C’est une époque où les repères sont effacés ; des officines tentent de les remplacer par le mensonge, par la trivialité. C’est une époque où les tricheurs ont une étrange popularité.
C’est une époque où la vulgarité s’exhibe, comme un trophée. Oui notre époque n’est plus pareille aux temps anciens où le respect des valeurs humaines s’imposait, naturellement.
Mais il y a encore des hommes qui tiennent à ces valeurs humaines, qui les ont dans l’âme, depuis de longues années. Khellaf Oudjedi en fait partie. Et ce n’est pas une surprise que notre région, du côté de la vallée de la Soummam et des sommets des At Waghlis et de l’Akfadou, s’apprête à lui rendre hommage. Je connais Khellaf Oudjedi depuis mon enfance.
Son village natal, Il Baten et le mien, At-Sâada, ont toujours eu des relations privilégiées ; ma grand-mère maternelle, Zineb, la fameuse Mradi, paix à son âme, vient d’Il Baten, elle a vécu une belle histoire d’amour avec mon grand-père Ahmed, un homme d’une bonté rare, paix à son âme.
Khellaf Oudjedi fait partie de ceux qui m’ont encouragé à écrire : cela je ne l’oublierai jamais. Attentif à son entourage, capable d’une grande écoute, Khellaf Oudjedi est un poète profond. Son parcours est un exemple pour nous tous.
Un parcours riche de militantisme, de transmission, de création et d’osmose avec les habitants de notre région. Toute sa vie, il a enseigné ; Khellaf Oudjedi a éduqué des générations et des générations d’élèves. S’intéressant à tout, il s’était même impliqué, à un certain moment, dans la gestion de la commune d’Akfadou. Grand lecteur, avec un esprit ouvert sur le monde et la modernité, il est l’auteur de belles poésies, souvent chantées par ce groupe mythique, Akfadou.
Les enfants de Khellaf Oudjedi sont tous des artistes ; ils continuent l’œuvre de leur père, avec réussite et abnégation. Féru d’Histoire, Khellaf Oudjedi a écrit l’Histoire de l’Akfadou, des At Mansour, cette tribu ancienne qui a fait de nos montagnes le territoire de la lutte pour la liberté et la dignité ; ce livre riche de témoignages poignants restera d’une grande utilité pour les générations prochaines. Saluer le parcours d’un homme de son vivant est une belle offrande ; que cela devienne une tradition !
Les initiateurs de l’hommage à Khellaf Oudjedi sont déjà à remercier, en attendant ce rendez-vous, sur les hauteurs majestueuses de l’Akfadou, qui promet d’être convivial, festif et enrichissant.
Youcef Zirem