs de partis ont bien appelé à la libération des détenus, lors du raout organisé par Tebboune, mais ce dernier reste sourd et indifférent à ces appels jusqu’à présent. Alors ?

Sofiane Ayache

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