Des milliers de citoyens sont sortis manifester contre le pouvoir ce samedi 15 août à Kherrata (60 km à l’est de Bejaia). 

C’est la première marche post-confinement. Comme en février 2019, les habitants de Kherrata sont sortis en premier pour réclamer un changement de régime. Ils étaient en effet des milliers ce samedi à battre le pavé de cette ville historique par ses combats.

Les milliers de manifestants qui ont bravé la peur et les interdictions du régime ont réclamé la libération des détenus d’opinion, la mise en place d’une période de transition et un certain nombre de revendications liées au changement politique en profondeur largement relayées auparavant.

Cette manifestation sonne l’appel d’une probable reprise du mouvement de dissidence populaire qui a agité l’Algérie pendant plus d’un an. Des manifestations populaires ont eu lieu partout en Algérie, elles ont poussé Bouteflika à démissionner et quelques changements qui s’avèrent de façade. 

La pandémie du coronavirus a conduit les manifestants à arrêter début mars les marches réclamant le départ du régime actuel et la mise en place de nouvelles institutions. Le pouvoir a mis à profit cette période de confinement pour lancer une vaste opération de répression des animateurs du Hirak/Amussu. 

La reprise aujourd’hui des manifestation augure-t-elle celle du Hirak sur le territoire national ?

Hypothèse très probable tant la colère a gagné des pans entiers de la société. Le chômage, la répression, le manque de liquidités ont creusé le fossé déjà assez large qui sépare les hommes au pouvoir avec la société.